Cité du Vatican, 14 mars, 2024 / 7:25 PM
Le pape François n'a pas l'intention de démissionner, même s'il affirme que certains membres de l'Église souhaiteraient qu'il le fasse.
Le pontife aborde ce sujet dans "Life : Mon histoire à travers l'histoire", son autobiographie à paraître. Des extraits de ce livre, qui explore en détail les moments les plus significatifs de la vie de cet homme de 87 ans jusqu'à aujourd'hui, ont été publiés le 14 mars par le journal italien Corriere della Sera.
Dans ce livre, le pape François déclare qu'en dépit des critiques et des problèmes médicaux auxquels il a été confronté au cours de ses onze années de pontificat, il considère que le ministère pétrinien est "à vie" et ne voit aucune condition à sa démission, à moins d'une grave déficience physique.
"Au fil des ans, certains ont peut-être espéré que tôt ou tard, peut-être après une hospitalisation, je ferais une telle annonce, mais ce risque n'existe pas : Grâce au Seigneur, je jouis d'une bonne santé et, si Dieu le veut, il me reste encore de nombreux projets à réaliser".
Le pape affirme que certains se concentrent déjà sur la personne qui pourrait lui succéder, ce qui, selon lui, est "tout à fait humain", mais il met également en garde contre ce type de spéculation qui peut être motivé par un gain personnel ou "pour le profit des journaux".
Répondant aux critiques formulées à son encontre au cours de ses dix années de pontificat, le pape argentin reconnaît avoir été blessé par ceux qui prétendent qu'il est en train de "détruire la papauté". Mais il affirme qu'il devrait aller chez le psychologue une fois par semaine s'il prêtait attention à toutes les critiques qui, selon lui, sont motivées par l'opposition à son désir de rendre l'Église plus pastorale et moins monarchique.
Le pape écrit également qu'il a "souffert" de voir le pape Benoît XVI, qui a démissionné en 2013 et vécu au Vatican comme pape émérite avant de décéder le 31 décembre 2022, utilisé contre lui à des "fins idéologiques et politiques" par "des personnes sans scrupules qui, n'ayant pas accepté sa démission, ont pensé à leur propre gain et à leur petit jardin à cultiver, sous-estimant la possibilité dramatique d'une fracture au sein de l'Église."
Dans le nouveau livre, le pape François défend également la décision la plus controversée de son pontificat : l'approbation récente par le Vatican de la bénédiction des couples de même sexe. Le pape a déclaré que la promulgation de Fiducia Supplicans confirme que "Dieu aime tout le monde, en particulier les pécheurs" et que si certains décident de ne pas appliquer les directives, comme l'ont fait de nombreux évêques et des conférences épiscopales entières, "cela ne signifie pas qu'il s'agit de l'antichambre d'un schisme, parce que la doctrine de l'Église n'est pas remise en question".
Si le pape affirme que le mariage entre personnes de même sexe n'est pas envisageable, il réitère son approbation des unions civiles, déclarant qu'"il est juste que ces personnes qui vivent le don de l'amour puissent bénéficier d'une couverture juridique comme tout le monde".
Rebondissements et petit coup de foudre
L'autobiographie à paraître révèle de nombreux détails sur l'histoire familiale, l'éducation et le ministère ordonné du pape, y compris plusieurs rebondissements et "échecs" en cours de route.
Le pape raconte par exemple que ses grands-parents paternels et son père ont failli se retrouver à bord d'un navire italien qui a coulé en 1927 en route vers l'Argentine, entraînant la mort de 300 émigrants. Mais la famille Bergoglio n'avait pas assez d'argent pour acheter des billets et a été providentiellement épargnée du voyage funeste.
Le pape François raconte également comment, lorsqu'il était séminariste, il a développé un "petit béguin" pour une jeune femme qu'il avait rencontrée au mariage de son oncle et qui l'avait "ébloui".
"Pendant une semaine, j'avais toujours son image à l'esprit et j'avais du mal à prier ! Puis, heureusement, [ses pensées] ont disparu et je me suis consacré corps et âme à ma vocation".
Une autre réorientation s'est produite après la Seconde Guerre mondiale, lorsque le jeune jésuite a demandé à se rendre au Japon en tant que missionnaire. Mais sa demande a été rejetée pour des raisons de santé.
"S'ils m'avaient envoyé sur cette terre de mission, ma vie aurait pris un chemin différent, et peut-être que quelqu'un au Vatican s'en porterait mieux aujourd'hui", plaisante le pape, faisant référence à ses détracteurs au sein de la Curie.
François raconte également les moments forts de son ministère ordonné, comme le conclave de 2013 qui l'a élu pape, mais aussi les moments plus difficiles, comme son expérience pendant la dictature argentine de 1976 à 1983 et son "exil" dans l'Argentine rurale par ses supérieurs jésuites.
"Ce fut une période de purification", dit le pape à propos de ses années à Cordoba dans les années 1990, qui ont suivi les erreurs qu'il a commises "à cause de mon attitude autoritaire".
"J'étais très renfermé sur moi-même, un peu déprimé.
D'importantes figures formatrices figurent également dans l'autobiographie du pape François, notamment ses grands-parents paternels, Giovanni et Rosa, mais aussi sa patronne lorsqu'il était étudiant dans un laboratoire : une femme nommée Esther que le pape décrit comme "une vraie communiste."
Avortement, maternité de substitution et dégradation d'œuvres d'art
Dans "La vie : Mon histoire à travers l'histoire", le pape François expose également son point de vue sur certaines des questions les plus pressantes auxquelles l'Église et la société sont confrontées.
Il réitère sa description de l'avortement comme "un acte criminel" qui s'apparente à l'embauche de "tueurs à gages".
"Plus d'avortements, s'il vous plaît ! Il est essentiel de toujours défendre et promouvoir l'objection de conscience".
Le pape condamne également la gestation pour autrui (GPA) comme "inhumaine", car elle "menace la dignité de l'homme et de la femme, les enfants étant traités comme des marchandises".
En ce qui concerne la protection de la création, le pape François écrit que "le temps est compté" pour sauver la planète, mais il exhorte les militants à ne pas recourir à la violence ou à la "dégradation d'œuvres d'art" dans leurs efforts pour faire changer les choses.
(L'histoire continue ci-dessous)
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Le pape insiste également sur la nécessité pour l'Église de suivre l'exemple du Christ en allant à la rencontre des personnes marginalisées dans son attention aux personnes homosexuelles et transidentitaires, "qui sont souvent marginalisées au sein de l'Église".
"Faites en sorte qu'ils se sentent chez eux, en particulier ceux qui ont reçu le baptême et font partie, à toutes fins utiles, du peuple de Dieu.
Le pape François a coécrit "La vie : Mon histoire à travers l'histoire" avec Fabio Marchese Ragona, journaliste au Vatican et ami personnel. Cette autobiographie très attendue, publiée aux États-Unis et en Europe par HarperCollins, devrait être publiée dans son intégralité le 19 mars.
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