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Le clergé ivoirien et les laïcs rendent un vibrant hommage à l'évêque qui a écrit l'hymne national

Feu Mgr Pierre-Marie Coty, évêque émérite du diocèse de Daloa en Côte d'Ivoire, décédé le vendredi 17 juillet 2020

Les membres du clergé et des laïcs, y compris des représentants du gouvernement de Côte d'Ivoire, ont rendu un vibrant hommage à l'évêque émérite de Daloa, Mgr Pierre-Marie Coty, connu pour avoir écrit les paroles de l'hymne national de ce pays d'Afrique de l'Ouest.

Il est décédé vendredi 17 juillet à l'âge de 92 ans "à 21h à la Polyclinique Sainte Anne-Marie d'Abidjan (PISAM)", a annoncé dans un communiqué le président de la Conférence épiscopale de Côte d'Ivoire (CECCI), Mgr Ignace Bessi Dogbo.

"Tous les membres de la Conférence épiscopale de Côte d'Ivoire s'unissent à la douleur de la famille biologique du défunt et prient le Seigneur, qui a vaincu le mal et la mort, de l'accueillir au Ciel", déclare Mgr Ignace dans sa déclaration du 17 juillet au nom des membres de la CECCI.

En 1958, Mgr Coty a écrit l'hymne national de la République de Côte d'Ivoire pour lequel il a reçu le titre de "Commandeur de l'Ordre national" en novembre 2013.

Dans une interview accordée à La Croix Afrique en 2018, feu Mgr Coty a raconté l'histoire de l'hymne national du pays en disant : "C'était un concours national pour la composition de l'hymne parce que le pays était sur le point de devenir indépendant dans deux ans (1960). Dans nos études ecclésiastiques, on nous a dit que nous devions éviter la politique. Nous ne nous sommes donc pas sentis concernés par ce concours".

Il a ajouté : "Mais sur instruction de l'ancien président ivoirien Félix Houphouët-Boigny, le clergé a participé à ce concours national. Ainsi, de jeunes prêtres comme Michel Pango, Pierre-Marie Coty et Marcel Eboyi ont participé, ainsi que des laïcs comme Mathieu Ekra, député de Bonoua et un Français nommé Sarbonne".

"A l'époque, le P. Pango était le plus grand musicien du clergé ivoirien", se rappelle Mgr Coty et poursuit, "le P. Pango m'a informé qu'on lui avait demandé de composer la musique de l'hymne national. Il m'a également demandé d'écrire les paroles. Donc, Pango a fait la musique et j'ai fait les paroles de l'hymne national".

Dans un hommage au feu l'évêque partagé avec l'ACI Afrique, la direction du mouvement de la jeunesse catholique en Côte d'Ivoire a déclaré que le pays avait "perdu un fils illustre et un serviteur de Dieu". Très peu d'Ivoiriens et d'Africains savent qu'il est le compositeur, l'auteur de notre hymne, un texte qui sonne comme un poème mais qui est une véritable prophétie pour notre jeune nation".

"Merci, Monseigneur Pierre-Marie Coty, pour ce grand et bel héritage. Vous pouvez maintenant vous rendre en paix auprès de notre Père céleste après une mission réussie", ont ajouté les responsables du Mouvement de la jeunesse catholique en Côte d'Ivoire. 

L'homme politique ivoirien Marcel Amon-Tanoh a décrit Mgr Coty comme un messager de paix pour la nation ouest-africaine, louant sa créativité dans l'écriture de l'hymne national.

"C'est avec une profonde tristesse que j'ai appris le décès de Monseigneur Pierre-Marie Coty. Messager de la paix, infatigable serviteur de Dieu, il était aussi l'auteur des paroles de l'Abidjanais, notre hymne national. Ce magnifique texte lui ressemble et nous rassemble, il exprime notre foi en l'humanité", a tweeté Amon-Tanoh.

"Je m'incline devant sa mémoire et adresse mes plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches ainsi qu'à la Conférence épiscopale de Côte d'Ivoire", a déclaré M. Amon-Tanoh, qui a été ministre des affaires étrangères en Côte d'Ivoire de 2016 à mars 2020.

De son côté, Franck Alzouma, un catholique basé à Yopougon a tweeté : "Mgr Pierre-Marie Coty, père des Abidjanais était un grand homme, un homme de Dieu dont le cœur était rempli d'amour, un bon conseiller spirituel qui donnait sans compter ni tricher à toutes les âmes malheureuses qui frappaient à sa porte. Sincères condoléances à la famille en deuil".

On se souvient également de Mgr Coty pour sa contribution à la communication sociale, ayant été le pionnier de la présidence de la Commission des communications sociales du CECCI.

Le père Ernest Kouacou, un clerc du diocèse d'Abengourou qui a travaillé en étroite collaboration avec le défunt évêque, a partagé sur sa page Facebook des souvenirs de leur travail dans le domaine de la communication sociale.

"Nous avons eu le privilège d'apprendre et de travailler à ses côtés (feu l'évêque) pendant de nombreuses années. Il était agréable à côtoyer pour son humilité, sa grandeur d'esprit, son intelligence et son ouverture", a déclaré le père Ernest sur son compte Facebook.

"Cher Monseigneur, Reposez en paix dans la joie du Souverain Maître. Qu'Il vous accueille dans Son Royaume Céleste et vous permette de prier pour nous qui marchons encore dans la vallée des larmes avec foi et espoir qu'un jour nous nous retrouverons à travailler pour la Communion et la Communication éternelle", a fait l'éloge du Clerc ivoirien qui est aussi le curé de Koun Fao dans la région orientale de la Côte d'Ivoire.

Dans un autre hommage, Lazare Koffi Koffi, journaliste catholique basé à Abidjan, raconte les contributions du feu l'évêque dans la formation de sa carrière. 

"C'est sous sa direction, en 1987, alors qu'il était président de la Commission nationale des communications sociales au niveau de la Conférence épiscopale de Côte d'Ivoire, que j'ai été initié au journalisme. C'est grâce à feu l'évêque que de nombreux prêtres et fidèles laïcs ont également été initiés au journalisme", écrit Koffi.

Il poursuit : "Grâce à Mgr Coty, j'ai été envoyé à Bobo-Dioulasso au Burkina Faso au siège de la Conférence épiscopale régionale de l'Afrique de l'Ouest (RECOWA) pour parfaire ma formation en journalisme".

"J'ai ensuite été choisi pour être correspondant de Religio, un bulletin basé au Vatican et spécialisé dans les expériences de dialogue non seulement entre chrétiens et musulmans mais aussi entre chrétiens et adeptes des religions traditionnelles", rappelle le journaliste catholique basé à Abidjan.

Il poursuit : "Au moment où cet éminent homme de Dieu nous quitte, je voudrais rendre hommage à sa mémoire et le remercier pour tout l'intérêt qu'il a porté à ma personne et pour toute la formation religieuse qu'il m'a donnée avec amour, une formation qui constitue aujourd'hui le fond de ma conscience idéologique, que je mets au service de mes frères et sœurs et de mon peuple dans ma lutte pour le développement humain".

Né à Anyama-Adjamé, dans le sud-est de la Côte d'Ivoire, en novembre 1927, Mgr Coty a été ordonné prêtre de l'archidiocèse d'Abidjan en juillet 1955. Il a été nommé évêque de Daloa en novembre 1975 par le Pape Paul VI.  Il a pris sa retraite en mars 2005.

Les membres du CECCI n'ont pas encore annoncé la date de son enterrement.

(L'histoire continue ci-dessous)

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