Kigali, 01 décembre, 2020 / 11:35 PM
Le nouveau cardinal Rwandais, le tout premier cardinal de ce pays enclavé d'Afrique de l'Est de la vallée du Rift, continuera à donner la priorité à l'apostolat de la famille dans ce qu'il considère comme la reconstruction des "structures internes" dont le pays a besoin.
Dans une interview avec EWTN News Nightly Monday, le 30 novembre, après le consistoire du 28 novembre, Antoine Cardinal Kambanda décrit la famille comme "l'église domestique" et "le fondement de la société".
Le cardinal Kambanda a déclaré qu'il continuera à être le fer de lance "des efforts pour reconstruire les structures internes (et) les relations, en particulier la famille".
"C'est quelque chose sur lequel nous travaillons parce que la famille est l'Eglise domestique et la famille est le fondement de la société pour préparer la paix durable dans l'avenir", a déclaré le nouveau cardinal rwandais, seul natif d'Afrique parmi les 13 nouveaux cardinaux, en référence à l'apostolat de la famille.
La famille, en tant qu'église domestique, se réalise "lorsque nous prenons soin des jeunes, (lorsque) les enfants sont élevés dans l'amour, la paix et la bonté", a déclaré le cardinal Kambanda, décrivant les valeurs mises en avant comme "la graine de paix que nous plantons dans le cœur de leurs (enfants) et une base pour des relations pacifiques et un pays pacifique à l'avenir".
Le nouveau cardinal, qui est le vice-président de la Conférence épiscopale du Rwanda (CEPR) et qui préside également la Commission épiscopale pour la justice et la paix (CEJP), est également le président du Conseil interconfessionnel rwandais de la santé (RICH).
Son message sur la priorité à donner à l'apostolat de la famille s'inscrit dans sa promotion des communautés ecclésiales vivantes (CEV) comme moyen d'être une église au Rwanda.
"Que tous nos CEV célèbrent le fait que nous avons un nouveau cardinal en Afrique : Le cardinal élu Antoine Kambanda, archevêque de Kigali, Rwanda. Il est un grand partisan du modèle d'église des CEV. Il met l'accent sur la formation des CEV et l'évangélisation à la base", a déclaré le père Joseph Healey, membre de la Société de Maryknoll, expert en matière de CEV, sur sa page Facebook le 25 octobre, jour où le pape François a nommé les 13 nouveaux cardinaux.
"Il a envoyé un prêtre diocésain rwandais au Tangaza University College de Nairobi, au Kenya, pour y suivre un master en théologie pastorale avec spécialisation dans les CEV. Prions pour et avec notre nouveau cardinal", a ajouté le père Healey en référence au cardinal Kambanda.
L'apostolat des jeunes est également une priorité pour l'Eglise au Rwanda, a déclaré le Cardinal lors de l'interview du 30 novembre qui a été partagée avec ACI Afrique.
"Les jeunes ont la force, ils ont les talents et ils ont besoin d'une formation pour développer leurs talents. Une fois qu'ils se réalisent et qu'ils sont heureux, ils ont alors la force de construire la nation qui est parfois exploitée dans les conflits armés violents", a expliqué le cardinal Kambanda.
Il a ajouté, en référence aux jeunes, que "lorsqu'ils sont bien formés, le fait de bien s'occuper d'eux devient la solution au lieu d'être le problème dans la société".
En réfléchissant à son nouveau poste de cardinal, le natif de l'archidiocèse de Kigali au Rwanda, qui a eu 62 ans le 10 novembre dernier, a déclaré que l'on attendait désormais beaucoup plus de lui.
"On attend d'un cardinal qu'il fasse plus que ce qu'il faisait auparavant, parce qu'avant je me préoccupais de l'évangélisation au Rwanda et particulièrement dans mon archidiocèse, mais maintenant en tant que cardinal, le Saint-Père me fait partager le souci de l'évangélisation dans le monde", a-t-il dit.
Interrogé sur le rôle de l'Église au Rwanda depuis le génocide de 1994, le nouveau cardinal a reconnu la collaboration entre l'Église et le gouvernement dirigé par le président Paul Kagame.
"L'Église au Rwanda a eu un rôle important dans le processus de réconciliation et le président lui-même a beaucoup reconnu le rôle de l'Église dans le processus de réconciliation et de reconstruction de la communauté des Rwandais après la destruction par le génocide", a déclaré le cardinal Kambanda.
L'Ordinaire de l'archidiocèse de Kigali a ajouté : "Les relations entre l'Eglise et l'Etat se sont beaucoup améliorées. ”
"Les souffrances que nous avons endurées ont rapproché les gens de Dieu", a noté le nouveau cardinal, qui a raconté : "Une des choses qui m'a touché est que lorsque les survivants racontent leur histoire, ils finissent toujours par dire : Dieu m'a sauvé. ”
Il a poursuivi en disant : "Au Rwanda et en Afrique en général, nous avons le défi de construire la paix ; les pays stables qui ont la paix peuvent travailler pour le développement".
"Lorsque les gens comprennent et accueillent l'amour de Dieu, et qu'ils se sentent aimés par Dieu, cela leur donne la possibilité de construire la paix et la solidarité et, ensemble, ils peuvent travailler au développement", a-t-il ajouté.
(L'histoire continue ci-dessous)
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Le mois dernier, le président Paul Kagame a exprimé sa reconnaissance pour le "grand rôle" que les membres de l'Église catholique au Rwanda ont joué "dans la construction du pays après le génocide de 1994, en particulier dans l'unité et la réconciliation de tous les Rwandais".
Lorsqu'il a appris la nomination de Mgr Kambanda comme cardinal, le président Kagame a décrit cette décision comme "un honneur pour vous (Kambanda) et pour l'Église catholique du Rwanda".
"Le Rwanda est fier de la nouvelle mission qui vous a été confiée par le chef de l'Église catholique dans le monde entier - le pape François qui vous a élevé au rang de cardinal", a déclaré le président Kagame dans sa lettre du 1er novembre adressée au nouveau cardinal.
Le 28 novembre, le pape François et les nouveaux cardinaux présents à Rome ont rendu une visite de courtoisie au pape émérite Benoît XVI au monastère Mater Ecclesiae à la suite du consistoire.
En relatant la rencontre avec le Pape Benoît XVI, le Cardinal Kambanda a déclaré à EWTN News Nightly : "J'ai été surpris car malgré son âge avancé, il a encore une très bonne mémoire".
Lorsque j'ai été présenté comme archevêque du Rwanda, il s'est souvenu du Rwanda et m'a dit
"votre peuple a tellement souffert", ce qui montre qu'il a une bonne mémoire du Rwanda et de ce qui s'y est passé et il prie pour nous car, comme il le dit, il n'a plus la force de parler mais c'est son silence qui parle plus que les mots", a raconté le nouveau cardinal.
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