Une fondation pour les droits de l'homme condamne l'attaque d'une église soudanaise

Khartoum, 07 janvier, 2025 / 9:09 PM

Christian Solidarity Worldwide, une fondation de défense des droits de l'homme basée au Royaume-Uni, a condamné l'attaque, le 30 décembre 2024, d'une église appartenant à l'Église soudanaise du Christ (SCOC) dans l'État de Gezira, qui aurait été perpétrée par les Forces de soutien rapide (RSF) et qui a fait au moins 14 blessés graves.

CSW a rapporté qu'alors que les membres de la SCOC, qui s'étaient rassemblés pour un service de prière de Noël, se sont précipités pour se mettre à l'abri après l'attaque, les soldats des RSF, qui sont en conflit avec les Forces armées soudanaises (SAF) depuis le 15 avril 2023, ont également menacé de « tuer tous les chrétiens » dans la région.

Dans un rapport publié le mardi 7 janvier, le président fondateur de CSW, Mervyn Thomas, a déclaré qu'il trouvait particulièrement alarmantes les menaces contre les chrétiens alors que la guerre fait rage dans le nord-est de l'Afrique.

« CSW condamne l'attaque contre l'église soudanaise du Christ à Al Hasaheisa, et nous souhaitons à tous les blessés un prompt et complet rétablissement », a déclaré Mervyn.

Il a ajouté : « Nous sommes particulièrement alarmés par la menace proférée à l'encontre de tous les chrétiens de la région, qui constituent une communauté minoritaire vulnérable ayant subi des exactions aussi bien dans le passé que pendant ce conflit.

« Le ciblage des lieux de culte est une violation du droit national et international et, dans le contexte d'un conflit, du droit international humanitaire », a déclaré le président fondateur de CSW.

CSW a rapporté que les soldats de RSF ont pillé l'église, puis ont forcé les 177 chrétiens qui s'y étaient rassemblés à partir.

Selon la fondation des droits de l'homme, les chrétiens ne sont pas retournés dans l'église soudanaise depuis l'attaque et ne savent pas quand ils pourront se réunir et prier en toute sécurité.

Les chrétiens des zones sous le contrôle des FRS, la force paramilitaire dirigée par le général Mohamed Hamdan Dagalo, ont été victimes de violations généralisées des droits de l'homme depuis avril 2023, lorsque le conflit a éclaté entre les FRS et les FAS, ces dernières étant fidèles au chef du Conseil souverain de gouvernement transitoire du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan.

Les forces de sécurité soudanaises ont attaqué à plusieurs reprises des églises et ont continué à faire pression sur les chrétiens pour qu'ils se convertissent à l'islam de manière généralisée et systématique.

Les Forces armées soudanaises ont également attaqué des lieux de culte pendant le conflit. Le 20 décembre 2024, au moins 11 personnes, dont huit enfants, ont été tuées lors d'une attaque aérienne des Forces armées soudanaises contre l'église baptiste d'Al Ezba, sa crèche et des bâtiments résidentiels à Al Ezba, dans le nord de Khartoum.

Plus tôt, le 4 décembre 2024, au moins sept personnes ont été tuées dans une frappe aérienne des Forces armées soudanaises sur la mosquée Sheikh Elsidiq à Shambat, Khartoum Nord.

Le responsable de la CSW a appelé la communauté internationale, y compris la Mission d'établissement des faits de l'ONU sur le Soudan, à documenter minutieusement les attaques en vue d'assurer l'obligation de rendre des comptes.

« Une fois de plus, la CSW appelle les parties belligérantes à accepter un cessez-le-feu immédiat et la communauté internationale à redoubler d'efforts pour assurer la protection des civils au Soudan », a déclaré Mervyn dans le rapport du 7 janvier.