Juba, 17 janvier, 2025 / 11:33 PM
Les évêques catholiques du Soudan et du Sud-Soudan ont condamné le récent meurtre de citoyens du Sud-Soudan au Soudan, décrivant ces meurtres comme un « acte odieux » enraciné dans la haine et l'oppression.
Dans une déclaration publiée le vendredi 17 janvier, le cardinal Stephen Ameyu Martin Mulla, président de la Conférence des évêques catholiques du Soudan et du Sud-Soudan (SSS-CBC), a en outre appelé les Sud-Soudanais à ne pas chercher à se venger des Soudanais vivant au Sud-Soudan à la suite de ces meurtres.
Le vendredi 17 janvier, la police du Soudan a imposé un couvre-feu national à partir de 18 heures après une nuit d'émeutes meurtrières dans la capitale à la suite du meurtre présumé de Sud-Soudanais par l'armée et des groupes alliés au Soudan voisin.
La guerre qui a éclaté au Soudan le 15 avril 2023 entre les Forces de soutien rapide (RSF), la force paramilitaire dirigée par le général Mohamed Hamdan Dagalo, et les unités des Forces armées soudanaises (SAF) fidèles au chef du Conseil souverain de transition du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan, a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de personnes déplacées et des millions d'autres confrontées à la famine.
Le rapport de Reuters indique en outre qu'au moins trois personnes ont été tuées et sept blessées au cours des manifestations.
Dans sa déclaration du 17 janvier, le cardinal Ameyu invite tous les Sud-Soudanais à résister aux représailles et à opter plutôt pour le pardon et la solidarité avec les réfugiés soudanais.
« Le meurtre de sang-froid de citoyens sud-soudanais innocents est un acte odieux que nous devons condamner sans réserve en tant qu'Église unie et société compatissante », déclare le cardinal.
Il ajoute : « Une telle violence, enracinée dans la haine et l'oppression, n'a pas sa place parmi nous ».
Le cardinal Ameyu exprime sa solidarité avec les familles endeuillées au Soudan du Sud, promettant des prières et un soutien indéfectible.
« Nos pensées et nos prières vont aux familles des victimes et nous sommes solidaires de ceux qui pleurent cette tragédie insupportable », déclare le président de la SSS-CBC.
Il poursuit : « Nous devons nous rappeler que les forces motrices derrière ces actes de violence sont des régimes et des systèmes oppressifs qui déshumanisent les individus en raison de leur appartenance ethnique, de leurs croyances ou de leurs affiliations politiques ».
Le président de la SSS-CBC appelle le peuple sud-soudanais à « faire preuve de retenue et de compassion ».
« Bien que la douleur et la colère découlant de ces événements soient compréhensibles, nous vous implorons de ne pas chercher à vous venger des réfugiés soudanais présents dans notre pays », a-t-il déclaré, avant d'ajouter : »Bon nombre de ces personnes fuient le même gouvernement tyrannique qui a perpétré des violences à notre encontre. Ils sont eux aussi victimes d'un système brutal qui ne fait preuve d'aucune pitié ».
L'appel des membres de SSS-CBC est ancré dans les valeurs chrétiennes de l'amour, du pardon et de la réconciliation.
« La vengeance ne fait qu'engendrer plus de violence et de souffrance, approfondissant les cycles de haine qui nous lient. Au lieu de cela, tendons nos mains en signe de solidarité à ceux qui ont cherché refuge parmi nous, en reconnaissant que leur situation difficile fait partie de notre expérience humaine commune », déclare le cardinal Ameyu.
Il salue la résilience et l'unité qui caractérisent les communautés du Sud-Soudan, appelant à poursuivre les efforts pour construire une société où tous se sentent en sécurité et valorisés.
« Nous sommes fiers de l'esprit d'unité et de résilience qui caractérise les communautés du Sud-Soudan. Ensemble, nous devons travailler à la guérison et à la reconstruction, en favorisant un environnement où chaque individu peut se sentir en sécurité et valorisé, quelle que soit son origine », déclare le président de la SSS-CBC.
Il exhorte les parties impliquées dans le conflit à « s'engager dans le dialogue, à promouvoir l'empathie et à construire des ponts de compréhension ».
« Ce faisant, nous honorons la mémoire de ceux que nous avons perdus et contribuons à un avenir où règnent la paix, la justice et la réconciliation », déclare le cardinal Ameyu.
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