samedi, 11 janvier 2025 Faire un don
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Soudan du Sud : Un nouveau diocèse mise sur les catéchistes et laïcs pour la croissance des communautés chrétiennes

Dans le diocèse catholique sud-soudanais de Bentiu, érigé en juillet 2024, les catéchistes et autres agents pastoraux laïcs sont « le pilier des communautés », a déclaré l’évêque pionnier du diocèse, Mgr Christian Carlassare.

Dans un article partagé avec ACI Afrique, le membre italien des Missionnaires Comboniens du Cœur de Jésus (MCCJ) décrit la situation de son siège épiscopal, qui couvre 38 000 kilomètres carrés avec un petit nombre de membres du clergé et aucune communauté religieuse féminine.

Avec seulement sept prêtres diocésains et deux diacres, assistés par des missionnaires comboniens et des membres de l'Ordre des Frères Mineurs Capucins (OFM Cap.), le diocèse de Bentiu repose fortement sur les laïcs pour renforcer les communautés chrétiennes dans l'une des régions les plus pauvres de la plus jeune nation du monde, qui a obtenu son indépendance du Soudan en juillet 2011.

« Le diocèse de Bentiu est divisé en sept paroisses très vastes, chacune comportant de nombreuses chapelles. Nous avons actuellement sept prêtres diocésains et deux diacres. Les paroisses dépendent donc des catéchistes et des agents pastoraux laïcs, qui sont le pilier des communautés chrétiennes », explique Mgr Carlassare dans l’article qu’il a partagé avec ACI Afrique le jeudi 9 janvier.

Il ajoute : « Dans la ville de Leer, à 130 kilomètres au sud de Bentiu, se trouve une communauté des Missionnaires Comboniens, qui ont beaucoup contribué à l’évangélisation de cette région au cours des 30 dernières années, notamment à travers un centre catéchétique où de nombreux catéchistes ont été formés. Nous avons également une communauté de Capucins travaillant dans le camp de réfugiés de Rubkona. »

« Nous n’avons actuellement aucune communauté religieuse de sœurs, mais nous attendons le retour des Sœurs Missionnaires Comboniennes et espérons que d’autres congrégations viendront nous rejoindre », déclare le pasteur du diocèse de Bentiu, qui a commencé son ministère épiscopal en mars 2022 dans le diocèse catholique de Rumbek, où il est administrateur apostolique.

Parmi les 1,13 million de personnes vivant à Bentiu, il y a 450 000 catholiques et environ 350 000 membres d’autres confessions chrétiennes, précise Mgr Carlassare, ajoutant que le reste de la population est encore attaché aux religions traditionnelles. « Il y a aussi une petite, mais significative, présence de musulmans », ajoute-t-il.

Dans l'article intitulé « Service aux plus pauvres », Mgr Carlassare aborde également les défis auxquels le peuple de Dieu est confronté à Bentiu, une région frontalière entre le Soudan et le Soudan du Sud.

Il décrit notamment la misère des réfugiés à Bentiu, résultat de la guerre civile prolongée.

« Le territoire de notre diocèse est l’une des régions les plus pauvres du pays », déclare l’évêque italien, et il explique : « Les personnes les plus marginalisées vivent ici. La guerre civile entre 2013 et 2018 a dévasté Bentiu et toute la région. Ce n’est que maintenant que la population commence à revenir en ville. »

Ceux qui reviennent manquent de matériaux pour reconstruire leurs maisons, ajoute-t-il, précisant que les gens vivent dans de simples abris faits de débris laissés après la destruction causée par la guerre.

Rubkona, une ville jumelle de Bentiu, située au nord de la rivière Gazelle (un affluent du Nil), abrite le plus grand camp de déplacés du Soudan du Sud. Cette ville a été créée en 2014 en raison du violent conflit pendant la guerre civile et compte 140 000 habitants.

Dans son article, Mgr Carlassare observe que bien que des accords de paix aient été conclus pour rétablir la normalité au Soudan du Sud, les habitants de Bentiu ne peuvent toujours pas retourner chez eux. « Les inondations des dernières années les en empêchent désormais », dit-il, faisant référence à un rapport de l’ONU indiquant que 90 % de la population de la région est déplacée.

