vendredi, 22 novembre 2024 Faire un don
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Selon un Administrateur apostolique en Somalie, "Les chrétiens ont été progressivement marginalisés"

La population chrétienne minoritaire de Somalie a été progressivement marginalisée, a déclaré l'administrateur apostolique de l'unique diocèse catholique du pays, Mogadiscio.

La nation de la Corne de l'Afrique a une population musulmane prédominante qui représente 99,8 % des 16 millions de Somaliens. Les chrétiens sont estimés à 1 000, les catholiques à 100, selon les statistiques de 2018.

Dans un rapport du jeudi 29 avril obtenu par ACI Afrique, l'évêque Giorgio Bertin déclare : " Les Somaliens n'ont jamais été anti-chrétiens. En effet, dans le passé, ils nous considéraient d'une manière bienveillante."

Mgr Bertin qui est aussi l'Ordinaire local de Djibouti dit encore que "depuis la chute de Siad Barre, peut-être même un peu avant, avec l'arrivée d'un islamisme qui cherche à reconstruire la société sur la base de la loi islamique, les chrétiens ont été progressivement marginalisés."

"Actuellement, les politiciens, bien qu'ils ne soient pas hostiles à l'Église, ont tendance à ne pas garantir un espace pour les chrétiens parce qu'ils craignent d'être accusés de favoriser "les croisés". Ce sont des formules rhétoriques qui, malheureusement, deviennent à la mode", ajoute le membre de l'Ordre des Frères Mineurs (OFM) dans le rapport du 29 avril.

Le Rapport sur la liberté religieuse dans le monde (RFR) 2021 publié par l'organisation caritative pastorale Aide à l'Église en détresse (AED) International a classé la Somalie à la 23e place parmi 62 pays où les violations de la liberté religieuse sont "les plus intenses".

" Alors qu'en principe la constitution de la République fédérale de Somalie garantit la liberté de religion, celle-ci est sévèrement limitée dans la pratique en raison de la forte pression sociale pour adhérer à l'islam sunnite ; cela rend les minorités religieuses vulnérables au harcèlement et à la marginalisation ", ont déclaré les responsables de l'ACN dans le rapport du 20 avril.

Ils ont ajouté, à propos de la Somalie, que "les perspectives en matière de droits de l'homme, y compris la liberté de religion, sont sensiblement négatives dans un avenir prévisible."

Dans le contexte de la guerre civile somalienne qui a débuté en 2009, l'Église a tendu la main aux personnes touchées par le biais de Caritas Somalia, "qui travaille au niveau social en fournissant une assistance à la population en difficulté, en particulier aux groupes les plus faibles comme les enfants et les femmes", indique le rapport du 29 avril.

Le rapport qui a été publié par AgenziaFides, le service d'information de Propaganda Fide, indique en outre que les responsables de Caritas Somalie sont allés à la rencontre d'environ 3 500 personnes au Puntland, la partie nord-est du pays, qui ont été touchées par le cyclone Gati en 2020.

"L'intervention n'a pas été facile car elle a été menée dans une zone où la présence des djihadistes est forte", indique le rapport du 29 avril en faisant référence au travail de Caritas Somalie au Puntland.

Dans la République autoproclamée du Somaliland, que la communauté internationale considère comme faisant partie de la Somalie, Caritas Somalie qui opère sous le nom de Caritas Naxariis (Mercy) "travaille sur un projet éducatif pour 35 enfants déplacés".

Avec la pandémie de COVID-19, les responsables de l'agence de développement et d'aide humanitaire du pays sont allés à la rencontre des habitants des régions de Mogadiscio, Garowe et Bosaso avec des programmes éducatifs pour prévenir la propagation du coronavirus.

"Opérer en Somalie n'est pas facile. La situation politique est très complexe", déclare Mgr Bertin et explique : "Nous avons devant nous un pouvoir central, qui tente de refaire surface et de s'affirmer, qui fait face à des États fédéraux qui, à leur tour, tentent de faire entendre leur voix."

L'évêque d'origine italienne explique : "En fait, cette confrontation a immobilisé le pays. La situation politique somalienne est influencée par les intérêts des acteurs régionaux et internationaux. Le prix de cette situation est l'instabilité payée par la population civile."

Mgr Bertin, qui est à la tête du diocèse de Mogadiscio depuis 1990, à la suite de l'assassinat, le 9 juillet 1989, de Mgr Pietro Salvatore Colombo, OFM, déclare que les militants d'Al-Shabaab sont "présents à l'intérieur du centre-sud de la Somalie, mais qu'ils ont aussi leurs propres cellules dans les principales villes somaliennes".

Il note qu'il existe d'autres groupes terroristes inspirés par l'État islamique, qui opèrent principalement au Puntland, dans le nord-est du pays.

Les groupes terroristes, "en plus d'imposer une vision globale de l'islam, sèment la haine et la terreur sur le territoire", déclare dans le rapport du 29 avril l'évêque de 74 ans qui est l'Ordinaire local de Djibouti depuis mai 2001.

La nation de la corne de l'Afrique "a besoin d'un programme pour construire un État capable de fournir à ses citoyens la sécurité et les services de base", déclare Mgr Bertin, ajoutant que les institutions qui "sont faibles, parfois absentes, et souvent querelleuses" dans le pays justifient un tel programme.

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