Rumbek, 04 octobre, 2020 / 10:42 PM
L'archevêque de l’archidiocèse de Juba au Soudan du Sud a, alors qu'il présidait l'ordination diaconale de deux candidats du diocèse de Rumbek, exhorté les dirigeants religieux et politiques de ce pays de neuf ans à travailler ensemble pour une paix durable par une mise en œuvre complète de l'Accord revitalisé sur la résolution du conflit au Soudan du Sud (R-ARCSS).
"Nous devons marcher ensemble pour apporter la paix ; nous tous, chefs religieux et chefs de gouvernement, si nous nous mettons ensemble, nous apporterons une paix durable dans cette nation", a déclaré Mgr Stephen Ameyu lors de l'ordination du jeudi 1er octobre.
S'adressant aux centaines de catholiques présents lors de la cérémonie qui s'est déroulée à la paroisse de la cathédrale Sainte-Famille du diocèse de Rumbek, le prélat sud-soudanais a déclaré : "Nous devons marcher avec nos prêtres, nos missionnaires, afin d'apporter la paix à notre peuple et de la concrétiser".
"Si nous sentons que nous n'avons pas de frontières, pas de clan, pas de tribu, pas de nation, alors c'est la présence du Royaume de Dieu et c'est pourquoi Dieu a dit au peuple, lors de son envoi, que le Royaume de Dieu est à portée de main", a déclaré Mgr Ameyu.
Il a ajouté : "Si nous sommes tous chrétiens dans cet état, nous aurons la paix, mais parce que nous sommes des hommes et des femmes qui n'ont pas pleinement accepté la parole de Dieu dans leur cœur, nous avons des problèmes".
"Le Seigneur nous dit que nous devons être des messagers de paix", a déclaré l'Ordinaire du seul siège métropolitain du Soudan du Sud aux habitants de l'État des Lacs, l'une des régions administratives de ce pays d'Afrique de l’Est qui continue d'être perturbée par des conflits intercommunautaires.
Dans son homélie lors de la célébration eucharistique d'ordination, l'archevêque a dit aux fidèles que la parole de Dieu est celle qui peut transformer le cœur des gens car elle débloque les façons traditionnelles de mettre les gens en clans et en tribus à côté d'autres identités distinctives.
"Dans l'Église du Christ, il n'y a pas de clan", a-t-il dit et ajouté, "il n'y a pas de tribu et même pas de nation, nous sommes une Église universelle".
"C'est seulement en nous acceptant comme peuple de Dieu appartenant à une seule famille, une seule nation et une seule Église, que nous pouvons dire que le Royaume de Dieu est à portée de main", a déclaré Mgr Ameyu, récemment nommé administrateur apostolique du diocèse de Wau.
En mettant l'accent sur l'embrasement de la paix en tant que peuple de Dieu dans le diocèse de Rumbek, l'archevêque a déclaré qu'avec le sacrement du Baptême, "nous sommes censés être transformés par la parole de Dieu et par le sacrement du Baptême".
Il a ajouté que le Baptême enlève les péchés des ancêtres et aussi les péchés individuels et a ajouté que "l'eau (du Baptême) est plus épaisse que le sang car elle nous rend purs".
L'archevêque sud-soudanais de 56 ans a appelé les parents des nouveaux diacres Joseph Mou Majak et Stephen Mangar Machar à laisser leurs enfants à Dieu et à les détacher des traditions qui ne sont pas conformes aux valeurs chrétiennes.
"L'une de ces traditions est peut-être qu'un jeune homme ne peut pas mourir sans avoir d'enfants", a déclaré Mgr Ameyu, qui a ajouté : "Souvenez-vous de ce cher peuple de Dieu, ces deux jeunes hommes ne sont plus dans votre tradition mais dans celle du Christ".
Il a souligné, s'adressant aux parents des nouveaux diacres, que "ce ne sont plus vos enfants, ce sont les enfants de Dieu, et ce sont les enfants de l'Église catholique. ”
"Il n'y a plus rien qui s'appelle le mariage ici, vous n'allez pas le faire en secret, mon fils est prêtre et laissez-moi donc épouser pour lui une femme pour qu'il parte avec les enfants", a-t-il poursuivi en mettant en garde les membres des deux familles.
Il a expliqué : "Les prêtres du Seigneur doivent se consacrer au Christ et à son Eglise et ils doivent vivre comme le Christ lui-même, très chaste".
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