Les défis économiques et l'insécurité sont des facteurs importants de la migration irrégulière des Nigérians : Un évêque

Abuja, 25 juillet, 2024 / 3:34 PM

Mgr Bulus Dauwa Yohanna, évêque du diocèse de Kontagora au Nigeria, a identifié les défis liés à l'économie, à la gouvernance et à la sécurité comme étant les principaux facteurs à l'origine de la migration irrégulière des Nigérians.

Dans une interview accordée à ACI Afrique en marge de la cérémonie de lancement de l'Apostolat de la Pastorale des Migrations au Nigeria, organisée par le Dicastère du Vatican pour la Promotion du Développement Humain Intégral (DPIHD) et l'Unité des Migrants et des Réfugiés du Secrétariat Catholique du Nigeria (CSN), Mgr Dauwa a souligné l'engagement de l'Eglise en faveur de la justice sociale et a appelé à la collaboration entre les parties prenantes.

« Les difficultés économiques restent un facteur important de migration au Nigéria. Les gens essaient de se déplacer d'un endroit à l'autre à la recherche d'un emploi ou d'un autre moyen de survivre », a déclaré Mgr Bulus à ACI Afrique lors de l'entretien du mercredi 24 juillet.

Il a ajouté : « Les politiques gouvernementales, telles que la suppression des subventions aux carburants, exacerbent la situation en augmentant les coûts de transport et, par conséquent, les prix des produits de première nécessité ».

L'Ordinaire local du diocèse de Kontagora, qui est également président de la Commission pour les migrants et les réfugiés de la Conférence des évêques catholiques du Nigeria (CBCN), a également identifié les problèmes de sécurité comme un facteur important de la migration. Il a déclaré : « L'insécurité persistante dans le pays a contribué à l'augmentation du nombre de migrants et de réfugiés au Nigeria ».

Il s'est dit préoccupé par le nombre croissant de personnes déplacées à l'intérieur du pays le plus peuplé d'Afrique, déclarant : « Le nombre continuera d'augmenter tant que l'on ne s'attaquera pas aux causes profondes. Nous avons beaucoup de personnes déplacées à l'intérieur du pays à cause de l'insécurité. Il faut faire quelque chose pour y remédier. Sinon, cette situation perdurera.

L'évêque catholique de 53 ans, qui a commencé son ministère épiscopal en mai 2012 et a été nommé évêque de Kontagora en avril 2020, a ensuite souligné l'importance de l'initiative CSN pour la pastorale des migrants et des réfugiés.

« L'initiative de l'Église catholique vise à fournir des soins pastoraux aux migrants, en veillant à ce qu'ils soient non seulement accueillis mais aussi soutenus dans leur nouvel environnement », a-t-il déclaré, avant d'ajouter : »Les soins pastoraux font partie de notre travail. Nous devons avoir ce type de programme pour que les choses soient mises en place ».

Mgr Bulus a exhorté les diocèses à créer des unités dédiées à cette cause. L'Église catholique fournira une assistance pastorale complète aux migrants et aux réfugiés en répondant à leurs besoins spirituels, émotionnels et sociaux.

« Le soutien spirituel comprend l'offre de services religieux, de sacrements et de conseils basés sur la foi pour aider les individus à trouver du réconfort et de la force dans leur foi au milieu des défis du déplacement », a ajouté l'évêque catholique nigérian.

Soulignant l'engagement de l'Église en faveur de la justice sociale et de l'aide humanitaire, il a déclaré : « L'Église peut créer des communautés accueillantes et inclusives où les migrants et les réfugiés peuvent pratiquer leur religion et participer à des activités communautaires, favorisant ainsi un sentiment d'appartenance et de stabilité ».

L'Église, a ajouté Mgr Bulus, « facilitera également l'accès aux services essentiels tels que les soins de santé, l'éducation et l'assistance juridique, en veillant à ce que les migrants et les réfugiés reçoivent les ressources nécessaires pour reconstruire leur vie ».