samedi, 23 novembre 2024 Faire un don
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Le pape François reconnait les vertus héroïques des religieuses italiennes victimes du virus Ebola en RD Congo

Photos de Sœur Floralba Rondi (à gauche), Sœur Clarangela Ghilardi (au centre) et Sœur Dinarosa Belleri (à droite) qui sont mortes d'Ebola en RDC en 1995

Le pape François a publié un décret reconnaissant les vertus héroïques de trois religieuses catholiques italiennes qui ont succombé à l'Ebola, qu'elles ont contracté en soignant des patients atteints d'Ebola en République démocratique du Congo (RDC) en 1995.

Les trois religieuses dont le Saint-Père a reconnu les vertus héroïques samedi 20 février sont la Servante de Dieu Floralba Rondi, la Servante de Dieu Clarangela Ghilardi et la Servante de Dieu Dinarosa Belleri.

Ces trois personnes font partie des six membres italiens de l'Institut Palazzolo qui ont succombé au virus alors qu'ils soignaient des patients atteints d'Ebola à l'hôpital municipal de Kikwit, dans le diocèse catholique de Kikwit, dans le sud-ouest de la RDC.

Leurs vertus héroïques étant reconnues, les trois moniales de la Congrégation des Sœurs des Pauvres, l'Institut Palazzolo, seront désormais désignées comme Vénérables, un pas vers la béatification et deux pas vers la canonisation.

Les trois autres sœurs du Palazzolo qui ont succombé à l'épidémie sont Sœur Danielangela Sorti, 47 ans, Sœur Annelvira Ossoli, 58 ans et Sœur Vitarosa Zorza, 51 ans.

Surnommées les "sœurs Ebola", les six ont succombé à l'épidémie, qui était la deuxième du genre dans le pays, entre le 25 avril et le 28 mai 1995.

Selon le porte-parole de la Congrégation de Bergame, en Italie, le père Arturo Bellini, les trois religieuses dont le pape François a reconnu les vertus lors de sa rencontre avec le préfet de la Congrégation pour la cause des saints, le cardinal Marcello Semeraro, le 20 février, avaient assisté à l'opération d'un patient qui, à leur insu, était porteur du virus Ebola.

Sœur Floralba Rondi, 71 ans, qui avait servi dans la nation centrafricaine pendant 43 ans et qui était alors infirmière en chef, est décédée le 25 avril 1995 pour ce qui était soupçonné d'être une fièvre paludéenne. Elle est décédée à Mosango, à 75 miles à l'ouest de Kikwit, l'épicentre d'Ebola en RDC à l'époque.  

Ce n'est qu'à l'âge de 64 ans que l'infirmière en obstétrique, Sr. Clarangela Ghillardi est décédée le 6 mai 1995 à Kikwit que les membres de la communauté de Palazzolo ont réalisé qu'ils avaient affaire à Ebola. Sœur Dinarosa Belleri, 58 ans, a succombé à la maladie le 14 mai 1995 à Kikwit.

"Si seulement ils avaient su, ils auraient pris des précautions plus tôt", a déclaré le père Bellini, cité par le New York Times, en faisant référence aux religieuses d'origine italienne, et a ajouté : "Mais même les autorités sanitaires du Zaïre (RDC) ne savaient pas à quoi elles étaient confrontées".

"Face aux horreurs de l'épidémie, chacune des Sœurs a dû prendre une décision personnelle", a écrit le père John Hogan, OCDS, sur son blog le 4 août 2014, en faisant référence aux Sœurs du Palazzolo.

Le père Hogan a ajouté : "S'inspirant de l'exemple et du charisme de leur fondateur, le bienheureux Luigi Palazzolo, ils ont réitéré leur dévouement envers les pauvres et les malades, pour lesquels ils ont été fondés, et ont accepté leur mort inévitable afin de prendre soin des malades et des mourants".

Après la mort des six religieuses et l'incertitude qui en a résulté concernant l'épidémie d'Ebola, les Sœurs du Palazzolo en RDC ont écrit un fax à leur Mère Générale à Bergame, en Italie, disant : "Nous comprenons votre inquiétude, mais nous sommes totalement entre les mains de Dieu. Aucune évacuation ne peut être faite. Il est très difficile pour vous et pour nous d'accepter cette séparation des Sœurs".

Les religieuses ont ajouté : "Des événements douloureux nous ont submergés, mais la vie de la Congrégation doit continuer ; la situation est assez dramatique, surtout à l'intérieur. Mais il est nécessaire de rester calme. A Kinshasa, il n'y a pas d'épidémie et toutes les routes vers l'intérieur sont bloquées".

Réagissant à la nouvelle de la reconnaissance des vertus héroïques des trois moniales, l'évêque du diocèse de Bergame en Italie, Francesco Beschi les a qualifiées de "Martyrs de la charité" et a fait remarquer : "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie comme Jésus".

Fondées en 1869 par un prêtre italien, le bienheureux Luigi Maria Palazzolo, les Sœurs des Pauvres servent les pauvres, les orphelins et les malades.

En Afrique, outre la RDC, les Sœurs Palazzolo servent également au Kenya, au Malawi, au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire.

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