Afrique de l'Ouest, 16 novembre, 2024 / 11:55 AM
La Commission Justice, Paix et Développement (JPDC) du Symposium des Conférences Episcopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM) appelle les dirigeants africains et la communauté internationale à honorer leurs engagements en faveur de la « justice climatique » et du développement durable lors de la 29ème Conférence des Parties des Nations Unies sur le Climat (COP29) qui se tient actuellement à Bakou, en Azerbaïdjan.
Dans une déclaration du jeudi 14 novembre, l'entité de paix et de justice des évêques catholiques d'Afrique souligne l'urgence de s'attaquer à la pauvreté énergétique de l'Afrique en investissant dans les énergies renouvelables, en modernisant les infrastructures et en garantissant un financement adéquat pour l'action climatique.
« Alors que la COP29 se déroule à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024, les dirigeants mondiaux sont invités à maintenir l'élan établi lors de la COP28. Il est crucial d'investir dans les énergies propres et de moderniser les infrastructures pour remédier à la pauvreté énergétique de l'Afrique », déclare le SECAM-JPDC dans le communiqué.
Ils ajoutent que « cet effort nécessitera un engagement continu de la part des dirigeants africains et de la communauté internationale ».
« Ces actions sont essentielles pour atteindre les objectifs de triplement des énergies renouvelables et de doublement de l'efficacité énergétique d'ici 2030 », précise le SCEAM-CPDC.
Les responsables de l'entité SCEAM notent que « la situation énergétique en Afrique révèle des variations significatives entre les pays, dues aux différences de ressources naturelles, d'infrastructures et d'environnements politiques ».
« Alors que certaines nations exportent de l'énergie vers leurs voisins ou le marché mondial, d'autres sont confrontées à des difficultés dues à l'insuffisance des infrastructures nationales de production d'énergie. En conséquence, environ 600 millions de personnes en Afrique vivent sans électricité et près d'un milliard n'ont pas accès à des solutions de cuisson propres », expliquent-ils.
Le SECAM-JPDC ajoute que « plusieurs pays africains dépendent de combustibles fossiles importés, ce qui les rend vulnérables aux menaces pesant sur la sécurité énergétique, aux fluctuations de prix et aux ruptures de la chaîne d'approvisionnement. »
« Cette dépendance ne pose pas seulement des risques pour l'environnement et la santé, mais souligne également le besoin urgent de sources d'énergie alternatives plus propres à la lumière des impacts croissants du changement climatique », ajoutent-ils.
Pour atteindre les objectifs énergétiques et climatiques de l'Afrique d'ici 2030, les responsables de l'entité SCEAM déclarent : « Un investissement annuel estimé à plus de 200 milliards de dollars est nécessaire. Cependant, les infrastructures de réseau obsolètes entraînent des pertes d'énergie moyennes de 15 %, ce qui entrave les progrès. »
« Étant donné que 70 % des Africains n'ont pas accès aux énergies renouvelables et aux options de cuisson propre, il est essentiel d'accroître les investissements. Cela nécessite des financements concessionnels et des subventions pour aider les ménages vulnérables à adopter des solutions énergétiques modernes, ainsi que des capitaux à risque réduit pour attirer la participation du secteur privé dans les zones mal desservies », indique le SECAM-JPDC.
Ils notent que « le manque d'énergie fiable perpétue la pauvreté et l'inégalité, en particulier dans les zones rurales où beaucoup dépendent des combustibles traditionnels, ce qui entraîne des problèmes de santé et limite les opportunités pour les femmes et les filles. En outre, les pénuries d'électricité affectent les écoles, les établissements de soins de santé et les entreprises locales, ralentissant ainsi le développement des communautés ».
Dans la déclaration signée par le secrétaire général adjoint du SCEAM, le père Jean Germain Rajoelison, les responsables de la Commission Justice et Paix du SCEAM ont présenté plusieurs recommandations clés pour faire progresser la transition énergétique de l'Afrique lors de la COP29.
Le SCEAM-JPDC recommande de donner la priorité aux investissements publics dans les projets d'énergie renouvelable.
La COP 29 devrait souligner l'importance du financement public des initiatives en matière d'énergies renouvelables. Un financement public accru est essentiel pour élargir l'accès à l'énergie durable et réduire la dépendance à l'égard des combustibles fossiles ».
« Les nations africaines ont besoin de financements concessionnels et de subventions, en particulier pour soutenir les solutions d'énergie renouvelable hors réseau et en mini-réseau dans les communautés éloignées et mal desservies », indique le SECAM-JPDC.
Ils recommandent également de soutenir la modernisation des réseaux et les interconnexions énergétiques régionales.
La COP 29 devrait donner la priorité au soutien international à la modernisation des réseaux et aux interconnexions transfrontalières, afin de permettre à l'Afrique d'intégrer davantage d'énergies renouvelables et de veiller à ce que les contraintes liées aux infrastructures n'entravent pas les progrès.
Le SECAM-JPDC déclare : « La COP 29 devrait plaider en faveur d'un financement accru pour réduire la pauvreté énergétique, en garantissant l'accès à la cuisson propre et à l'électricité pour les 600 millions d'Africains sans électricité et le milliard d'Africains qui n'ont pas d'options de cuisson propre. Cela devrait impliquer la mobilisation de subventions et de dettes pour les échanges climatiques ».
Ils ajoutent : « Les pays riches devraient montrer l'exemple en supprimant progressivement les subventions aux combustibles fossiles et en réaffectant ces ressources pour soutenir la transition de l'Afrique vers les énergies renouvelables. Il est essentiel de réorienter les finances publiques de cette manière pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles, renforcer la sécurité énergétique et favoriser le développement durable ».
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