Nairobi, 13 octobre, 2024 / 11:20 AM
Mgr Norman King'oo Wambua, évêque du diocèse catholique de Machakos au Kenya, a critiqué la pratique consistant à dupliquer les établissements de santé catholiques dans les mêmes lieux géographiques, décrivant cette démarche comme une « mentalité de kiosque » qui engendre une « concurrence inutile ».
Mgr King'oo, qui s'adressait aux participants de la conférence sur la santé qui s'est tenue du 7 au 10 octobre et qui réunissait les responsables des établissements de santé catholiques du Kenya, a attribué la duplication des services de santé par les entités catholiques à un « manque de confiance » qui, selon lui, se traduit par une perte pour les parties en concurrence.
En mettant en place des services pour le peuple de Dieu, a-t-il déclaré, « nous ne sommes pas des partenaires commerciaux concurrents ; nous sommes dans la même Église, dans le même bateau, confrontés aux mêmes défis dans le climat politique actuel ».
Les établissements de santé catholiques devraient envisager de « s'éloigner de la mentalité du “kiosque”, où vous me voyez réussir avec mon kiosque, et vous vous installez à côté de moi, vendant les mêmes choses, ce qui entraîne des pertes pour nous deux », a déclaré Mgr King'oo le jeudi 10 octobre lors de l'événement de quatre jours qui s'est tenu au Pride Inn Paradise Beach Resort and Convention Centre dans la région côtière du Kenya, dans l'archidiocèse catholique de Mombasa.
« Cette concurrence inutile découle d'un manque de confiance », a-t-il déclaré, avant de réitérer : »Vous me voyez réussir avec mon kiosque et vous vous installez à côté de moi pour vendre la même chose ; nous sommes tous les deux perdants. Nous devons repenser cette approche ».
L'évêque King'oo a ensuite insisté sur la nécessité d'une synergie, affirmant que la mise en commun des ressources permettrait de renforcer les services de santé et d'avoir un impact positif sur le peuple de Dieu.
« Nous pouvons nous réunir et financer nos programmes de santé, mais nous devons aborder d'autres questions pour éviter une concurrence inutile et dénuée de sens », a-t-il déclaré lors de la conférence organisée par le Département catholique de la santé (CHDK) de la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB) sur le thème “Transformative Health Financing Reforms Towards UHC : Strategic Positioning of Faith-Based Health Facilities” (Réformes transformatrices du financement de la santé vers la santé universelle : positionnement stratégique des établissements de santé confessionnels).
S'inspirant des institutions de santé fonctionnelles kenyanes telles que Aga Khan Health Services Kenya qui ont exploré les synergies pour réaliser des institutions de santé et d'éducation, Mgr King'oo a déclaré : « Si nous travaillons ensemble comme ils l'ont fait, avec beaucoup de confiance, nous pouvons aller de l'avant ».
L'ordinaire local du diocèse de Machakos, qui est également l'administrateur apostolique du diocèse catholique de Wote au Kenya, a défendu la création d'un hôpital catholique régional de référence, affirmant qu'une telle initiative permettrait de remédier à la concurrence malsaine entre les établissements de santé catholiques.
Il a critiqué les échecs systémiques de la collaboration entre l'Église et les différents niveaux de gouvernement, déclarant : « Il y a une confusion entre le gouvernement du comté et le gouvernement national ».
Le chef de l'Église catholique kenyane a insisté sur la nécessité de conclure des accords contractuels clairs, en particulier dans le cadre de « partenariats privés », mettant en garde contre le « poison enrobé de sucre ».
« Nous voulons tous adopter les nouvelles technologies, mais si vous vous engagez dans des partenariats privés, vous risquez de travailler pour quelqu'un d'autre. Votre unité pourrait devenir un parasite pour votre hôpital, et vous serez coincé dans un contrat », a-t-il averti.
L'évêque kenyan a également exhorté les professionnels de la santé à faire preuve de transparence et d'efficacité, en particulier face à des ressources limitées, en soulignant l'importance de l'engagement envers leurs services de santé.
« L'engagement est irremplaçable. Lorsque vous vous engagez, vous pouvez accomplir beaucoup de choses. Les gens le remarqueront et vous pourrez vous attirer des soutiens. Mais si vous n'êtes pas engagé, vous ne convaincrez personne », a-t-il déclaré.
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