Kaduna, 26 novembre, 2020 / 8:44 PM
L'archevêque de l'archidiocèse de Kaduna au Nigeria a attribué le manque apparent de créativité des gouverneurs pour prendre le contrôle de leurs ressources d'État respectives, arguant que la dévolution n'a pas été réalisée dans la nation ouest-africaine.
S'exprimant lors de la réunion du Conseil pastoral de l'archidiocèse de Kaduna, mercredi 25 novembre, Mgr Matthew Man-Oso Ndagoso a déclaré : "Trop de concentration du pouvoir au centre, y compris des ressources de la nation, a rendu de nombreux gouverneurs très paresseux. ”
Les gouverneurs du Nigeria, selon Mgr Ndagoso, "ne sont pas créatifs sur la façon d'exploiter les ressources de leurs États pour le développement".
Il a invité le gouvernement dirigé par Muhammadu Buhari à s'engager en faveur de la décentralisation et à mettre en place un véritable fédéralisme, en se lamentant : "Nous avons été sous la dictature militaire pendant trop longtemps dans ce pays".
"Dans l'armée, nous n'avons qu'une chaîne de commandement. Et en raison de cette longue histoire, même dans la Constitution, nous fonctionnons maintenant, tout est concentré au centre. Les ressources sont également concentrées au centre", a déploré Mgr Ndagoso, s'adressant aux membres du clergé au Centre social catholique de Kaduna.
Il a souligné les défis auxquels est confrontée la nation la plus peuplée d'Afrique en déclarant : "Outre les conflits socio-économiques, socio-religieux et ethniques, les enlèvements incessants, les affrontements entre éleveurs et agriculteurs, le banditisme et la pauvreté abjecte, le Nigeria, richement doté en ressources humaines et matérielles, occupe la position peu enviable de capitale mondiale de la pauvreté en raison principalement de son incapacité en tant que nation à exploiter et gérer ses ressources pour le bien commun".
L'Ordinaire de l'archidiocèse de Kaduna a appelé le gouvernement fédéral à "sauver immédiatement les citoyens de l'insécurité actuelle qui pèse sur la nation en déployant des stratégies qui permettront de relever les défis".
Le prélat de 60 ans a ajouté : "Seule l'adoption d'un véritable fédéralisme pourrait sauver le Nigeria de l'effondrement social, économique et politique".
Mgr Ndagoso a en outre exhorté les dirigeants nigérians à "imiter l'Eglise catholique sur la façon dont les paroisses sont administrées dans le monde entier, ce qui reflète la pratique d'un véritable fédéralisme".
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