Une Agence catholique de développement tend la main aux victimes de violences sexuelles en RD Congo

Kinshasa, 11 juillet, 2021 / 10:08 PM

La direction de l'agence de développement et d'aide humanitaire des évêques catholiques d'Angleterre et du Pays de Galles, L'Agence catholique pour le développement outre-mer (CAFOD), a souligné les efforts déployés par l'entité pour venir en aide aux victimes d'agressions sexuelles dans l'archidiocèse de Bukavu, en République démocratique du Congo (RDC), afin de les aider à surmonter les expériences traumatisantes du passé.

Afin d'offrir aux victimes de violences sexuelles une plateforme de guérison, CAFOD a facilité la construction et le fonctionnement du "Centre Olame", un établissement de l'archidiocèse de Bukavu qui offre des conseils et une formation aux femmes ayant survécu à des violences sexuelles et à des viols.

Dans un rapport publié jeudi 8 juillet, les responsables de l'entité catholique déclarent : "Les femmes qui ont survécu à des violences sexuelles sont souvent rejetées par leur communauté, accusées d'être des traîtres ou des malades. En conséquence, elles sont parias et isolées. ”

Ils notent que la pandémie de COVID-19 a été un défi pour les femmes qui guérissent de leurs expériences traumatiques passées.

"La pandémie de coronavirus nous a rappelé l'importance du soutien et de l'inclusion de la communauté", déclarent les responsables de CAFOD, avant d'ajouter : "L'isolement que nous avons connu au cours des différents lockdowns a été difficile. Cependant, l'isolement lorsque vous essayez de guérir d'un traumatisme émotionnel et physique est presque impossible. ”

Pour aider les femmes à s'autonomiser économiquement, la direction de CAFOD indique que l'organisation catholique a identifié des compétences spécifiques que les femmes peuvent acquérir et utiliser pour gagner leur vie.

"Les femmes du centre Olame peuvent suivre une formation pour gagner de l'argent et devenir indépendantes grâce à l'agriculture ou à des activités comme la vente de savon, la couture et la fabrication de briquettes", indique la direction de l'organisation de développement. 

En outre, les responsables de l'organisation caritative affirment que les femmes du centre de soins ont récemment fabriqué des masques, contribuant ainsi aux mesures de confinement du COVID19 dans la nation centrafricaine.

Ils notent également dans le rapport que le niveau de stigmatisation à l'égard des femmes qui ont été agressées sexuellement incite les victimes à ne pas parler, un défi que le Centre Olame a cherché à relever. 

Outre les services de conseil et l'assistance médicale, le centre Olame dispose de "salles d'écoute" spéciales. Il s'agit d'espaces sûrs où les femmes qui ont survécu à des violences sexuelles peuvent se réunir pour raconter leur histoire, partager leur douleur avec des personnes qui les comprennent et apprendre qu'elles ne sont pas de dociles victimes mais de puissantes survivantes".

Dans le rapport, les bénéficiaires du programme ont exprimé leur gratitude à CAFOD pour cette aide. 

"J'ai reçu de l'aide du Centre Olame. Ils m'ont donné de l'argent pour me lancer dans l'agriculture et élever une chèvre et des lapins. J'ai reçu des cartes de santé qui m'aident à assurer les soins médicaux de mes enfants. Le Centre Olame soutient les études de ma fille", explique Mapendo, qui élève un enfant né d'un viol lorsqu'elle avait 18 ans.

Dans un rapport publié en mai 2021, les Nations unies ont identifié la RDC comme l'un des pays comptant le plus grand nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays en raison de conflits armés. Selon l'ONU, cette situation est la principale cause de violence sexuelle à l'encontre des femmes.

Selon l'ONU, de nombreuses femmes et filles en RDC sont victimes de la guerre et ont "payé un lourd tribut" en étant violées.

"Les femmes et les filles sont prises entre deux feux et paient un lourd tribut à leurs droits, à leur corps et à leur vie", déclare le Dr Natalie Kanem, directrice du Fonds des Nations unies pour la population.