Accra, 20 novembre, 2024 / 9:15 PM
Les évêques catholiques du Ghana ont poursuivi leur appel du 11 septembre en faveur d'une synergie dans la lutte contre l'exploitation minière illégale dans le pays. Dans une déclaration collective, ils appellent les différents acteurs de la lutte contre l'exploitation minière illégale à jouer leurs rôles respectifs pour mettre fin au vice communément appelé Galamsey.
Dans cette déclaration, qui fait suite à leur Assemblée plénière annuelle du 11 au 15 novembre, les membres de la Conférence des évêques catholiques du Ghana (GCBC) décrivent les actions spécifiques que les différentes parties prenantes doivent mettre en œuvre et soulignent la nécessité d'encourager le souci de la création qui, selon eux, « transcende l'intendance pour devenir une vocation de citoyenneté écologique ».
Le gouvernement ghanéen doit agir de manière décisive en appliquant les lois et en garantissant la responsabilité, affirment les membres de la GCBC dans leur déclaration à l'issue de leur assemblée plénière au Centre de formation et d'entraînement St-Jean-Paul II, Ofoase Kokoben, du diocèse catholique d'Obuasi, et insistent pour que les mineurs illégaux soient traduits en justice.
Mettant en garde le gouvernement dirigé par le président Nana Addo Akufo-Addo contre toute interférence avec les organismes de réglementation, les évêques catholiques ajoutent : « Personne ne devrait être au-dessus de la loi. Laissons le gouvernement diriger avec intégrité.
« Il serait extrêmement bénéfique pour cette cause nationale que cesse toute forme d'ingérence du gouvernement dans les activités légitimes des diverses commissions et organismes de réglementation concernés », soulignent les membres de la GCBC dans leur déclaration de huit pages que leur président, Mgr Matthew Kwasi Gyamfi, a signée.
Ils réitèrent la nécessité de renforcer les organismes de régulation, dont les dirigeants de l'Église catholique disent attendre vigilance et intégrité.
« La corruption n'a pas sa place dans la sauvegarde de notre environnement », affirment-ils, et ils exhortent les organismes de réglementation à assumer leurs responsabilités éthiques.
Tournant leur attention vers les chrétiens du pays d'Afrique de l'Ouest, les membres de la GCBC appellent à la fidélité aux « promesses et à l'identité baptismales en s'élevant publiquement contre l'exploitation minière illégale et irresponsable, où et quand elle se manifeste de manière diabolique ».
Ils mettent en garde les disciples du Christ contre l'acceptation de dons dont l'origine est « douteuse ».
« Les dons provenant de sources douteuses doivent être rejetés », disent-ils, et ils insistent sur le fait que “s'il est évident que la source de richesse d'un donateur est l'exploitation minière illégale et irresponsable, ses dons doivent être rejetés”.
Les dirigeants de l'Église catholique ajoutent : « Nous avertissons avec véhémence tout catholique impliqué dans cette activité d'ARRÊTER avec effet immédiat ! ».
Ils ajoutent que les catholiques impliqués dans l'exploitation minière illégale s'exposent à des sanctions ecclésiastiques en vertu du droit canon.
Les évêques catholiques du Ghana exhortent également les croyants à adhérer aux écrits sacrés, notamment les chrétiens et les musulmans, qu'ils appellent à faire preuve de fidélité aux préceptes de la Bible et du Coran, respectivement.
Nous devons être des leaders moraux et protéger notre environnement », ont-ils lancé aux chrétiens et aux musulmans à l'issue de leur assemblée plénière, qui s'est tenue du 11 au 15 novembre sur le thème “Année jubilaire” : Un temps pour proclamer le Christ, l'espoir pour l'Église et le Ghana ».
De leur côté, les chefs traditionnels doivent œuvrer à la protection de leurs terres respectives, affirment les membres de la GCBC, et avertissent : « Ne pas agir contre l'exploitation minière illégale est une trahison de leurs serments sacrés envers le peuple ».
La classe politique, en particulier les candidats aux élections générales prévues pour le 7 décembre, doit s'élever contre l'exploitation minière illégale, affirment les évêques catholiques du Ghana.
« Nous demandons à tous les candidats à la présidence et au parlement de dénoncer publiquement la galamsey au cours de leur campagne », ajoutent-ils, “les politiciens doivent rejeter tout gain personnel ou politique provenant de cette activité”.
Les évêques catholiques du Ghana exhortent les communautés locales à protéger leurs terres et leurs plans d'eau. « Détruire l'environnement n'est pas une solution au chômage », préviennent-ils.
« Toutes les communautés doivent prendre conscience que la destruction de leur environnement est une autodestruction », ajoutent-ils en se référant à l'exhortation apostolique du pape François sur la crise climatique, Laudate Deum, publiée en octobre 2023.
À tous les citoyens de la nation ouest-africaine, les membres de la GCBC préconisent une citoyenneté écologique ainsi qu'une bonne gestion de l'environnement.
« Que nos esprits et nos consciences se réveillent à la vérité que le Ghana est la seule maison terrestre que nous ayons en tant que peuple », disent les responsables de l'Église catholique, ajoutant : »Ensemble, nous devons lutter contre les auteurs de cette tragédie environnementale. »
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