Oyo, 21 novembre, 2024 / 11:00 PM
Les siècles d'humilité de l'Église catholique au service de l'humanité et son bilan en matière de développement de la société font partie des raisons invoquées par Alhaji Ahmed Raji, un musulman nigérian, pour justifier le don d'une salle de réunion moderne de 400 places au diocèse catholique d'Oyo, dans la province ecclésiastique d'Ibadan, au Nigéria.
S'exprimant lors de la bénédiction et de la mise en service de la salle de réunion qui porte le nom de l'archevêque Gabriel 'Leke Abegunrin, l'ordinaire local de l'archidiocèse catholique d'Ibadan, Alhaji a également déclaré qu'il avait fait don de la salle en raison de l'impact de l'Église catholique sur la communauté d'Iseyin, où la salle est située, selon un rapport partagé avec ACI Afrique, que le Nigeria Catholic Network (NCN) a publié le 18 novembre.
Le rapport du père Martin Badejo, qui a participé à la bénédiction et à la mise en service de la salle offerte le 17 novembre, indique que dans son discours, Alhaji, un « musulman dévot », a cité la « longue tradition de service humble de l'Église catholique qui dure depuis des siècles (et) ses progrès remarquables dans le développement de la société et de l'humanité dans son ensemble » comme raisons de l'offre de la salle.
Alhaji, décrit dans le rapport du Père Martin comme « un avocat principal du Nigeria », a déclaré que « la prévoyance inégalée de l'Église au service de l'humanité et en particulier de la communauté d'Iseyin » a également motivé sa décision de faire don de la salle d'assemblée moderne.
M. Alhaji a rappelé qu'il avait déjà fait don, en 2022, d'une salle d'opération et d'équipements ultramodernes à l'hôpital catholique Notre-Dame d'Iseyin, décrivant l'hôpital comme « un véritable phare pour les soins de santé de base » depuis son enfance.
Il a félicité l'Église pour avoir sauvé des vies et offert son aide par le biais de ses institutions médicales et éducatives, soulignant que ses efforts au niveau local « ne font aucune discrimination ».
M. Raji a exhorté les catholiques, en particulier les jeunes, à ne pas abandonner l'Église et à ne pas succomber à la tendance « japa » de l'émigration, qu'il a décrite comme un « fléau pour la base et notre société dans son ensemble », épuisant la main-d'œuvre essentielle à la croissance de la société.
Il les a encouragés à rester fidèles à leur foi, à apprécier ce qu'ils ont et à « faire autant de bien qu'ils le devraient », en transmettant ces valeurs aux autres.
Dans son homélie lors de la messe célébrée après la bénédiction de la salle de l'église catholique Saint-Jean-Baptiste d'Isalu, dans le diocèse d'Oyo, Mgr Emmanuel Adetoyese Badejo aurait qualifié la donation d'application de la foi, exhortant les croyants à démontrer leur foi par des actions qui profitent aux « autres ».
Selon le rapport, Mgr Badejo a également décrit le don comme un geste en faveur des « relations interconfessionnelles » dans la nation ouest-africaine qui est aux prises avec des persécutions religieuses.
« Si l'enseignement de la vertu exige de vivre une vie vertueuse comme un bon exemple pour les autres, il est également important de contribuer au progrès de la société, afin de fournir les ressources nécessaires au développement et à une vie vertueuse », indique le rapport.
Selon Mgr Badejo, vivre dans la droiture exige que la foi soit « mise en pratique pour aider les autres à grandir ». Il ajoute que cela fonctionne encore mieux lorsque la relation entre les différentes religions « porte des fruits positifs », comme ce que M. Alhaji « a fait pour la communauté catholique d'Iseyin ».
L'évêque a comparé le don de M. Alhaji à l'histoire biblique du centurion dont la gentillesse envers les juifs, en aidant à construire leur synagogue, bien qu'il ne soit pas juif, « lui a valu la faveur de Jésus comme un épisode légitimant ».
Comme Jésus a guéri le serviteur du centurion, le membre du Dicastère du Vatican pour la communication depuis sa nomination en décembre 2021 aurait « prié pour que Dieu bénisse M. Alhaji et sa famille, ainsi que toutes les personnes de bonne volonté ».
Il a noté que les gestes aimables de l'avocat nigérian envers l'Église catholique sont une « appréciation du sacrifice de l'Église et de son dévouement au développement humain intégral, à la solidarité et au bien commun. »
L'évêque catholique du diocèse d'Oyo, qui est également président du Comité épiscopal panafricain pour les communications sociales (CEPACS), une entité du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM), aurait également mis au défi « toutes les personnes présentes de continuer à travailler pour le bien de leurs voisins et de la société sans se soucier de la race, de la croyance ou du statut ».
Pour sa part, Mgr Abegunrin, qui avait reçu les clés de la salle portant son nom, se serait réjoui de l'honneur qui lui était fait.
Il a rappelé l'accueil chaleureux qu'il a toujours reçu dans la communauté d'Iseyin, depuis l'époque où il était séminariste. Il a raconté comment, avec d'autres séminaristes, il s'arrêtait pour rendre compte à leurs prêtres lorsqu'il se rendait dans sa ville natale d'Iwere Ile, dans le gouvernement local d'Iwajowa, dans l'État d'Oyo.
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