Au Nigeria, un prêtre catholique refait surface après que ses partisans ont pris d'assaut la résidence de l'évêque.

Enugu, 05 mai, 2021 / 9:24 PM

Un prêtre catholique nigérian qui avait été porté disparu a refait surface quelques heures après que ses partisans aient pris d'assaut la résidence de l'évêque mercredi 5 mai, exigeant de savoir où se trouve l'ecclésiastique.

La disparition signalée du père Ejike Mbaka, membre du clergé du diocèse d'Enugu au Nigeria, aurait rendu furieux ses partisans qui ont attaqué la résidence de l'évêque, causant des destructions de biens.

Dans une interview accordée à ACI Afrique mercredi 5 mai, le directeur des communications du diocèse d'Enugu, le père Benjamin Achi, a qualifié la disparition présumée du père Mbaka de "désinformation".

"Il a refait surface à 14h40 après qu'une foule ait attaqué la maison de l'évêque ce matin, détruisant beaucoup de choses", a déclaré le père Achi en référence au père Mbaka, fondateur et directeur spirituel des ministères de l'adoration dans le diocèse d'Enugu.

Les membres du ministère de l'Adoration sont descendus dans les rues d'Enugu, certains d'entre eux prenant d'assaut la résidence de l'évêque pour demander où se trouve leur fondateur. 

Les manifestants ont affirmé que l'Ordinaire d'Enugu, Mgr Callistus Onaga, avait invité le père Mbaka à une réunion le dimanche 2 mai et que depuis lors, il (Mbaka) n'avait pas été vu. 

La semaine dernière, le prêtre catholique controversé aurait appelé les membres du Parlement nigérian à destituer le président Muhammadu Buhari s'il ne démissionne pas en raison de l'insécurité croissante au Nigeria. 

Selon la News Agency of Nigeria (NAN), le controversé P. Mbaka est arrivé à la résidence de l'évêque du diocèse d'Enugu dans l'après-midi du 5 mai "dans un cortège de voitures, au milieu de la liesse de ses fidèles de l'adoration".

"Il s'est toutefois arrêté devant la cour de l'évêque et s'est adressé à ses partisans en leur demandant de rester calmes et de retourner au terrain d'adoration pour obtenir de plus amples informations", a rapporté NAN. 

Dans l'entretien accordé le 5 mai à ACI Afrique, le directeur des communications du diocèse d'Enugu a déclaré que le père Mbaka n'était "pas porté disparu".

"C'est une désinformation de la part des membres de son ministère d'adoration", a déclaré le père Achi, ajoutant que, bien qu'il ne puisse être confirmé que l'évêque Onaga avait effectivement invité le père Mbaka pour une réunion, "si l'évêque l'a invité, cela doit (avoir) été quelque chose de privé et n'était pas censé être rendu public."

"Nous ferons une déclaration ultérieurement", a déclaré le père Achi à ACI Afrique le 5 mai, ajoutant que la direction du diocèse nigérian attend que la situation se calme.

Le père Mbaka a depuis cherché à défendre son ministère sacerdotal en affirmant qu'il est un instrument de Dieu engagé dans la charité.

"Je n'ai aucun problème avec l'Église, je n'ai aucun problème avec l'Église catholique ni avec aucune Église. Je suis juste un serviteur de Dieu. Je suis juste un instrument de Dieu. Personne ne m'empêchera de faire la charité que je fais", déclare le père Mbaka dans un enregistrement vidéo publié sur Facebook le 5 mai.

L'année dernière, le prêtre catholique a été accusé de s'engager dans une politique partisane après avoir été filmé, dans un enregistrement vidéo, en train d'exprimer son soutien explicite à un candidat aux élections du gouverneur de l'État d'Imo au Nigeria.

Réagissant à la vidéo, Mgr AlfredAdewaleMartins, de l'archidiocèse de Lagos au Nigeria, a déclaré : "Il est tout à fait surprenant que le père Mbaka aille jusqu'à nommer une personne comme gouverneur contre une autre." 

"Il est embarrassant d'entendre des prêtres, des personnes en position d'autorité, faire des déclarations qui sont clairement partisanes en ce qui concerne la politique", a ajouté Mgr Adewale, ajoutant que les actions du père Mbaka à l'époque doivent donner à son Ordinaire local "un peu mal à la tête".

"Je peux imaginer que cela doit donner du fil à retordre à l'évêque", a déclaré Mgr Adewale, avant d'ajouter : "J'espère qu'il (l'évêque) trouvera un moyen de traiter cette question qui revient de temps en temps."