Pourquoi le Synode sur la synodalité a-t-il tenu des réunions théologiques supplémentaires en 2024 ?

Cité du Vatican, 18 octobre, 2024 / 1:07 AM

Quatre conférences théologiques différentes, tenues publiquement les 9 et 16 octobre à Rome, expliquent le « fond théologique du processus synodal », selon un modérateur de conférence et un expert du Synode sur la synodalité de ce mois.

Les forums du soir ont donné une tribune à 17 théologiens et canonistes triés sur le volet, qui se sont exprimés pendant une dizaine de minutes chacun sur les thèmes de la primauté papale, du peuple de Dieu, de l'autorité de l'évêque et de la relation entre les Églises locales et l'Église universelle, le tout dans le contexte de la manière de rendre l'Église plus synodale.

L'une des rares nouveautés de la deuxième session du Synode sur la synodalité, les forums ont révélé certains des fondements théologiques de la synodalité - selon les experts qui écrivaient sur le concept des années avant que le pape François ne lance le processus synodal de trois ans - et les propositions concrètes pour l'avenir de l'Église catholique.

Klara A. Csiszar, modératrice de deux de ces forums, experte du synode sur la synodalité et théologienne roumaine-hongroise-autrichienne, a déclaré lors d'une réunion d'information pour les journalistes le 16 octobre que les conférences « aident à mieux comprendre le fondement théologique de l'ensemble du processus de synodalité, en particulier la théologie du peuple de Dieu, qui est considéré comme le sujet de la mission ».

« Il s'agit d'un thème fondamental qui, à mon avis, devrait se traduire par une application pratique avec toutes ses implications », a-t-elle poursuivi, ajoutant que “la théologie aide à cela en apprenant non seulement à enseigner, pour ainsi dire, mais aussi en écoutant beaucoup, en s'asseyant dans la salle, et en essayant de comprendre ce qui est vraiment en jeu” pendant l'assemblée du Vatican du 2 au 27 octobre.

D'autres participants ont convenu que l'objectif de la formation était d'examiner certaines des questions et des propositions concrètes débattues dans la salle du synode du Vatican d'un point de vue théologique plus approfondi.

L'archevêque Roberto Repole de Turin et Suse, en Italie, a déclaré à CNA lors d'une réunion d'information en début de semaine que si les forums étaient un moyen de rendre certains débats synodaux plus ouverts au public, ils constituaient également une bonne occasion de « saisir les enjeux de certains changements possibles » pour l'Église catholique et de voir le chemin parcouru par l'Église pour parvenir à la synodalité depuis le Concile Vatican II.

« La synodalité, a déclaré M. Repole, est une manière de vivre ensemble, d'être Église, de décider en tant que chrétiens sur les questions fondamentales. Mais elle demande aussi d'approfondir des questions théologiques qui ne peuvent rester en marge du chemin parcouru ».

Lors des forums, M. Repole et de nombreux intervenants se sont fortement appuyés sur la constitution dogmatique de l'Église de Vatican II, Lumen Gentium, pour défendre la synodalité, insistant sur le fait que le concept théologique trouve ses racines dans le concile.

Le cardinal Leonardo Ulrich Steiner, qui s'est exprimé le 15 octobre lors de la même réunion d'information que M. Repole, a expliqué la raison d'être de l'organisation des forums théologico-pastoraux.

Le cardinal brésilien a déclaré qu'à la fin de la première session du Synode sur la synodalité en octobre 2023, les théologiens ont exprimé le désir de jouer un rôle plus intégral et plus important dans les discussions synodales.

Il est important que les théologiens « participent davantage au synode », a déclaré M. Steiner. « En ce sens, le synode a identifié une nouvelle voie, une nouvelle façon de considérer ce qui a été proposé.

« L'année dernière, il a été dit que la théologie n'avait pas reçu suffisamment d'attention », a déclaré M. Csiszar. « Les forums théologiques et pastoraux apportent une réponse et ouvrent un espace dans lequel la théologie, d'une part, apprend à articuler son rôle dans une Église synodale et, d'autre part, apporte une contribution substantielle au développement d'un nouveau style synodal, d'une nouvelle culture synodale.

Les quatre thèmes des forums, a-t-elle poursuivi, « aident à fournir une orientation là où il y a des blocages, à motiver là où les possibilités ne sont peut-être plus perçues, et à aborder l'épuisement lorsqu'il s'installe, ainsi qu'à offrir une critique là où de nombreuses réponses indiquent qu'un certain chemin pourrait être le mauvais ».

Un groupe de 15 experts en théologie participe au Synode sur la synodalité en tant que conseillers, mais ils ne sont pas délégués et ne participent pas au vote pendant l'assemblée qui se tiendra du 2 au 27 octobre.

Certains des intervenants des forums ont été choisis parmi ces plus de deux douzaines de théologiens et de canonistes. D'autres ont été choisis par les organisateurs du synode « principalement parmi ceux qui ont participé aux différentes phases du processus synodal », a déclaré le père Riccardo Battocchio, secrétaire spécial du synode, au National Catholic Register lors d'un entretien par courriel.

« Certains [des intervenants] sont membres de la commission théologique établie en 2021, d'autres ont été ajoutés au cours de la préparation du premier et du deuxième Instrumentum Laboris, d'autres encore ont été impliqués pour leur expertise et leur expérience spécifiques », a expliqué M. Battocchio.

Il a précisé qu'il avait été demandé aux intervenants « de ne pas privilégier, dans leur présentation, une école théologique particulière, mais de transmettre, même dans le court laps de temps disponible, la portée des questions individuelles, les différentes réponses possibles offertes par la théologie catholique, en aidant les participants aux forums à saisir les différents aspects de chaque thème et à poser des questions ».