Cité du Vatican, 27 juillet, 2021 / 10:16 AM
Le pape François a qualifié lundi la faim dans le monde de "crime qui viole les droits humains fondamentaux".
Dans un message adressé le 26 juillet au secrétaire général de l'ONU, António Guterres, le pape a appelé à un "nouvel état d'esprit" dans la lutte contre la malnutrition.
"Nous produisons suffisamment de nourriture pour tous les peuples, mais beaucoup manquent de leur pain quotidien. Cela 'constitue un véritable scandale', un crime qui viole les droits humains fondamentaux", a-t-il déclaré, citant son encyclique Fratelli tutti de 2020.
"Par conséquent, il est du devoir de tous d'éradiquer cette injustice par des actions concrètes et des bonnes pratiques, et par des politiques locales et internationales audacieuses."
Le pape a envoyé ce message au chef de l'ONU au début du pré-sommet du Sommet des systèmes alimentaires de l'ONU à Rome. Cet événement, qui s'est tenu du 26 au 28 juillet, vise à créer une dynamique avant le sommet qui se tiendra à New York en septembre.
Les Nations unies estiment que près de 690 millions de personnes, soit 8,9 % de la population mondiale, souffrent de la faim, ce qui représente une augmentation de près de 60 millions en cinq ans.
"Si nous voulons garantir le droit fondamental à un niveau de vie adéquat et tenir nos engagements pour atteindre la faim zéro, il ne suffit pas de produire de la nourriture", a écrit le pape, qui est revenu au Vatican le 14 juillet après avoir subi une opération du côlon.
"Nous avons besoin d'un nouvel état d'esprit et d'une nouvelle approche holistique et de concevoir des systèmes alimentaires qui protègent la Terre et gardent la dignité de la personne humaine au centre ; qui garantissent une alimentation suffisante au niveau mondial et promeuvent un travail décent au niveau local ; et qui nourrissent le monde aujourd'hui, sans compromettre l'avenir."
Le pape François n'a cessé de mettre en avant la faim dans le monde depuis son élection en 2013.
L'année dernière, il a fait un don au Programme alimentaire mondial alors que l'organisation de l'ONU s'efforçait de nourrir 270 millions de personnes dans un contexte de faim croissante causée par la crise du coronavirus.
En juin, le pape a déclaré à l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture que la pandémie devait stimuler les efforts visant à créer un système alimentaire mondial capable de résister aux chocs futurs.
Dans son message à Guterres, qui est catholique, le pape a déclaré : "Nous sommes conscients que des intérêts économiques individuels, fermés et conflictuels -- mais puissants -- nous empêchent de concevoir un système alimentaire qui réponde aux valeurs du bien commun, de la solidarité et de la 'culture de la rencontre'."
"Si nous voulons maintenir un multilatéralisme fructueux et un système alimentaire basé sur la responsabilité, la justice, la paix et l'unité de la famille humaine sont primordiales."
"La crise à laquelle nous sommes actuellement confrontés est en effet une occasion unique d'engager des dialogues authentiques, audacieux et courageux, en s'attaquant aux racines de notre système alimentaire injuste."
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