mercredi, 22 janvier 2025 Faire un don
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Un prêtre jésuite lance une collecte des fonds pour l'éducation de centaines d'enfants déplacés au Cameroun

Un membre de la Compagnie de Jésus (jésuite) en mission au Tchad a lancé une collecte de fonds pour soutenir l'éducation d'au moins 300 enfants déplacés par la crise anglophone en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NOSO) du Cameroun.

Dans une interview accordée le vendredi 6 août à ACI Afrique, le Père Ludovic Lado a déclaré qu'il espérait réunir les fonds grâce à la vente de son livre, "Seeds of Hope", qui contient des récits de personnes déplacées dans le pays d'Afrique centrale.

"Avant la réouverture des écoles, nous espérons réunir assez d'argent pour renvoyer à l'école au moins 300 enfants. Pour atteindre cet objectif, nous devons vendre autant de livres que possible", a déclaré le Père Lado à ACI Afrique. 

Le prêtre camerounais poursuit : "La plupart des personnes déplacées au Cameroun aujourd'hui font partie des plus pauvres des pauvres. Ils ont presque tout perdu. En tant que chrétien et en tant que prêtre, je ne peux pas continuer à dire la sainte messe alors que ces frères et sœurs ne savent pas comment leurs enfants retourneront à l'école quand elle rouvrira bientôt."  

Il a ajouté que la collecte de fonds lancée le jeudi 5 août dans le cadre de l'initiative "Back to School" "concerne le droit à l'éducation des enfants déplacés à l'intérieur du pays".

Lors du lancement le 5 août au Centre de retraite jésuite de Douala, le père Lado a déclaré : "

L'éducation a été au cœur du conflit, en particulier dans les zones anglophones, avec près de 600 000 enfants déscolarisés et 90 % des écoles qui ferment, avec seulement 6 % des enfants présents. De nombreux enfants n'ont pas mis les pieds dans une salle de classe depuis près de quatre ans."

Le prêtre jésuite qui officie au Centre d'études et de formation pour le développement (CEFOD) au Tchad ajoute : "Les enfants qui ont eu 3 ans en 2016 ont manqué leur première année de scolarité."

Dans l'interview du 6 août, le père Lado a appelé les personnes de bonne volonté à soutenir l'initiative en disant : "Les enfants n'ont pas provoqué ce conflit et il est injuste qu'ils soient privés d'une éducation de qualité."

"Nous devons agir ensemble pour alléger leur fardeau. Un enfant qui retourne à l'école a une bonne raison d'espérer. Semons tous des graines d'espoir à travers l'éducation ", a-t-il déclaré, ajoutant : " Notre message est que seules la compassion et la solidarité permettront de guérir les blessures des victimes de la crise actuelle. ”

Une crise a éclaté dans les régions NOSO du Cameroun en 2016 après qu'une manifestation d'enseignants et d'avocats ait tourné à la violence.

À la suite des manifestations, un mouvement armé de séparatistes revendiquant l'indépendance de la soi-disant république d'Ambazonie est apparu après que le gouvernement a lancé une répression contre les manifestants.   

Depuis lors, le conflit violent a entraîné le déplacement de plus de 679 000 personnes. 

Plus de 600 000 enfants n'ont pas pu aller à l'école dans les deux régions, et au moins 3 000 personnes ont perdu la vie au cours des cinq années de troubles.

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