Cabo Delgado, 20 juin, 2021 / 5:17 PM
L'administrateur apostolique du diocèse de Pemba, au Mozambique, Mgr António Juliasse Sandramo, a exhorté les groupes caritatifs et les autorités qui apportent leur aide aux personnes déplacées qui se sont installées dans la capitale provinciale à ne pas faire de discrimination à l'égard de la communauté locale.
Dans un article publié mercredi 16 juin par l'Agenzia Fides, le service d'information de la Propaganda Fide du Vatican, Mgr Juliasse affirme que pour qu'il y ait une bonne relation entre les hôtes et les personnes accueillies, il faut qu'il y ait un lien entre eux, quelque chose qu'ils partagent en commun.
"Les interventions doivent intégrer des aspects de bonne coexistence entre les déplacés et la population locale. L'aide ne doit pas aller uniquement aux personnes déplacées, en ignorant totalement la population locale", déclare Mgr Juliasse.
Afin d'éviter l'animosité entre les communautés locales et les personnes qui ont fui les conflits violents, l'évêque mozambicain affirme qu'il faut un partage équitable des ressources qui ont été mobilisées pour aider les personnes déplacées.
"Il est nécessaire que les gens partagent les services publics s'ils veulent rester ensemble sans aucun conflit. Les ressources, qu'il s'agisse des terres, des matériaux de construction des maisons ou des produits de première nécessité, doivent être partagées", réitère-t-il.
Afin de mettre un terme au conflit à Cabo Delgado, Mgr Juliasse estime qu'il est bon d'engager un dialogue avec la population islamique de la région et de faire en sorte que les communautés musulmanes elles-mêmes discutent pour trouver une solution.
"Le dialogue avec les frères musulmans et entre eux doit être encouragé. En particulier, les familles doivent trouver des moyens de dialoguer avec les jeunes pour leur montrer que le vrai visage de la religion islamique n'est pas la violence", déclare l'évêque en soulignant que la violence et l'extrémisme ne sont pas le vrai visage de l'islam.
Le directeur des communications sociales du diocèse de Pemba, le père Fonseca Kwiriwi, a estimé que des centaines de garçons et de filles ont déjà été enlevés dans le cadre des violences actuelles au Mozambique.
"Nous pouvons parler de centaines, car si nous incluons tous les villages d'où des personnes ont été enlevées, nous pouvons sans aucun doute l'affirmer". Le père Kwiriwi a expliqué, ajoutant que les garçons enlevés sont entraînés à combattre aux côtés des militants tandis que les filles sont mariées de force aux combattants.
" Les terroristes utilisent ces enfants et les entraînent de force à combattre dans leurs rangs, tandis que les filles sont violées et forcées de devenir leurs " épouses ". Dans certains cas, lorsqu'ils se sont lassés d'eux, ces filles sont tout simplement jetées dehors ", explique le Père Fonseca à ACN dans un rapport publié le lundi 14 juin.
"Bien qu'il n'y ait pas de données officielles sur le nombre d'enfants et de jeunes disparus, ils sont plusieurs centaines, si l'on tient compte des différents villages d'où ils ont été enlevés", explique le responsable de la communication du diocèse de Pemba, le père Kwiriwi Fonseca.
Les rapports des organisations humanitaires et caritatives montrent que plus de 11 000 personnes ont été déplacées dans les zones subissant des attaques. La plupart d'entre elles se sont installées à Pemba.
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