« En outre, environ 130 000 réfugiés soudanais, principalement d'origine nubienne, vivent principalement dans les camps d’Ajuong-thok et de Pamir, dans la zone administrative de Rueng. La pauvreté dans laquelle vit la population les rend extrêmement vulnérables », déclare l’évêque de Bentiu depuis son installation en août 2024.

La situation à Bentiu est aggravée par la crise climatique, poursuit-il, expliquant que le Soudan du Sud subit des changements à long terme, tels que des températures moyennes plus élevées qu'auparavant et des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents.

« Les précipitations saisonnières sont devenues très imprévisibles. Il y a des périodes de sécheresse extrême et d’autres de fortes pluies », déclare-t-il, ajoutant que le changement des régimes de précipitations complique l'agriculture et que la population n’a pas d’options d’irrigation.

En outre, la montée du Nil au cours des quatre dernières années a causé de graves inondations au Soudan du Sud, touchant environ un million de personnes chaque année, observe Mgr Carlassare. « De grandes zones de terres arables ont été submergées. De nombreux animaux sont morts à cause de maladies provoquées par l’eau stagnante », explique-t-il.

Ceux dont les maisons ont été submergées ont dû chercher de nouveaux abris, mais leur pauvreté abjecte rend ce processus difficile. Leur relocalisation, précise-t-il, suscite souvent des réactions hostiles de la population locale. En même temps, l’accès limité aux ressources a conduit à une dégradation des sols et à la déforestation, augmentant davantage le risque de conflit.

Mgr Carlassare, ordonné prêtre en septembre 2004 et envoyé au Soudan du Sud, où il a exercé son ministère dans le diocèse catholique de Malakal, dont le diocèse de Bentiu est issu, affirme que depuis l'indépendance du Soudan du Sud en 2011, les revenus pétroliers, représentant environ 85 % du produit intérieur brut, ont apporté « une certaine base de stabilité » au pays.

Il observe cependant que le pétrole a aussi été un facteur de conflit violent, la classe dirigeante s’enrichissant grâce aux revenus pétroliers, tandis que le reste de la population reste dans la pauvreté.

« Lorsque le Soudan du Sud est devenu indépendant, il avait un tel accès aux revenus pétroliers qu'il était classé parmi les pays à revenu intermédiaire. On espérait que ces revenus soutiendraient la construction du nouvel État et financeraient le développement des infrastructures publiques. Malheureusement, cela n’a pas été le cas », déplore le prélat.

La nomination épiscopale de Mgr Carlassare pour le diocèse de Rumbek en mars 2021 a été suivie d’un épisode qui a mis sa vie en danger lorsqu’il a été blessé par balle aux deux jambes le 26 avril 2021. Cet incident a repoussé sa consécration épiscopale, initialement prévue pour le dimanche de la Pentecôte cette année-là (23 mai 2021), à la solennité de l'Annonciation l'année suivante, le 25 mars 2022.

Dans son article partagé avec ACI Afrique le 9 janvier, l’évêque de Bentiu a réfléchi sur les implications de la guerre civile en cours au Soudan pour le Soudan du Sud, notant que les deux pays voisins sont « étroitement interdépendants ».

Il souligne que de nombreux Sud-Soudanais vivaient au Soudan pour des raisons de travail, d’études ou de soins médicaux. « Ce n’est plus le cas », dit-il, ajoutant que la guerre civile qui a éclaté le 15 avril 2023 a forcé la plupart d'entre eux à retourner au Soudan du Sud sans rien, incapables de repartir à zéro dans leur patrie.

(L'histoire continue ci-dessous)

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Évoquant les Nuer et les Dinka, qui peuplent Bentiu, l’évêque combonien déclare : « La relation entre ces deux groupes n’est pas simple. Une priorité du diocèse est de bâtir des ponts de réconciliation entre ces deux communautés. »

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