dimanche, 01 décembre 2024 Faire un don
Un service de EWTN News

Depuis le début des pourparlers de paix au Cameroun l'année dernière "peu de choses ont changé"

Mgr Andrew Nkea, archevêque de l'archidiocèse de Bamenda au Cameroun.

"Pas grand-chose n'a changé" au Cameroun depuis juillet 2020, date du début des pourparlers de paix entre le gouvernement et les séparatistes anglophones, selon un archevêque catholique camerounais.

"Des pourparlers ont débuté à Yaoundé il y a un an, qui auraient dû aboutir à une trêve et à une réconciliation. Depuis lors, peu de choses ont changé", a déclaré Mgr Andrew Nkea Fuanya de l'archidiocèse de Bamenda, au Cameroun, dans un rapport obtenu par ACI Afrique le mardi 13 avril.

Dans l'incertitude qui entoure le conflit, l'archevêque, dont la juridiction se situe au cœur de la région troublée du Nord-Ouest, ajoute : "Nous continuons à prier, à espérer et à être cette référence constante pour tous dans la recherche de la paix."

Les régions anglophones du Cameroun, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, ont plongé dans le conflit en 2016 après qu'une manifestation d'avocats et d'enseignants a tourné à la violence.

Suite à la répression du gouvernement contre les manifestants, un mouvement armé revendiquant l'indépendance de la soi-disant république d'Ambazonie, près de la frontière avec le Nigeria, est apparu.

Depuis lors, le violent conflit a entraîné le déplacement de plus de 800 000 personnes. Plus de 600 000 enfants n'ont pas pu aller à l'école dans les deux régions, et au moins 3 000 personnes ont perdu la vie au cours des quatre années d'affrontements.

Le 31 janvier, le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, qui effectuait une visite d'une semaine au Cameroun, a assuré le peuple de Dieu dans ce pays d'Afrique centrale de la solidarité du pape François dans la crise anglophone qui perdure.

"Le Saint-Père vous porte dans son cœur et vous assure de sa proximité et de ses prières", a déclaré le cardinal d'origine italienne, qui était arrivé au Cameroun le 28 janvier, aux près de 5 000 chrétiens réunis à la cathédrale Saint-Joseph de l'archidiocèse de Bamenda.

Le cardinal Parolin a ajouté : "Le Saint-Père s'unit au désir de paix et de réconciliation qui monte vers Dieu depuis cette terre précieuse."

L'espoir d'une reprise des pourparlers de paix s'est accru avec la visite présumée en 2020 du chef autoproclamé des Ambazoniens, Sisiku Julius AyukTabe, au siège de la conférence des évêques catholiques pour rencontrer les principaux dirigeants et discuter de la possibilité d'un cessez-lefeu.

Toutefois, il ne s'est pas passé grand-chose depuis lors, car les séparatistes emprisonnés "ont posé certaines conditions : ils veulent que les militaires retournent dans les casernes, que tous les prisonniers politiques soient libérés et que le gouvernement déclare la fin de la guerre", déclare Mgr Nkea dans le rapport du 13 avril.

Comme les demandes des séparatistes "ne sont pas faciles à satisfaire", l'Ordinaire local de l'archidiocèse de Bamenda déclare, en référence aux pourparlers de paix, que "les choses vont très lentement".

Ce ne sont pas seulement les exigences des groupes armés qui ont ralenti les pourparlers de paix, mais aussi "les divisions qui existent entre les séparatistes (qui) rendent tout encore plus difficile", dit-il.

"Il est difficile d'aller de l'avant, d'établir un véritable dialogue parce que chaque fois, il y a des messages contradictoires de la part des sécessionnistes", déclare l'archevêque de 55 ans dans le rapport publié par Agenzia Fides, le service d'information de Propaganda Fide.

Il ajoute : "Dans cette situation, nous nous sommes penchés pour prier, dans l'espoir de pouvoir parler avec les 'Boys' (les différents groupes de séparatistes) afin qu'ils forment un front unique et puissent dialoguer avec le gouvernement, qui est uni."

Selon l'observation de Mgr Nkea, "ceux qui souffrent le plus sont sans doute les gens du milieu", qui "veulent reprendre une vie normale, mais tout se complique et le quotidien devient difficile."

"Le 9 avril, je revenais de Mamfa où j'avais ordonné sept nouveaux prêtres et, à la hauteur de Bali (ville), nous avons rencontré une fusillade qui a rendu le passage impossible. Il y avait une longue file de voitures qui ont été bloquées pendant des heures alors que nous craignions pour notre sécurité. La population a besoin de liberté et de paix", raconte l'archevêque camerounais dans le rapport du 13 avril.

Au milieu de la crise prolongée, l'Église du Cameroun "est constamment à l'avant-garde du processus de dialogue et de rencontre entre les parties en conflit et fait preuve d'une totale disponibilité en termes de capacité de médiation et de soutien concret au processus de paix", affirme Mgr Nkea.

Il explique : "L'Église au Cameroun a toujours été indirectement impliquée dans la promotion des pourparlers de paix. La mission de l'Église est celle de son fondateur, que nous appelons le 'Prince de la paix', pour cette raison nous ne pouvons jamais cesser de parler de la paix."

"Mais, comme l'ont prédit les prophètes et les Psaumes, il n'y a pas de paix sans justice, et c'est pourquoi nous parlons aussi de justice. La communauté a besoin de justice : ce n'est qu'ainsi que l'on peut atteindre la paix", souligne Mgr Nkea dans le rapport du 13 avril.

Les Meilleures Nouvelles Catholiques - directement dans votre boîte de réception

Inscrivez-vous à notre lettre d'information gratuite ACI Afrique.

Cliquez ici

Notre mission est la vérité. Rejoignez-nous !

Votre don mensuel aidera notre équipe à continuer à rapporter la vérité, avec équité, intégrité et fidélité à Jésus-Christ et à son Église.

Faire un don