lundi, 23 décembre 2024 Faire un don
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Selon un archevêque sud-africain, la distanciation physique est "l'un des aspects les plus douloureux de la pandémie"

L'archevêque de l'archidiocèse du Cap en Afrique du Sud, Mgr Stephen Brislin

Un archevêque sud-africain a décrit la distanciation physique au milieu de la deuxième souche de COVID-19 comme "l'un des aspects les plus douloureux de la pandémie".

Dans sa réflexion du mercredi 27 janvier, Mgr Stephen Brislin déclare que les restrictions semblent aller "contre la nature humaine" qui cherche à être physiquement proche de ceux qui sont malades.

"L'un des aspects les plus douloureux de la pandémie, et qui se rebelle contre la nature humaine, est que nous n'avons pas pu rendre visite à nos proches à l'hôpital, même s'ils sont sur leur lit de mort", déclare Mgr Brislin dans une réflexion vidéo obtenue par ACI Afrique.

L'archevêque de l'archidiocèse du Cap en Afrique du Sud ajoute : "Il est important pour nous d'être avec ceux que nous aimons lorsqu'ils souffrent, même si nous ne pouvons pas soulager leur souffrance et même si nous ne pouvons pas trouver les mots pour les réconforter. Le simple fait d'être présent, de tenir une main, de s'essuyer le front, est important pour nous et apporte un grand réconfort à celui qui est malade".

Alors que la pandémie oblige les gens à se fier à la technologie par le biais de l'interaction virtuelle, un phénomène qui semble "pratique, bon marché et efficace", Mgr Brislin affirme que ce contact virtuel "n'est pas la même chose que d'être avec des gens lors d'une réunion physique".

"Nous passons à côté d'autres indices, qui favorisent l'interaction humaine, le langage corporel par exemple. Nous passons à côté des petites conversations, qui nous permettent de mieux connaître les gens et d'échanger des informations de manière informelle", note l'archevêque de 64 ans dans sa réflexion vidéo publiée sur la page Facebook de son archidiocèse et sur la chaîne YouTube.

Pour lui, "la présence physique est, en fin de compte, essentielle au bien-être et à l'équilibre de l'homme. Cela est également vrai pour notre relation avec Dieu. Dès les premiers temps dans les Écritures, nous avons lu le principe de la présence".

Il souligne la valeur des interactions en face à face et met en évidence divers cas dans la Bible où la présence physique semblait assez significative.

Dans le Livre de l'Exode, l'archevêque dit que Dieu était présent dans l'Exode comme une flamme la nuit et un nuage le jour.

La Sainte Vierge Marie, qui après l'Annonciation, a fait "un long et pénible voyage" pour être présente à Elisabeth, est un autre exemple de la valeur des interactions physiques.

"Surtout et de façon bouleversante, Dieu est devenu visiblement et physiquement présent en la personne de Jésus-Christ", ajoute l'archevêque du Cap dans sa réflexion du 27 janvier.

L'incapacité des fidèles à se rassembler pour la célébration de la Sainte Eucharistie dans le cadre des restrictions COVID-19 est également problématique, dit-il, ajoutant que la Sainte Messe, "par sa nature même, requiert notre présence physique" puisque "nous nous rendons physiquement et spirituellement présents à Dieu, tout comme le Christ se rend sacramentellement présent à nous sous la forme du pain et du vin".

En Afrique du Sud, les chefs d'église ont été contraints de suspendre à nouveau les liturgies et les rassemblements publics, après qu'une nouvelle mutation de COVID-19 identifiée comme variante 501.V2 ait entraîné une hausse des infections.

Le pays a enregistré au moins 1,42 million de cas de COVID-19 et 41 117 décès liés à cette maladie.

Parmi ceux qui ont succombé à la seconde vague de la pandémie, on compte six membres des Filles de Saint-François à Port Shepstone, le diocèse de Marianhill qui a succombé "en l'espace d'une semaine, du 10 au 17 décembre 2020", et l'archevêque coadjuteur de l'archidiocèse de Durban, Mgr Abel Gabuza.

La recrudescence des infections a vu le président Cyril Ramaphosa annoncer, le 28 décembre 2020, un retour au niveau trois de confinement, caractérisé par des heures de couvre-feu plus longues et une interdiction de 14 jours de tous les rassemblements, y compris les rassemblements religieux.

"Malheureusement, nous ne pouvons pas être physiquement présents à la messe en cette période de pandémie, en raison du confinement et de la nécessité d'assurer la sécurité des personnes", déclare Mgr Brislin dans sa réflexion du 27 janvier. 

Il note en outre que les fidèles ont eu recours à d'autres moyens "pour exprimer notre désir et notre envie d'être présents à l'Eucharistie, par exemple en participant à une Messe en direct et en faisant une Communion spirituelle".

Les autres moyens de participer à la célébration de l'Eucharistie sont "le mieux que nous puissions faire en ce moment mais nous avons faim et soif de ce moment où nous pouvons - avec nos frères et sœurs - nous retrouver à l'autel du Seigneur et nous rendre physiquement présents à Dieu dans la Célébration de l'Eucharistie", dit l'archevêque du Cap.

"Prions profondément dans nos cœurs pour que le jour qui peut arriver ne soit pas retardé", dit-il, et il implore : "Père miséricordieux, splendeur de l'Église et couronne de tous les saints, donne à ton peuple cette foi ferme, qui engendre la sagesse et le nourrit d'un amour et d'un désir du pain céleste jusqu'à ce que nous puissions à nouveau être réunis autour de ta table de l'Eucharistie".

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