Selon un rapport, les chrétiens de Gaza sont confrontés à la "pire période" depuis le début de la guerre

Jerusalem, 14 mars, 2024 / 11:55 AM

La fondation pontificale Aide à l'Église en détresse (AED) a publié un rapport soulignant que la communauté chrétienne de Gaza "traverse la pire période" depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023.

Selon le rapport publié le 8 mars, la bande de Gaza traverse une période difficile, avec des bombardements, des communications interrompues et des pénuries alimentaires. Sœur Nabila Saleh, religieuse de la Congrégation du Saint Rosaire, a décrit la situation comme pénible, mais elle est reconnaissante de la grâce de Dieu, même dans l'adversité.

"Le peu que nous avons est dû à la grâce de Dieu. Les gens à l'extérieur souffrent encore plus que nous, parce qu'ils n'ont pas cette consolation en ce moment", a-t-elle déclaré.

La paroisse de la Sainte Famille, dans le quartier d'Al Zeyton, au nord de la bande de Gaza, est l'un des lieux touchés par les affrontements et les bombardements intenses. L'église abrite actuellement 128 familles - un total de 512 chrétiens, catholiques et orthodoxes - dont 120 enfants de moins de 18 ans, parmi lesquels 60 handicapés, et 84 personnes âgées.

Un partenaire de projet de l'AED opérant dans la région, dont le nom ne peut être divulgué pour des raisons de sécurité, a rapporté que "l'intensité des opérations militaires augmente" chaque fois qu'une trêve est mentionnée et que les pénuries de nourriture sont à un point critique.

"La nourriture est tout simplement insuffisante et il est difficile de trouver où l'acheter. La communauté chrétienne saisit toutes les occasions possibles pour se procurer de l'eau potable et de la nourriture", a déclaré le partenaire du projet.

L'approvisionnement en nourriture se limite à deux repas par semaine et à un pain tous les deux jours par personne, fournis par le Patriarcat latin de Jérusalem avec l'aide d'organisations telles que l'AED. Cependant, la communauté doit souvent se partager de petites portions pour survivre.

L'accès à l'eau potable est difficile et de nombreuses personnes ont perdu du poids en raison des pénuries alimentaires. Les problèmes de santé sont graves, les enfants malades et les personnes âgées ayant besoin de soins médicaux urgents, difficiles à obtenir en plein conflit.

"Les gens marchent pendant de longues heures pour obtenir une petite boîte de nourriture qui, au bout du compte, ne suffit même pas pour trois personnes. En raison de ce régime alimentaire forcé, le partage devient une partie de la vie quotidienne et une nouvelle identité chrétienne", a déclaré le partenaire du projet à l'AED.

La situation sanitaire est également alarmante. Les enfants souffrent d'une épidémie de virus qui provoque des nausées et des diarrhées, tandis que plusieurs personnes âgées sont confrontées à des maladies graves qui nécessitent une hospitalisation.

Malgré les difficultés, la foi reste une force puissante pour la communauté. Des activités de soutien religieux et psychologique sont organisées, notamment des messes quotidiennes, des catéchèses et des réunions de guérison des traumatismes par la prière.

Les prêtres et les religieuses, comme Sœur Nabila, jouent un rôle crucial dans la prise en charge de la communauté, malgré leur épuisement. Sœur Nabila souligne que, malgré tout, la foi de la communauté est renforcée.

"Ils sont tous épuisés ; personne ne peut vraiment vivre ce qu'ils vivent. Mais avec la grâce de Dieu, nos enfants sont maintenant encore plus proches de leur foi que jamais. C'est une Pâques très spéciale ; nous sommes plus proches que jamais du Sauveur crucifié", a-t-elle déclaré.

Bien que la communication avec la communauté soit difficile, sa demande constante est simple : "Priez pour nous, priez pour toute la population afin de mettre fin à cette guerre".

Cet article a d'abord été publié par ACI Prensa, le partenaire de CNA en langue espagnole, et a été traduit et adapté par CNA.