Senegal, 28 septembre, 2024 / 8:52 PM
Les membres du Conseil National du Laïcat (CNL) du Sénégal ont condamné les propos du Premier ministre Ousmane Sonko, qui a qualifié les écoles privées catholiques d'« institutions étrangères ».
Lors d'une réunion interministérielle tenue le 19 septembre sur la préparation de l'année scolaire 2024-2025, M. Sonko a demandé à son ministre de l'éducation de publier rapidement un décret exigeant que toutes les écoles alignent leur règlement intérieur sur les règles nationales en matière d'uniformes scolaires.
Il a déclaré qu'il était « essentiel pour l'État d'éliminer toute forme de discrimination liée à la tenue vestimentaire des élèves ».
Les commentaires du Premier ministre visaient spécifiquement les écoles catholiques, qui interdisent aux élèves de porter le foulard musulman (hijab) dans les établissements d'enseignement.
Dans une déclaration transmise à ACI Afrique le jeudi 26 septembre, les membres de la CNL regrettent la « persistance du Premier ministre à considérer à tort les écoles privées catholiques comme des écoles étrangères ».
« Cette stigmatisation persistante de l'enseignement privé catholique doit être dénoncée, car elle est en contradiction avec les valeurs culturelles qui cimentent la tradition unique de pluralisme et de vie harmonieuse du Sénégal », affirment les membres du Conseil des laïcs du Sénégal.
Ils demandent au Premier ministre de « faire preuve de plus de respect et de considération à l'égard de l'enseignement privé catholique qui s'appuie sur les valeurs évangéliques ».
« Les menaces sont inefficaces. L'Église ne connaît pas la peur. Elle marche dans la Vérité, la Justice et la Paix. L'Église est républicaine et, en matière d'éducation et de formation, elle fonde son action sur la Constitution. Son engagement à cet égard ne saurait être affaibli par un décret », affirment les membres de la CNL.
Ils appellent les citoyens à la vigilance face à ce qu'ils qualifient de « signaux alarmants » qui, selon eux, « semblent ostraciser la communauté catholique et, ce faisant, porter atteinte à la cohésion sociale ».
« Les chrétiens du Sénégal ne doivent pas être traités comme des citoyens de seconde zone », affirment les membres de la CNL, qui invitent le gouvernement à “concentrer ses efforts sur les actions à mener pour le bien-être du peuple sénégalais, dont il détient le mandat”.
Dans leur déclaration, les membres de la CNL soulignent le rôle joué par les écoles catholiques dans la promotion de l'égalité d'accès à l'éducation pour tous les enfants, indépendamment des différences socio-économiques ou religieuses.
Ils affirment que l'enseignement privé catholique reste enraciné dans les principes fondamentaux inscrits dans la Constitution de l'État séculier du Sénégal qui, dans son article 8, garantit respectivement le droit à l'éducation et le droit de tout citoyen sénégalais à l'alphabétisation.
Ils encouragent toutes les écoles privées catholiques du Sénégal à « rester fidèles à la promotion des valeurs chrétiennes qui sous-tendent leur mission éducative ».
« Cela doit se faire dans le respect des principes constitutionnels d'égalité, de liberté, de respect mutuel et du principe général du vivre ensemble », affirment les membres du Conseil des laïcs du Sénégal.
Les Sénégalais de toutes origines et de toutes confessions font confiance à l'enseignement privé catholique. Rien ni personne ne doit le détourner de sa mission essentielle : former toute la personne dans l'amour et la charité, sans aucune discrimination ».
En août, les membres de la CNL ont condamné la remarque du Premier ministre sur le port du voile musulman dans les écoles.
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