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Quels sont les reproches du Vendredi saint ?

Le pape François arrive à la liturgie de la Passion du Seigneur dans la basilique Saint-Pierre le Vendredi saint, le 7 avril 2023.

La liturgie du Vendredi saint commémore l'apogée de la passion du Christ en rappelant sa crucifixion et sa mort au Calvaire.

Les reproches du Vendredi saint sont une série d'antiennes, connues également sous le nom d'"Improperia" ou de "Popule Meus" ("Mon peuple"), qui proviennent des premières lignes du texte latin de la récitation.

Les reproches du Vendredi saint, qui remontent au neuvième siècle mais n'ont acquis une place permanente dans l'ordre romain qu'au quatorzième siècle, sont depuis longtemps un élément essentiel de la liturgie romaine. Mais ils ont largement disparu de nombreuses paroisses à la suite des réformes liturgiques du Concile Vatican II.

Les antiennes ont toutefois conservé leur importance au Vatican - et elles seront chantées par le chœur de la chapelle Sixtine lors de l'office du Vendredi saint présidé par le pape François vendredi dans la basilique Saint-Pierre.


Dans le moment qui précède la récitation dramatique, le prêtre chante trois fois, à une hauteur croissante, "Ecce Lignum Crucis", ou "Voici le bois de la croix", dévoilant à chaque fois progressivement la croix qui, jusqu'à présent, était recouverte d'un voile pourpre.

Une fois le crucifix placé dans un endroit central au bord du sanctuaire, contre un autel nu, les fidèles sont invités à s'agenouiller devant lui et à l'embrasser, ce qui constitue un puissant souvenir de la passion du Christ, mais aussi une reconnaissance de la croix comme instrument de salut.

Pendant l'adoration de la croix, les reproches du Vendredi saint sont chantés en alternance par un chantre et un chœur. Il s'ouvre ainsi "Popule meus, quid feci tibi ? Aut in quo contristavi te ? Responde mihi" ("Mon peuple, que t'ai-je fait ? Comment t'ai-je offensé ? Réponds-moi").

Ce texte d'une tristesse et d'une beauté envoûtantes est suivi du premier reproche : "Quia eduxi te de terra Aegypti : parasti Crucem Salvatori tuo" ("Parce que je t'ai fait sortir du pays d'Égypte : tu as préparé une croix pour ton Sauveur"), illustrant le rejet fatal du Christ par le monde, en dépit de son amour et de ses actes salvateurs.

Voici le texte intégral des reproches :

Popule meus, quid feci tibi ?
Aut in quo contristavi te ?
Responde mihi.
(O mon peuple, que t'ai-je fait ?
Ou comment t'ai-je offensé ?
Réponds-moi).

Quia eduxi te de terra Aegypti :
parasti Crucem Salvatori tuo.
(Parce que je t'ai fait sortir du pays d'Égypte :
tu as préparé une croix pour ton Sauveur).

Hagios o Theos.
Sanctus Deus.
Hagios Ischyros.
Sanctus fortis.
Hagios Athanatos, eleison himas.
Sanctus immortalis, miserere nobis.
(O Dieu saint !
Ô Dieu saint !
Ô saint et fort !
Ô saint et fort !
Ô saint et immortel, ayez pitié de nous.
Ô saint et immortel, ayez pitié de nous).

Quia eduxi te per desertum quadraginta annis :
et manna cibavi te, et introduxi te in terram satis bonam :
parasti Crucem Salvatori tuo.
Hagios . . .
(Parce que je t'ai fait traverser le désert pendant quarante ans :
je t'ai nourri de la manne, et je t'ai conduit dans un pays extrêmement bon :
tu as préparé une croix pour ton Sauveur.
Ô Dieu saint ! . . .)

Quid ultra debui facere tibi, et non feci ?
Ego quidem plantavi te vineam meam speciosissimam :
et tu facta es mihi nimis amara :
aceto namque sitim meam potasti :
et lancea perforasti latus Salvatori tuo.
Hagios . . .
(Qu'aurais-je dû faire de plus pour toi que ce que je n'ai pas fait ?
Je t'ai planté, en effet, ma plus belle vigne :
et tu m'es devenue très amère :
car tu m'as donné du vinaigre à boire quand j'avais soif :
et tu as transpercé d'une lance le côté de ton Sauveur.
Ô Dieu saint ! . . .)

Ego propter te flagellavi Aegyptum cum primogenitis suis :
et tu me flagellatum tradidisti.
Popule meus . . .
(C'est à cause de toi que j'ai flagellé les premiers-nés d'Égypte :
Tu m'as livré à la flagellation.
O mon peuple . . .)

Ego te eduxi de Aegypto, demerso Pharone in mare Rubrum :
et tu me tradidisti principibus sacerdotum.
Popule meus ... .
(Je t'ai fait sortir d'Égypte, après avoir noyé Pharaon dans la mer Rouge :
et tu m'as livré aux principaux sacrificateurs.
O mon peuple...)

Ego ante te aperui mare :
et tu aperuisti lancea latus meum.
Popule meus ... .
(J'ai ouvert la mer devant toi :
et tu as ouvert mon côté avec une lance.
O mon peuple . . .)

Ego ante te praeivi in columna nubis :
et tu me duxisti ad praetorium Pilati.
Popule meus ... .
(Je t'ai précédé dans une colonne de nuée :
et tu m'as conduit au tribunal de Pilate.
O mon peuple . . .)

Ego te pavi manna in desertum :
et tu me cedisti alapis et flagellis.
Popule meus ... .
(Je t'ai nourri de manne dans le désert :
et tu m'as assailli de coups et de flagellations.
O mon peuple . . .)

Ego te potavi aqua salutis de petra :
et tu me potasti felle et aceto.
Popule meus . . .
(Je t'ai donné l'eau du salut du rocher :
et tu m'as donné à boire du fiel et du vinaigre.
O mon peuple . . .)

Ego propter te Chananeorum reges percussi :
et tu percussisti arundine caput meum.
Popule meus . . .
(C'est à cause de toi que j'ai frappé les rois des Cananéens :
et tu as frappé ma tête avec un roseau.
O mon peuple...)

Ego dedi tibi sceptrum regale :
et tu as fait de mon corps une colonne vertébrale.
Popule meus ... .
(Je t'ai donné un sceptre royal :
et tu as donné une couronne d'épines pour ma tête.
O mon peuple . . .)

Ego te exaltavi magna virtute :
et tu me suspendisti in patibulo crucis.
Popule meus . . .
(Je t'ai exalté avec une grande force :
et tu m'as suspendu au poteau de la croix.
O mon peuple . . .)

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