Inondations au Tchad : un évêque catholique souligne la « présence de Dieu » et met en garde contre le désespoir

N'djamena, 11 septembre, 2024 / 9:19 PM

Mgr Dominique Tinoudji, évêque du diocèse catholique de Pala au Tchad, a souligné la présence de Dieu parmi les populations, en particulier celles touchées par les inondations meurtrières qui ont fait des centaines de victimes dans ce pays d'Afrique du Nord centrale.

Des pluies torrentielles et de graves inondations au Tchad auraient causé la mort de 341 personnes et le déplacement de 1,5 million d'autres depuis juillet, a déclaré le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) dans un rapport daté du lundi 9 septembre.

Le rapport indique également que 164 000 maisons ont été détruites, 259 000 hectares de terres agricoles endommagées et plus de 66 000 têtes de bétail emportées, dans 23 provinces du Tchad.

Dans son homélie lors de la messe pour les victimes des inondations meurtrières, Mgr Tinoudji a lancé un appel : « Ne cédez pas au désespoir ».

« La situation à laquelle nous sommes confrontés peut nous amener à remettre en question la présence de Dieu, sa protection et son aide. Mais même face à une telle épreuve, nous ne devons pas perdre espoir », a déclaré l'évêque catholique tchadien lors de la célébration eucharistique du 8 septembre à la paroisse Saint-Joseph Bongor de son siège épiscopal.

Il a souligné la nécessité d'agir : « Que devons-nous faire en tant que chrétiens ? Il ne suffit pas de s'interroger sur ce que nous pouvons dire ; nous devons aller vers ce que nous pouvons faire.

« Veillons à ce que ces abris ne deviennent pas des lieux de nouvelles inquiétudes. Nous devons veiller à l'hygiène pour prévenir les maladies et protéger les personnes vulnérables du froid et des moustiques porteurs de paludisme », a déclaré l'Ordinaire du diocèse de Pala.

Et de poursuivre : « Nous sommes un seul corps dans le Christ, et individuellement membres les uns des autres. Ouvrir la main pour donner un kilogramme de riz, un peu de maïs ou un pain de savon peut faire une énorme différence ».

Mgr Tinoudji a exprimé sa gratitude à la paroisse Saint-Joseph Bongor pour l'organisation des secours, notant que leur travail est « un exemple de ce que les communautés doivent faire en ces temps de crise ».

Il a souligné la nécessité de soutenir les organisations Caritas locales afin d'assurer une réponse coordonnée à la catastrophe. « Caritas est notre façon de mettre la charité en action. Malheureusement, dans de nombreuses paroisses, la Caritas est inactive ou absente. Même notre Caritas diocésaine n'en est qu'à ses débuts », a-t-il observé.

Le chef de l'Église catholique a exhorté les communautés à prendre « des mesures pratiques en matière d'urbanisme pour réduire les risques futurs, en particulier dans les zones sujettes aux inondations ».

« Nos ingénieurs doivent nous aider à concevoir des villes qui tiennent compte des voies d'eau naturelles, des zones inondables et des systèmes de drainage appropriés », a déclaré Mgr Tinoudji, qui a réitéré son appel à la confiance dans la présence continue de Dieu parmi le peuple : »N'ayez pas peur, soyez forts et gardez votre confiance dans le Seigneur.