Le Pape François : Le cardinal Monsengwo était "un homme de justice, de paix et d'unité".

Cité du Vatican, 13 juillet, 2021 / 7:16 PM

Le pape François a rendu hommage mardi au défunt cardinal congolais Laurent Monsengwo Pasinya, le décrivant comme "un homme de justice, de paix et d'unité".

Le pape, qui est actuellement en convalescence à l'hôpital après avoir subi une opération du côlon, a envoyé un télégramme de condoléances le 13 juillet après le décès du cardinal de 81 ans, dimanche.

"Attentif aux besoins des fidèles, rempli de courage et de détermination, le cardinal Monsengwo a consacré sa vie de prêtre et d'évêque à l'inculturation de la foi et à l'option préférentielle pour les pauvres", a déclaré le pape dans le message envoyé au cardinal Fridolin Ambongo Besungu, successeur de Monsengwo comme archevêque de Kinshasa.

"De cette manière, il a incarné la mission prophétique de l'Église. Homme de justice, de paix et d'unité, il s'est profondément impliqué dans le développement humain intégral en République démocratique du Congo."

Monsengwo a dirigé l'archidiocèse de Kinshasa de 2008 jusqu'à sa retraite en 2018 à l'âge de 79 ans. L'archidiocèse, qui dessert plus de sept millions de catholiques, est basé dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC).

La RDC est un pays d'Afrique centrale avec une population de près de 87 millions de personnes, dont environ 35 millions sont des catholiques baptisés.

Le pape a écrit : "Ayant appris avec tristesse le décès du cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque émérite de Kinshasa, je vous adresse mes plus sincères condoléances, ainsi qu'à sa famille, aux évêques auxiliaires et aux fidèles des diocèses d'Inongo, de Kisangani et de Kinshasa, dont il a été successivement le pasteur."

"Je demande au Père de toutes les miséricordes d'accueillir dans sa paix et sa lumière cet exégète, cet homme de science, ce grand spirituel et ce pasteur intensément dévoué au service de l'Église, partout où il était appelé."

Laurent Monsengwo Pasinya est né le 7 octobre 1939 à Mongobele, dans la province de Mai-Ndombe. Après avoir commencé sa formation sacerdotale en Afrique, il a étudié la théologie à l'Université pontificale urbaine de Rome. Il a été ordonné prêtre du diocèse d'Inongo, dans l'ouest de la RDC, le 21 décembre 1963.

Après des études complémentaires à l'Institut biblique pontifical de Rome et de Jérusalem, il a enseigné l'Écriture sainte à la faculté de théologie de Kinshasa et au Grand Séminaire Jean XXIII.

En 1980, à l'âge de 40 ans, il a été nommé évêque auxiliaire d'Inongo. Un an plus tard, il est nommé auxiliaire de l'archidiocèse de Kisangani, dans le nord-est de la RDC.

En 1984, il a été élu président de la Conférence épiscopale nationale du Congo. Quatre ans plus tard, il est nommé archevêque de Kisangani.

En 1991, Monsengwo a présidé la Conférence nationale souveraine, un organe qui a créé un cadre pour la transition politique du pays après le règne de Mobutu Sese Seko, qui dirigeait le pays, alors appelé Zaïre, depuis 1965.
Bien que le processus ait été interrompu par les efforts visant à évincer Mobutu, ce qui a entraîné une guerre civile prolongée, Monsengwo a dirigé les efforts de pacification de l'Église par le biais de négociations, ce qui a conduit au dialogue intercongolais (2001-2003) qui a finalement contribué à la fin de la guerre civile.

Mgr Monsengwo a été nommé archevêque de Kinshasa le 6 décembre 2007 et est devenu cardinal le 20 novembre 2010.

En 2012, il a prêché les exercices spirituels de Carême pour la Curie romaine, à l'invitation du pape Benoît XVI. La même année, il a été nommé l'un des trois présidents-délégués du synode des évêques sur la nouvelle évangélisation. Monsengwo a également pris part aux synodes des familles de 2014 et 2015.

En 2013, le pape François l'a nommé membre du Conseil des cardinaux conseillers, un organe qui conseille le pape sur la gouvernance de l'Église et la révision de la constitution apostolique sur la Curie romaine.

Monsengwo a été transporté par avion en France pour un traitement médical quelques jours avant sa mort à Versailles, dans la banlieue ouest de Paris, le 11 juillet.

Selon les médias locaux, le corps du cardinal sera rapatrié en RDC le 19 juillet et enterré dans la cathédrale Notre-Dame du Congo à Kinshasa.

Dans son télégramme, le pape François a déclaré : "Le cardinal Monsengwo était une figure importante et respectée de la vie ecclésiale, sociale et politique de la nation et a toujours été engagé dans le dialogue et la réconciliation de son peuple. Sa contribution a été significative pour le progrès du pays."

"Collaborateur fidèle et proche ces dernières années, il n'a pas cessé d'apporter sa contribution à la vie de l'Église universelle."

"En signe de réconfort, je vous donne ma bénédiction apostolique, ainsi qu'aux évêques auxiliaires, aux prêtres, aux personnes consacrées, à la famille du cardinal défunt et à ses proches, à la population du diocèse et à tous ceux qui participeront à la célébration des funérailles."