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20 mai 2024 : Mémoire de Marie, Mère de l'Église

Le lundi suivant le dimanche de la Pentecôte, nous célébrons la mémoire de Marie, Mère de l'Église.

Cette commémoration a été intégrée au calendrier romain général par un décret du Vatican daté du 11 février 2018, que le cardinal Robert Sarah, alors préfet du dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements, a cosigné avec le cardinal Arthur Roche, qui était à l'époque l'archevêque secrétaire du dicastère du Vatican.

Dans ce décret, le pape François a soigneusement considéré que la promotion de cette dévotion annuelle à la Bienheureuse Vierge Marie « pourrait favoriser la croissance du sens maternel de l'Église chez les pasteurs, les religieux et les fidèles, ainsi qu'une croissance de l'authentique piété mariale ».

Le Saint-Père nous encourage ainsi à prêter davantage attention à « la figure d'une femme, la Vierge Marie, qui est à la fois Mère du Christ et Mère de l'Église », car en connaissant de plus près sa maternité, nous pourrons intérioriser ce qu'elle signifie pour nous dans les circonstances de notre passage dans ce monde.

En d'autres termes, unis filialement à la Vierge Marie, qui « est à la fois Mère du Christ, Fils de Dieu, et mère des membres de son Corps mystique, qui est l'Église », nous serons davantage capables de prendre soin et de travailler pour le bien de ceux qui nous entourent, en les accueillant et en les servant.

Au lendemain du dimanche de la Pentecôte, forts de la présence de l'Esprit Saint, nous avons l'occasion d'approfondir une dimension extrêmement importante de notre foi : l'Église fondée par le Christ est intimement liée à sa Mère et au rôle qu'elle joue dans le dessein salvifique de Dieu.

La Vierge Marie veille sur chacun de ses enfants avec un amour maternel, les protégeant des pièges du Malin et les accompagnant dans leur voyage sur cette terre.

« Cette célébration nous aidera à nous rappeler que la croissance de la vie chrétienne doit être ancrée au Mystère de la Croix, à l'oblation du Christ dans le Banquet Eucharistique et à la Mère du Rédempteur et Mère des Rédemptés, la Vierge qui fait son offrande à Dieu », lit-on en partie dans le Décret.

Voici le texte intégral du décret instituant la mémoire de Marie, mère de l'Église

CONGRÉGATION POUR LE CULTE DIVIN ET LA DISCIPLINE DES SACREMENTS

DÉCRET SUR LA CÉLÉBRATION DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE MÈRE DE L'ÉGLISE DANS LE CALENDRIER ROMAIN GÉNÉRAL

La joyeuse vénération que l'Église contemporaine accorde à la Mère de Dieu, à la lumière de la réflexion sur le mystère du Christ et sur sa nature, ne peut ignorer la figure d'une femme (cf. Ga 4, 4), la Vierge Marie, qui est à la fois Mère du Christ et Mère de l'Église.

D'une certaine manière, cela était déjà présent dans l'esprit de l'Église depuis les paroles prémonitoires de saint Augustin et de saint Léon le Grand. En effet, le premier dit que Marie est la mère des membres du Christ, parce qu'elle a coopéré avec charité à la renaissance des fidèles dans l'Église, tandis que le second dit que la naissance de la Tête est aussi la naissance du corps, indiquant ainsi que Marie est à la fois Mère du Christ, le Fils de Dieu, et mère des membres de son Corps mystique, qui est l'Église. Ces considérations découlent de la maternité divine de Marie et de son union intime à l'œuvre du Rédempteur, qui a culminé à l'heure de la croix.

En effet, la Mère, debout sous la croix (cf. Jn 19,25), a accepté le testament d'amour de son Fils et a accueilli tous les hommes en la personne du disciple bien-aimé comme des fils et des filles à faire renaître pour la vie éternelle. Elle est ainsi devenue la tendre Mère de l'Église que le Christ a engendrée sur la croix en lui transmettant l'Esprit. Le Christ, à son tour, dans le disciple bien-aimé, a choisi tous les disciples comme ministres de son amour envers sa Mère, la leur confiant afin qu'ils l'accueillent avec une affection filiale.

En tant que guide attentif de l'Église naissante, Marie avait déjà commencé sa mission au Cénacle, en priant avec les Apôtres dans l'attente de la venue de l'Esprit Saint (cf. Ac 1, 14). En ce sens, au cours des siècles, la piété chrétienne a honoré Marie de divers titres, souvent équivalents, comme celui de Mère des disciples, des fidèles, des croyants, de tous ceux qui renaissent dans le Christ ; et aussi celui de « Mère de l'Église », utilisé dans les textes des auteurs spirituels ainsi que dans le Magistère des papes Benoît xiv et Léon xiii.

Ainsi est clairement établi le fondement par lequel le bienheureux Paul VI, le 21 novembre 1964, à l'issue de la troisième session du Concile Vatican II, a déclaré la Bienheureuse Vierge Marie « Mère de l'Église, c'est-à-dire de tout le peuple chrétien, des fidèles comme des pasteurs, qui l'appellent la Mère très aimante » et a établi que « la Mère de Dieu doit être encore honorée et invoquée par le peuple chrétien tout entier sous ce titre le plus tendre ».

C'est pourquoi le Siège apostolique, à l'occasion de l'Année sainte de la réconciliation (1975), a proposé une messe votive en l'honneur de Beata Maria Ecclesiæ Matre, qui a ensuite été insérée dans le Missel romain. Le Saint-Siège a également accordé la faculté d'ajouter l'invocation de ce titre dans la Litanie de Lorette (1980) et a publié d'autres formulaires dans le Recueil des Messes de la Bienheureuse Vierge Marie (1986). Certains pays, diocèses et familles religieuses qui en ont fait la demande au Saint-Siège ont été autorisés à ajouter cette célébration à leur calendrier particulier.

Après avoir attentivement considéré combien la promotion de cette dévotion pourrait favoriser la croissance du sens maternel de l'Église chez les pasteurs, les religieux et les fidèles, ainsi que la croissance d'une authentique piété mariale, le pape François a décrété que la commémoration de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l'Église, serait inscrite dans le calendrier romain le lundi après la Pentecôte et qu'elle serait désormais célébrée chaque année.

Cette célébration nous aidera à nous rappeler que la croissance dans la vie chrétienne doit être ancrée au Mystère de la Croix, à l'oblation du Christ dans le Banquet Eucharistique et à la Mère du Rédempteur et Mère des Rédemptés, la Vierge qui fait son offrande à Dieu.

Le Mémorial doit donc figurer dans tous les calendriers et livres liturgiques pour la célébration de la Messe et de la Liturgie des Heures. Les textes liturgiques correspondants sont annexés au présent décret et leurs traductions, préparées et approuvées par les Conférences épiscopales, seront publiées après confirmation par ce Dicastère.

Si la célébration de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l'Église, est déjà célébrée un jour de rang liturgique supérieur, approuvé selon la norme du droit particulier, elle pourra à l'avenir continuer à être célébrée de la même manière.

Nonobstant toute disposition contraire.

De la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, 11 février 2018, le mémorial de la Bienheureuse Vierge Marie de Lourdes.

Cardinal Robert Sarah

(L'histoire continue ci-dessous)

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