Le Synode, un kairos pour l'Afrique : Le Cardinal Ambongo appelle à réimaginer l'unité du continent

Cité du Vatican, 22 octobre, 2024 / 11:20 PM

Le Synode pluriannuel sur la synodalité est un moment « kairos » pour l'Afrique - un moment divinement désigné pour réimaginer la façon dont l'Église fonctionne dans le contexte socioculturel unique du continent, a déclaré le Président du Symposium des Conférences Épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM).

S'exprimant lors de la conférence de presse du mardi 22 octobre à Rome, le cardinal Fridolin Ambongo a fait part de son optimisme quant aux progrès du synode et a souligné qu'il était resté fidèle à son objectif principal.

« Le Synode sur la synodalité a été accueilli ici en Afrique, au Congo, comme un kairos, pour voir comment ensemble nous pouvons imaginer une nouvelle façon d'être une Église dans notre environnement socioculturel », a déclaré le cardinal Ambongo.

Il a ajouté : « Ce Synode a été convoqué pour développer une nouvelle manière d'être Église, et non pour résoudre des problèmes particuliers qui se sont posés dans l'Église ».

« Le Synode n'a pas dévié de cet objectif et je peux dire que, dans la mesure où nous en sommes là aujourd'hui, je crois que la notion de synodalité, cette nouvelle façon d'être l'Église, sera un accomplissement pour nous », a déclaré l'Ordinaire local de l'archidiocèse catholique de Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC).

Il a reconnu les défis auxquels l'Église africaine est confrontée pour s'adapter aux circonstances locales, mais il a souligné que la synodalité fournit un cadre pour la prise de décision collective et la collaboration, permettant aux catholiques africains de s'approprier l'avenir de leur Église.

« Pour moi, le synode est le moment de définir les bases. Après cela, nous retournerons chez nous, au Congo et en Afrique, et nous demanderons à mes frères et sœurs comment entrer dans cette nouvelle dynamique », a-t-il déclaré.

Répondant aux questions sur la possibilité d'ouvrir le diaconat aux femmes, le cardinal Ambongo a reconnu que le diaconat n'est pas un concept nouveau dans l'Église, et qu'historiquement, il était considéré comme un rôle de service distinct de la prêtrise.

« Le diaconat existait au début de l'Église et n'avait rien à voir avec la prêtrise. Il s'agissait d'un service à la communauté et, à l'époque, il était également ouvert aux femmes », a-t-il expliqué.

Il a toutefois reconnu qu'au fil du temps, le diaconat s'est transformé en une étape vers la prêtrise, et que ce changement soulève des questions théologiques complexes.

« Nous faisons confiance à la commission que le pape a mise en place pour étudier ces questions en profondeur. Puisque le Pape lui-même soulève ces questions pour toute l'Église, nous suivrons la direction que le Saint-Père nous indiquera », a déclaré le membre congolais de l'Ordre des Frères Mineurs Capucins (OFM Cap).

Nous n'avons pas de difficultés particulières à cet égard, mais notre souhait est que le diaconat en tant que service et son lien avec le sacerdoce soient étudiés en profondeur », a-t-il poursuivi.

Le cardinal Ambongo a réitéré sa satisfaction quant aux progrès du Synode et a souligné l'importance de poursuivre l'esprit de la synodalité après la conclusion de l'assemblée.

« Le Synode a jeté les bases de la manière dont nous devrions progresser en tant qu'Église. Lorsque nous rentrerons chez nous, nous devrons appliquer la synodalité à tous les défis qui se présentent dans l'Église », a déclaré le chef de l'Église catholique.

Il a exprimé son espoir que la synodalité devienne une pierre angulaire de la vie de l'Église en Afrique, aidant l'Église à relever les défis qui lui sont propres tout en restant fidèle à sa mission.

« L'Église africaine est prête pour cette nouvelle façon d'être Église. Nous sommes sur un terrain fertile pour la synodalité, et nous continuerons à marcher ensemble dans ce voyage », a déclaré le cardinal Ambongo.