Accra, 14 octobre, 2024 / 8:21 PM
Le président ghanéen Nana Addo Akufo-Addo doit prendre des mesures « immédiates et décisives » contre l'exploitation minière illégale dans le pays d'Afrique de l'Ouest, ont demandé les dirigeants de l'archidiocèse catholique d'Accra et les membres de la Conférence des Supérieurs Majeurs des Religieux du Ghana (CMSR-GH).
Dans une pétition adressée au chef de l'État ghanéen lors de la « marche de prière environnementale » contre l'exploitation minière illégale qui s'est déroulée dans les rues de la capitale du Ghana, Accra, le 11 octobre, les responsables de l'archidiocèse d'Accra et de la CMSR-GH soulignent les effets négatifs de l'exploitation minière illégale, communément appelée Galamsey, sur les personnes et sur l'écosystème.
La pétition, lue par Mgr Anthony Narh Asare, l'un des évêques auxiliaires du siège métropolitain ghanéen, décrit Galamsey comme une « catastrophe environnementale et sociale menaçant l'avenir du pays ».
« Nous demandons instamment au gouvernement d'utiliser rapidement tous les moyens disponibles pour mettre fin immédiatement aux activités minières illégales », affirment les chefs de l'Église catholique dans la pétition de trois pages que l'archevêque John Bonaventure Kwofie d'Accra et le président de la CMSR-GH, le père Paul Sadede Annin, ont cosignée.
Ils ajoutent : « Cela signifie que le problème est énoncé clairement et sans ambiguïté comme une question sociale, économique et de sécurité nationale. Ainsi formulé, il doit donner lieu à des actions telles que la déclaration d'un état d'urgence concernant la galamsey, le déclenchement d'un moratoire sur la délivrance de licences d'exploitation minière, l'abrogation de la LI 2462, qui autorise l'exploitation minière dans les réserves forestières, l'application des lois existantes, la responsabilisation des auteurs et la garantie que les personnes impliquées dans l'exploitation minière illégale seront soumises à la pleine force de la loi, sans crainte ni faveur ».
L'archidiocèse d'Accra et le CMSR-GH invitent les médias, les organisations de la société civile et les organismes religieux à « amplifier les campagnes sur les conséquences dévastatrices de la galamsey, en donnant aux communautés les moyens de connaître les effets à long terme de l'exploitation minière illégale ».
La pétition appelle à une action urgente pour remettre en état les terres dégradées et restaurer les masses d'eau polluées.
Ces efforts doivent être menés par les chefs locaux et de manière transparente afin de garantir la réhabilitation de l'environnement.
Tout en reconnaissant l'importance économique de l'exploitation minière au Ghana, ils soulignent la nécessité pour les sociétés minières agréées « d'adopter des pratiques respectueuses de l'environnement et de se conformer strictement à la réglementation ».
L'archidiocèse d'Accra et la CMSR-GH appellent tous les candidats à la présidence et au Parlement à « s'engager publiquement dans la lutte contre la galamsey et à en faire un thème central de leur campagne ». Ils s'engagent à soutenir la campagne contre l'exploitation minière illégale par la prière et l'éducation.
Le document traite également de la perte considérable de terres agricoles, notant que « de vastes étendues de terres arables, de fermes de cacao et d'autres cultures ont été détruites par les activités minières illégales, menaçant la sécurité alimentaire et la stabilité économique des petits exploitants agricoles ».
« Comment pouvons-nous justifier l'augmentation des mortinaissances et des malformations chez les nouveau-nés causées par des entreprises aussi peu scrupuleuses et égoïstes ?
La marche de prière environnementale a débuté par un « service de préparation » à la cathédrale du Saint-Esprit de l'archidiocèse d'Accra, avant d'emprunter certaines rues principales d'Accra.
Les participants ont tenu des pancartes portant différents messages sur la gestion de l'environnement tout en priant le Saint Rosaire et en demandant à Marie, la Mère de Dieu, d'intercéder pour le pays.
Dans son discours aux participants, l'archevêque John Bonaventure Kwofie de l'archidiocèse catholique d'Accra a appelé les catholiques impliqués dans l'exploitation minière illégale à abandonner ce vice.
« Le galamsey touche toutes les religions et toutes les confessions. J'appelle avec véhémence les catholiques à déposer leurs outils », a déclaré l'archevêque catholique ghanéen.
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