lundi, 02 décembre 2024 Faire un don
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COVID-19 : Selon les Chefs d'église, les appels au cessez-le-feu ignorés au Cameroun, en RCA et au Nigeria

Carte montrant les pays du monde où des conflits sont en cours malgré la pandémie COVID-19.

Les appels au cessez-le-feu dans le cadre de la crise du COVID-19 dans les zones de conflits armés, lancés par des dirigeants du monde entier, dont le Saint-Père et le chef des Nations unies, ont été ignorés en Afrique, ont témoigné divers dirigeants d'Eglise. 

"Ici, le conflit continue", a déclaré l'archevêque de Bamenda, dans le nord-ouest du Cameroun, Mgr Andrew Nkea, en réponse à une enquête de l'Aide à l'Église en détresse (AED) internationale.

Faisant référence au conflit prolongé dans la région anglophone du Cameroun, Mgr Nkea a déclaré, dans le rapport de AED du 22 juin, que si de nombreux dirigeants de ceux qui prônent la sécession ont exprimé leur compréhension de ce qui est en jeu et ont accepté de signer un cessez-le-feu général, ces dirigeants "n'ont en fait pas beaucoup d'influence sur ceux qui se battent sur le terrain".

Cette nation d'Afrique centrale, qui compte 80 % de francophones et 20 % d'anglophones, connaît des conflits armés depuis 2016, après que des juges et des enseignants francophones aient été envoyés dans la région anglophone, historiquement marginalisée.

Au Nigeria voisin, malgré le "principal danger" de famine que la pandémie du COVID-19 représente pour les plus pauvres, "le pays est toujours à la merci d'attaques terroristes sporadiques de Boko Haram, surtout dans le nord-est du pays", a déclaré à l'AED Mgr Ignatious Kaigama de l'archidiocèse d'Abuja.

La partie nord-est du Nigeria connaît une violence continue en raison des communautés belligérantes qui y sont domiciliées depuis 1959.  

Récemment, les médias locaux ont rapporté le meurtre d'au moins 11 personnes suite aux violences entre les communautés Tungwa et Utsua-Daa. Cet incident est survenu après qu'un autre épisode de conflit entre les communautés Shomo et Jole ait été rapporté dans l'État en avril. 

Alourdi par les hostilités dans la région, le clergé du diocèse de Jalingo a publié le 17 juin une déclaration collective appelant toutes les parties au conflit à "donner une chance à la paix" et à sauver l'État de l'asphyxie dans les crises liées à l'insécurité.

En République centrafricaine (RCA), Mgr Bertrand Guy Richard Appora-Ngalanibé du diocèse de Bambari déclare que les groupes armés qui sévissent dans ce pays enclavé n'ont manifestement pas reçu le message concernant le cessez-le-feu.

"Malheureusement, dans certaines régions de la République centrafricaine, les groupes armés sont engagés dans des batailles stratégiques visant à étendre leur suprématie et à continuer à piller les ressources naturelles du pays", a déploré le prélat dominicain.

Mgr Guy Richard s'est cependant montré optimiste quant aux initiatives interconfessionnelles en cours sur le programme de sensibilisation COVID-19, déclarant : "Avec le soutien de nos frères protestants et musulmans, réunis au sein de la Plateforme interconfessionnelle des religions à Bambari, nous nous efforçons de mener des campagnes de sensibilisation sur cette pandémie, car beaucoup de gens n'en mesurent pas encore l'ampleur ni le danger. ”

La RCA est en crise politique depuis mars 2013, lorsque les rebelles musulmans de Seleka se sont emparés de la capitale du pays et ont organisé un coup d'État, une initiative qui a été contrée par les milices chrétiennes anti-balaka. 

Les va-et-vient de vengeance entre les deux groupes religieux soutenus par d'autres milices ont introduit un angle religieux qui était auparavant absent de la crise.

En avril 2014, le Conseil de sécurité des Nations unies a mis sur pied une force de maintien de la paix appelée Mission intégrée multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA). Son mandat, qui consiste à protéger les civils et à désarmer les milices, devrait prendre fin le 15 novembre 2020.

Craignant que les hostilités en cours dans diverses parties du monde n'affaiblissent la réponse à COVID-19, le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé à un "cessez-le-feu global immédiat dans tous les coins du monde", déclarant : "La fureur du virus illustre la folie de la guerre... Il est temps de mettre les conflits armés sous clé et de se concentrer ensemble sur le véritable combat de nos vies".

Le Pape François s'est fait l'écho de l'appel du chef de l'ONU six jours plus tard, invitant chacun à y donner suite "en cessant toute forme d'hostilité, en favorisant la création d'itinéraires d'aide humanitaire, l'ouverture à la diplomatie et l'attention à ceux qui se trouvent dans des situations de grave vulnérabilité".

 

 

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