Tripoli, 02 mai, 2021 / 9:07 PM
À la suite du chavirement d'un bateau au large des côtes libyennes, incident survenu les 22 et 23 avril et qui a fait au moins 130 morts parmi les migrants, la direction de la confédération mondiale des organismes de secours catholiques, Caritas Internationalis (CI), a demandé la mise en place de mécanismes visant à protéger les droits des migrants.
Dans leur déclaration du mercredi 28 avril, les responsables de CI affirment que c'est "l'indifférence et le manque de volonté politique qui ont conduit à la mort" des migrants.
"La confédération demande que des mécanismes soient mis en place pour protéger les droits et la dignité des migrants tout au long de leur voyage, pour garantir des voies de migration sûres et légales, et pour intensifier le soutien aux communautés locales dans les pays d'origine afin que les gens ne soient pas forcés de migrer", indiquent les responsables de CI.
Ils ajoutent : "Alors que l'attention des médias pour cette tragédie commence à faiblir, comme c'est toujours le cas, Caritas Internationalis tire la sonnette d'alarme en lançant un appel pour que l'attention reste focalisée sur le drame des migrants et pour que l'indignation internationale soit suivie d'actions concrètes."
"Nous ne pouvons pas continuer à détourner le regard ou à assister au triste et ignoble scénario des gouvernements qui se renvoient la responsabilité au détriment des vies humaines, dont la valeur semble inexistante aujourd'hui", a déclaré le secrétaire général de CI, Aloysius John, cité dans le rapport.
- John ajoute : "Nous devons tous nous sentir responsables et ne pas oublier que ces migrants ont quitté leur pays, à cause des conséquences de notre société moderne injuste qui ne leur permet pas de vivre dignement dans leur patrie."
Faisant référence au pape François qui a qualifié la tragédie au large des côtes libyennes de "moment de honte", le responsable de l'IC affirme que l'incident "doit être suivi d'un moment de volonté politique, d'accueil, de légalité et d'action."
En s'adressant aux fidèles réunis sur la place Saint-Pierre du Vatican pour la récitation de la prière du Regina Caeli le 25 avril, le pape François a exprimé sa solidarité avec les migrants qui "pendant deux jours entiers ont supplié en vain de l'aide, une aide qui n'est jamais venue".
"Nous prions pour ces frères et sœurs, et pour tant d'autres qui continuent de mourir au cours de ces voyages dramatiques. Nous prions aussi pour ceux qui peuvent aider mais préfèrent détourner le regard. Nous prions en silence", a déclaré le Saint-Père.
Dans leur déclaration du 28 avril, les responsables de CI déclarent : "C'est une honte que la communauté internationale ne veuille pas prendre ses responsabilités pour les sauver (les migrants)."
"Chaque visage qui a péri représente des cicatrices de violence, de misère, de pauvreté, de faim et d'impuissance. Ils entraient dans les mâchoires de la mort avec l'espoir de trouver une vie meilleure ailleurs", disent-ils en référence aux victimes de la tragédie survenue du 22 au 23 avril au large des côtes de ce pays d'Afrique du Nord.
"La mer Méditerranée est un cimetière pour des milliers de ces migrants et continuera à l'être si la communauté internationale ne décide pas d'agir", affirment les responsables de CI.
Ils ajoutent : "La fermeture des frontières prime sur l'hypocrisie car la cause principale de la pauvreté dans les pays d'origine des migrants se trouve dans les choix politiques, économiques et géostratégiques des pays riches favorisant l'exploitation des ressources locales, en complicité avec des dirigeants locaux corrompus qui se maintiennent au pouvoir tout en opprimant leur population."
"Une solution durable et à long terme pour prévenir de telles tragédies ne peut être trouvée, à moins qu'il n'y ait une volonté politique de développer les pays les moins développés, et à moins que tous les efforts soient entrepris pour promouvoir la démocratie par la participation du peuple", ajoutent les responsables de CI.
Pour aller de l'avant, ils appellent les décideurs du monde entier à "adopter des mécanismes permettant la migration sûre et légale des migrants et des réfugiés, afin d'éviter la répétition de nouveaux massacres en mer Méditerranée."
Ils exhortent également les décideurs à "faire tout ce qui est possible pour accueillir dignement les migrants, victimes de l'exploitation moderne et de la corruption."
Les responsables de la confédération qui travaille avec les migrants dans le cadre de différents projets demandent en outre l'attribution d'une "aide internationale pour la promotion de microprojets communautaires durables permettant de prévenir la migration comme moyen de survie".
"Apportez un large soutien aux ONG (organisations non gouvernementales) impliquées dans l'accueil et l'accompagnement des migrants afin qu'elles puissent poursuivre leur mission", indiquent les responsables de CI.
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