Le diaconat féminin doit être étudié « plus intensivement » : Selon le préfet du Dicastère de la Doctrine de la Foi

Cité du Vatican, 25 octobre, 2024 / 7:03 PM

Le cardinal Victor Fernández, préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, a annoncé que le diaconat féminin fera l'objet d'une étude plus approfondie sous l'impulsion des propositions envoyées à la commission chargée de cette tâche. Il a également précisé que cette question, bien que le pape François la considère comme n'étant pas « mûre », n'est pas un « sujet clos ».

Approfondir les différences entre les ordres sacrés et l'autorité afin de pouvoir confier à des laïques des fonctions de direction dans l'Église est, selon M. Fernández, l'objectif du travail du groupe qu'il dirige au Synode sur la synodalité pour réfléchir au rôle des femmes dans l'Église à la demande du Saint-Père.

M. Fernández a fait cette déclaration au cours d'une réunion qui s'est tenue jeudi après-midi avec une centaine de membres, d'invités et d'experts participant au synode, afin d'écouter leurs questions et leurs propositions concernant le travail du groupe 5.

Cette réunion a été convoquée à l'initiative du cardinal en réponse à certains membres frustrés par son absence lors d'une réunion prévue la semaine dernière.

Selon les rapports et l'audio partagés après la réunion, M. Fernández a souligné que la majorité des femmes veulent « être entendues et valorisées », demandent à « avoir de l'autorité » et à pouvoir développer leurs charismes sans demander spécifiquement le diaconat féminin, car elles ne veulent pas être « cléricalisées ».

« Je pense aux théologiennes qui, dans certaines parties du monde, n'ont pas la possibilité de se développer ou de jouir d'une véritable liberté dans leur travail théologique... aux femmes qui ont des dons pour diriger des communautés... ou aux femmes qui ont une grande capacité de conseil, comme les meilleurs consultants ou directeurs spirituels, mais qui ne sont pas acceptées parce qu'elles n'ont pas reçu l'ordre sacré », a-t-il ajouté.

Le cardinal a également été interrogé sur la possibilité que cette question soit le thème principal du prochain synode. « Je ne sais pas quelles sont les procédures pour proposer les prochains thèmes, ce n'est pas mon travail, mais peut-être que ce sera l'un des thèmes proposés » à la fin de ce synode, a-t-il répondu.

M. Fernández a également noté que « l'expérience de l'Amazonie » est « très importante » pour cette étude en raison de l'existence, a-t-il dit, « d'une expérience de communautés dirigées par des femmes sans aucun prêtre ».

« Cette expérience est très importante pour nous et nous avons déjà consulté des femmes qui appartiennent à des groupes de laïcs qui visitent constamment les communautés.

L'idée des ministères, a-t-il poursuivi, « n'est pas une décision de l'évêque qui choisit une amie femme pour un poste important, mais il y a un besoin dans la communauté et il y a chez certaines personnes un don qui répond à ce besoin. »

« Nous devons faire attention à ne pas créer une structure qui, en fin de compte, reste dépendante de l'autorité », a-t-il ajouté.

À cet égard, le préfet du DDF a déclaré qu'il était possible « d'avoir un consensus significatif » concernant les rôles de leadership des femmes dans l'Église, tout en notant que « des mesures très concrètes seront prises à cet égard ».

« S'il s'avère que dans le passé des femmes ont prêché pendant la célébration de l'Eucharistie ou exercé une autorité sans avoir été ordonnées diacres, est-ce que cela compte moins ? », a demandé le cardinal aux membres du synode.

Dans le but de mener une consultation plus ouverte selon un « style synodal », le cardinal argentin a renouvelé son invitation à envoyer des contributions et des propositions au dicastère du Vatican.

« Honnêtement, nous avons besoin de recevoir des idées et des propositions parce que nous essayons d'interpréter les besoins et les possibilités que les femmes voient, mais n'étant pas une femme, je n'ai pas leur expérience. Nous avons donc besoin de comprendre où nous pouvons aller sur ces chemins concrets pour l'autonomisation des femmes ».

Pour ce faire, le cardinal a déclaré que « l'aide de propositions concrètes avec lesquelles nous pouvons faire de réels pas en avant est vraiment nécessaire. Ce que j'ai entendu aujourd'hui m'a semblé très, très intéressant et m'a ouvert un peu l'esprit à d'autres idées.

« Je ne suis pas connu dans l'Église pour être un médiéval fermé d'esprit, n'est-ce pas ? Vous pouvez donc être sûrs que j'ai le cœur ouvert pour voir où l'Esprit Saint nous conduit et où nous avançons », a-t-il ajouté.

Le diaconat féminin sera étudié de manière plus approfondie
Bien que le diaconat féminin ait été retiré des débats centraux du synode, le cardinal a insisté sur le fait que ceux qui « sont convaincus qu'il est nécessaire d'approfondir » cette question peuvent également envoyer leurs considérations à la commission présidée par le cardinal Giuseppe Petrocchi afin d'approfondir le sujet.

Il a précisé que cet organe, créé par le Saint-Père en 2020, reprendra ses travaux avec encore « plus d'efforts » sous l'impulsion des propositions envoyées par les membres de l'assemblée synodale et d'autres parties du monde.

Par ailleurs, concernant la position du pape François sur la question du diaconat, qu'il a qualifiée de « pas mûre », M. Fernández a précisé que cela ne signifie pas que François veuille « clore la question ».

Cette réflexion se poursuivra également, selon le cardinal, car « les conclusions des travaux de la commission ne sont pas sans ambiguïté et certains historiens affirment qu'il y a eu dans le passé des cas de femmes ordonnées diaconesses », tandis que d'autres historiens prétendent qu'il s'agissait « d'une bénédiction et non d'une véritable ordination ».

Cet article a d'abord été publié par ACI Prensa, le partenaire de CNA pour les nouvelles en langue espagnole. Il a été traduit et adapté par CNA.