jeudi, 23 janvier 2025 Faire un don
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Les catéchistes des pays africains en difficulté paient de leur vie l'amour de l'apostolat

Un catéchiste ougandais donne un cours à des réfugiés du Soudan du Sud voisin/ Crédit : Aide à l'Église en détresse

Les catéchistes qui travaillent dans un certain nombre de pays africains en proie à des conflits violents risquent leur vie et celle des membres de leur famille pour aider à l'évangélisation, a établi l'organisation catholique de charité pastorale, Aide à l'Église en Détresse (AED) International.

Dans un rapport publié mercredi 19 mai, la direction de l'organisation caritative qui travaille dans les pays où sévit la persécution religieuse note que certains de ces catéchistes travaillent dans des régions dépourvues de prêtres et sont donc les "arrière-nés de l'Église" dans ces endroits, faisant passer leur travail avant leur bien-être personnel.

"Les catéchistes chargés des services pastoraux dans les régions où il n'y a pas de prêtres, paient parfois de leur vie leur courage et leur dévouement", déclare Regina Lynch, directrice des projets de l'AED, dans le rapport du 19 mai.

Le responsable de l'AED cite l'exemple particulièrement émouvant de Philippe Yarga, du diocèse catholique de Dori au Burkina Faso, qui a été tué par des terroristes l'année dernière.

Selon la direction de l'organisation caritative pontificale, le catéchiste Yarga était responsable de la coordination des services pastoraux dans la partie orientale du Burkina Faso, à la frontière avec le Nigeria, avant de trouver la mort le 16 février 2020.

Le défunt catéchiste laisse derrière lui sept enfants, dont le plus jeune est né six semaines après sa mort, raconte le leader d'AED.

"Les catéchistes au Burkina Faso et dans d'autres pays de la région du Sahel sont directement touchés par la menace terroriste et sont parfois obligés de fuir avec leurs familles dans l'obscurité de la nuit ", dit Lynch, qui ajoute que l'un des projets d'aide de l'AED au Burkina Faso vise à aider 18 catéchistes déplacés et leurs familles à survivre.

L'AED soutient également l'apostolat des catéchistes dans de nombreux autres pays du monde et a approuvé une aide pour 18 000 catéchistes à travers le monde, la plupart d'entre eux provenant d'Afrique et d'Asie.

Selon les informations fournies sur le site Internet de l'AED, l'entité catholique a financé l'année dernière 20 projets visant à fournir aux catéchistes l'équipement technique dont ils ont besoin pour mener à bien leur travail.

D'autres fonds ont servi à l'achat de matériel dont les catéchistes ont besoin pour fournir des services de pastorale et d'instruction religieuse.

L'AED soutient également 35 autres projets axés sur la formation et le perfectionnement des catéchistes dans 18 pays, indique la direction de l'organisation caritative.

"Notre travail de projet dans plus de 140 pays nous a montré que dans de nombreux endroits du monde, les catéchistes sont l'épine dorsale de l'Église", déclare le directeur des projets de l'AED, ajoutant que l'apostolat des catéchistes est particulièrement significatif dans les régions éloignées des paroisses où les prêtres mettent longtemps à se rendre.

Les catéchistes jouent également un rôle important dans les pays où la guerre et la persécution rendent difficile l'accomplissement du travail paroissial. Dans ces endroits, dit Lynch, les catéchistes sont "un contact, une aide et un agent pastoral, tout en un".

L'organisation a également mis en lumière le cas du catéchiste John Joseph Gazi qui exerce son apostolat dans une mission en Ouganda.

Le catéchiste Gazi est originaire du Sud-Soudan, une nation d'Afrique centrale et orientale âgée de neuf ans qui connaît toujours des conflits malgré tous les efforts déployés pour instaurer la paix.

Il a déclaré à AED que la plupart des membres de sa famille n'ont pas pu s'échapper vivants du conflit.

"Mon père, ma sœur et mon frère ont tous été assassinés. Tout s'est passé en l'espace de quelques minutes", dit-il à AED.

Il a pu fuir dans le pays voisin, l'Ouganda, où plus d'un million de personnes vivent dans des camps de réfugiés. Ces personnes vivent avec les cicatrices qu'elles ont reçues après avoir été témoins du meurtre de leurs proches. La plupart ont un besoin constant de vengeance.

Le catéchiste Gazi est devenu un symbole de paix parmi les réfugiés, leur enseignant la guérison et le pardon de leurs ennemis.

Faisant référence aux réfugiés, y compris ceux qui ont été forcés de devenir des enfants soldats, le catéchiste sud-soudanais dit : "Beaucoup sont remplis de haine et de pensées de vengeance. Je leur parle du pardon".

AED rapporte que le catéchiste Gazi a terminé sa formation et préfère désormais se qualifier d'"évangéliste", apportant la Bonne Nouvelle aux pauvres et aux désespérés.

Il a été soutenu par l'organisation caritative pour suivre une formation au Centre Emmaüs dans le diocèse catholique de Kasana-Luweero, près de la capitale ougandaise, Kampala.

Au centre (Emmaüs), les jeunes sont formés pour soigner les blessures infligées à l'âme de leur peuple et pour les soutenir dans leur lutte contre diverses épreuves, une autre "bataille", mais complètement différente et plus prometteuse que les combats acharnés qui font rage dans sa patrie", rapporte AED.

Le catéchiste Gazi déclare : " Je suis maintenant un soldat pour Jésus. Je me bats pour ramener les âmes à Dieu... Grâce à ma formation de catéchiste, rendue possible par l'AED, je suis maintenant capable d'apporter l'espoir et l'amour à mon peuple."

(L'histoire continue ci-dessous)

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Dans une lettre apostolique "Antiquumministerium" publiée le 11 mai pour instituer le ministère des catéchistes, le pape François note que ce ministère est très ancien dans l'Église, remontant aux rôles qu'exerçaient les "enseignants" dans le Nouveau Testament.

"L'histoire de l'évangélisation au cours des deux derniers millénaires montre clairement l'efficacité de la mission des catéchistes", déclare le pape François, et explique : "Les évêques, les prêtres et les diacres, ainsi que de nombreux hommes et femmes de la vie consacrée, ont consacré leur vie à l'instruction catéchétique afin que la foi soit un soutien efficace pour la vie de chaque être humain."

En établissant le ministère laïc de catéchiste, le Saint-Père a invité toutes les Conférences épiscopales "à rendre effectif le ministère de catéchiste, en déterminant le processus de formation nécessaire et les critères normatifs d'admission à ce ministère".

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