Une militante catholique kenyan mène une campagne pour la réouverture des lieux de culte

Kakemega, 05 juin, 2020 / 6:22 PM

Une militante catholique kenyan mène une campagne en ligne pour la reprise du culte public dans ce pays d'Afrique de l'Est tout en adhérant aux "mesures nécessaires". ”

La campagne est basée sur l'argument que les autorités gouvernementales du Kenya "ont interdit aux croyants de visiter les églises et de participer aux services de culte" tout en autorisant le fonctionnement d'"autres services qui comprennent, sans s'y limiter, les transports, les restaurants, les pharmacies, les supermarchés, les centres d'avortement, etc.

"De nombreux experts sérieux considèrent que ces décisions sont en violation de la Constitution et des lois fédérales", a déclaré CitizenGo, l'organisation à l'origine de la campagne, une initiative menée par la directrice des campagnes en Afrique, Ann Kioko, sur le forum en ligne.

"Les fidèles veulent aller à l'église ; ils veulent recevoir le sacrement en observant les mesures nécessaires comme tout le monde le fait en allant utiliser les véhicules de service public ou en allant au supermarché", déclarent les organisateurs de la campagne sur le forum en ligne avec la pétition où au moins 29 800 personnes ont signé.

Ils ajoutent : "Pour les chrétiens, l'impossibilité de visiter l'église n'est pas seulement la privation de la prière commune, mais aussi l'impossibilité de se confesser et de participer au sacrement de l'Eucharistie".

En demandant aux Kenyans de signer la pétition en ligne, les dirigeants de CitizenGo lancent l'appel suivant : "Nous demandons au Président et au gouvernement d'écouter les demandes des croyants et ouvrir les églises pour permettre aux croyants d'assister et de participer aux services divins, dans le respect de toutes les précautions sanitaires nécessaires".

Dans une interview accordée à ACI Afrique le jeudi 4 juin, Ann Kioko a appelé le gouvernement kenyan à rouvrir les lieux de culte en disant : "Nous demandons la réouverture des églises mais les mesures nécessaires doivent être appliquées".

"Si nos évêques et pasteurs ont la possibilité de gérer les églises avec les mesures nécessaires, ils vont y exceller", a déclaré la militante d'origine kenyane, qui a ajouté : "Il s'agit simplement de faire confiance à nos pasteurs et à nos évêques et de les voir rouvrir nos églises pour que nous puissions aller prier et participer à la Sainte Communion, car cela fait plus de deux mois que nous n'avons pas communié et nous devons y retourner".

En mars, le gouvernement kenyan a ordonné la fermeture immédiate de tous les lieux de culte et de divertissement, entre autres mesures visant à contenir la propagation du COVID-19 dans le pays.

Les transports publics, les marchés et d'autres entreprises ont été autorisés à fonctionner à condition que les prestataires de services respectent les mesures de sécurité, notamment le port de masques faciaux, la fourniture de désinfectants pour les mains et la garantie d'une distanciation sociale.

En avril, le gouvernement a autorisé une réouverture conditionnelle des restaurants. 

Le fait que les lieux de culte restent fermés dérange la militante catholique Ann Kioko 

"Quelqu'un pourrait dire que nous ne prêtons pas attention aux églises parce qu'elles n'apportent aucun gain financier au gouvernement", a-t-elle déclaré à ACI Afrique, ajoutant que les institutions religieuses au Kenya jouent un rôle très important "et ne peuvent être sous-estimées".

"Les églises sont très importantes pour fournir une orientation spirituelle, prier pour le pays", a-t ’-elle expliqué, ajoutant qu'avec la situation actuelle de la pandémie, "nous devrions nous concentrer davantage sur les prières en ce moment".

"L'État devrait demander à l'église de prier pour eux", a-t-elle ajouté.

"Nous continuerons à exiger la réouverture des églises. Si le gouvernement ne répond pas à nos demandes, nous prendrons davantage de mesures ; nous pouvons aller devant les tribunaux", a déclaré le directeur des campagnes en Afrique.

Fondée en 2013 en Espagne, CitizenGO est décrite comme une "communauté de citoyens actifs qui travaillent ensemble, en utilisant les pétitions et les alertes d'action en ligne comme une ressource, pour défendre et promouvoir la vie, la famille et la liberté. "Elle est présente dans 50 pays à travers le monde.

"CitizenGo est essentiellement une organisation chrétienne, mais notre pétition vise à ouvrir tous les lieux de culte. Si les églises sont rouvertes, tous les autres lieux de culte le seront également", a déclaré Mme Kioko.

Elle a également confirmé que le ministère de l'intérieur et de la coordination de la sécurité nationale du Kenya a reçu leur pétition en disant : "Nous avons reçu un appel du ministère confirmant que la pétition a été reçue et qu'ils y travaillent".

Entre-temps, lors d'une récente réunion, les autorités gouvernementales kenyanes et les représentants des évêques catholiques du pays se sont réunis pour discuter de la possibilité de rouvrir les églises au culte public. 

"Nous avons parlé de la nécessité d'ouvrir lentement, progressivement et avec beaucoup de prudence, les églises pour le culte public. Il n'y aura pas de précipitation pour tracer cette voie", a déclaré à l'ACI Afrique l'archevêque Philip Anyolo, président de la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB).