jeudi, 19 décembre 2024 Faire un don
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Le Vatican réaffirme que l'euthanasie est "un acte intrinsèquement mauvais", et appelle les catholiques à accompagner les mourants

Dans un nouveau document publié mardi, le bureau doctrinal du Vatican a réaffirmé l'éternel enseignement de l'Eglise sur le caractère pécheur de l'euthanasie et du suicide assisté, et a rappelé l'obligation des catholiques d'accompagner les malades et les mourants par la prière, la présence physique et les sacrements.

Le document aborde également la question de l'accompagnement pastoral des catholiques qui demandent l'euthanasie ou le suicide assisté, en expliquant qu'un prêtre et d'autres personnes doivent éviter tout geste actif ou passif qui pourrait signaler l'approbation de l'action, y compris le fait de rester jusqu'à ce que l'acte soit accompli.

Samaritanus bonus : sur les soins aux personnes en phase critique et terminale de la vie, est un nouveau document de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF), publié le 22 septembre.

Le texte de 45 pages, approuvé par le Pape François le 25 juin, est signé par le cardinal Luis Ladaria, préfet de la CDF, et par Mgr Giacomo Morandi, secrétaire de la CDF.

La lettre présente l'enseignement catholique sur une série de questions relatives à la fin de vie, affirmant la valeur intrinsèque et la dignité de toute vie humaine, en particulier pour ceux qui sont gravement malades et en phase terminale.

L'introduction du document note qu'"il est largement reconnu qu'une clarification morale et pratique concernant les soins de ces personnes est nécessaire".

L'accompagnement pastoral de ceux qui demandent expressément l'euthanasie ou le suicide assisté "présente aujourd'hui un moment singulier où une réaffirmation de l'enseignement de l'Eglise est nécessaire", selon Samaritanus bonus.

Le document explique que la proximité avec une personne qui a choisi l'euthanasie ou le suicide assisté est nécessaire, mais doit toujours être ordonnée à la conversion de la personne.

Le document rappelle qu'une personne qui a pris cette décision, "quelles que soient ses dispositions subjectives, a décidé d'un acte gravement immoral et persiste volontairement dans cette décision".

Cet état "implique une absence manifeste de la disposition appropriée pour la réception des sacrements de Pénitence, avec absolution, et d'Onction, avec Viaticum". Dans cette situation, a expliqué la congrégation, le prêtre doit refuser l'absolution.

"Il est possible ici d'accompagner la personne dont l'espérance peut être ravivée et dont la décision erronée peut être modifiée, ouvrant ainsi la voie à l'admission aux sacrements", poursuit lle document.

Le document ajoute que "retarder l'absolution est un acte médical de l'Eglise, destiné non pas à condamner, mais à conduire le pécheur à la conversion".

La position de l'Eglise dans cette situation "n'implique pas la non-acceptation du malade", souligne la lettre. Le refus de l'absolution "doit être accompagné d'une volonté d'écoute et d'aide, ainsi que d'une explication plus approfondie de la nature du sacrement, afin de donner la possibilité de désirer et de choisir le sacrement jusqu'au dernier moment".

"L'Eglise veille à rechercher profondément les signes adéquats de conversion, afin que les fidèles puissent raisonnablement demander la réception des sacrements", indique la lettre.

L'objectif de la nouvelle lettre, expliqué par la CDF dans l'introduction, est d'éclairer les pasteurs et les fidèles catholiques "sur leurs questions et incertitudes concernant les soins médicaux, et leurs obligations spirituelles et pastorales envers les malades dans les étapes critiques et terminales de la vie".

Elle a indiqué qu'il existe aujourd'hui des situations particulières qui nécessitent "une intervention plus claire et plus précise de la part de l'Église", pour réaffirmer le message de l'Évangile et son expression dans les enseignements doctrinaux de base du Magistère, en particulier pour les malades et les mourants et ceux qui sont en contact avec eux.

L'euthanasie, affirme la lettre de la CDF, est "un acte intrinsèquement mauvais, en toute situation ou circonstance" et "toute coopération matérielle formelle ou immédiate à un tel acte est un péché grave contre la vie humaine".

"L'euthanasie et le suicide assisté sont toujours le mauvais choix", dit-elle, car, comme l'a écrit Saint Jean-Paul II dans Evangelium vitae, "l'euthanasie est une grave violation de la Loi de Dieu, puisqu'il s'agit du meurtre délibéré et moralement inacceptable d'une personne humaine". Cette doctrine est fondée sur la loi naturelle et sur la Parole écrite de Dieu, elle est transmise par la Tradition de l'Église et enseignée par le Magistère ordinaire et universel".

Il n'y a pas non plus "de droit de disposer arbitrairement de sa vie", poursuit-il, c'est pourquoi "aucun travailleur de la santé ne peut être contraint d'exécuter un droit inexistant".

Il est également "gravement injuste de promulguer des lois qui légalisent l'euthanasie ou qui justifient et soutiennent le suicide", a déclaré la congrégation, et "de telles lois frappent le fondement de l'ordre juridique : le droit à la vie soutient tous les autres droits, y compris l'exercice de la liberté".

"L'existence de telles lois blesse profondément les relations humaines et la justice, et menace la confiance mutuelle entre les êtres humains", poursuit le document. "La légitimation du suicide assisté et de l'euthanasie est un signe de la dégradation des systèmes juridiques".

La CDF a expliqué que selon l'enseignement de l'Eglise, l'euthanasie "est un acte d'homicide qu'aucune fin ne peut justifier et qui ne tolère aucune forme de complicité ou de collaboration active ou passive".

Le document ajoute que : "Ceux qui approuvent les lois d'euthanasie et de suicide assisté deviennent donc complices d'un péché grave que d'autres exécuteront. Ils sont également coupables de scandale car par ces lois ils contribuent à la déformation de la conscience, même chez les fidèles".

S'ôter la vie rompt la relation avec Dieu et avec les autres. "Le suicide assisté aggrave la gravité de cet acte parce qu'il implique un autre dans son propre désespoir", indique le document.

(L'histoire continue ci-dessous)

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La réponse chrétienne à ces actes est d'offrir l'aide nécessaire à une personne pour se débarrasser de ce désespoir, a-t-il souligné, et non de se livrer à une "fausse condescendance".

Le commandement "ne pas tuer" ... est en fait un oui à la vie que Dieu garantit, et il "devient un appel à l'amour attentif qui protège et promeut la vie de son prochain", dit la lettre.

"Le chrétien sait donc que la vie terrestre n'est pas la valeur suprême. Le bonheur ultime est au ciel. Le chrétien ne s'attend donc pas à ce que la vie physique se poursuive lorsque la mort est manifestement proche. Le chrétien doit aider les mourants à se libérer du désespoir et à placer leur espoir en Dieu".

La lettre affirme que c'est "un acte suprême de charité" d'assister spirituellement le chrétien au moment de sa mort.

"La mort est un moment décisif dans la rencontre de la personne humaine avec Dieu le Sauveur. L'Église est appelée à accompagner spirituellement les fidèles dans cette situation, en leur offrant les "ressources de guérison" que sont la prière et les sacrements".

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