Lusaka, 30 août, 2021 / 9:01 PM
Les universitaires jésuites de Zambie ont demandé au président nouvellement élu de travailler à la relance de " l'économie en déclin " du pays et de tenir les promesses qu'il a faites aux Zambiens.
Dans une déclaration publiée dimanche 29 août, les dirigeants du Jesuit Centre for Theological Reflection (JCTR), basé en Zambie, soulignent certains des défis auxquels est confrontée la nation d'Afrique australe et exhortent le président Hakainde Hichilema (HH) à s'attaquer en priorité à ces défis pour le bien des citoyens.
"HH et son équipe ont une tâche ardue pour réparer une économie en perte de vitesse et la mettre sur une trajectoire de croissance", affirment les universitaires jésuites.
Ils notent que "les attentes du peuple zambien, qui s'est rendu aux urnes en masse dans un contexte de pauvreté généralisée, de chômage élevé chez les jeunes et de déclin économique général, comme en témoignent le coût élevé de la vie et la dette extérieure durable, sont trop élevées."
"On s'attend à ce que HH et son administration mettent en œuvre des réformes économiques qui placeront la Zambie sur une base fiscale plus durable, liquideront la dette extérieure et obtiendront un ensemble de prêts de sauvetage du Fonds monétaire international (FMI)", indiquent les responsables du JCTR.
Les universitaires jésuites ajoutent que "les citoyens, en particulier les jeunes et les femmes sans emploi, sont impatients de voir la nouvelle équipe déployer des efforts délibérés pour créer des emplois et des opportunités commerciales pour ces jeunes et ces femmes qui ont constitué la majorité des électeurs qui se sont rendus aux urnes le 12 août."
- Hichilema a prêté serment en tant que président le 24 août après être sorti vainqueur du scrutin présidentiel du pays.
La dette publique de la Zambie est estimée à 20,46 milliards de dollars US et comprend à la fois des dettes extérieures et intérieures.
Le taux d'inflation du pays devrait également passer de 16,35 % l'année dernière à 17,75 %.
Dans leur déclaration du 29 août, les universitaires jésuites notent que "M. Hichilema a déclaré que son équipe est venue pour travailler ; travailler et encore travailler. Il y a des preuves que HH est un travailleur acharné".
"On peut toutefois se demander si les individus de l'équipe de HH seront à la hauteur de son éthique de travail. En ce qui concerne le travail, HH et son administration ont beaucoup de pain sur la planche pour réaliser les réformes constitutionnelles, économiques et de gouvernance tant souhaitées, de manière consultative et inclusive", disent-ils.
Ils soulignent en outre la nécessité pour les nouveaux dirigeants zambiens de "favoriser l'unité selon notre devise "Une Zambie, une nation". Cela suppose d'emprunter la voie de la guérison des blessures causées par les torts ou les préjudices commis au cours des élections qui viennent de se terminer".
"Les gens doivent apprendre à aller de l'avant et à marcher ensemble vers un avenir plein d'espoir qui exploite les qualités de leadership des femmes et les énergies très créatives et innovantes des jeunes", déclarent les universitaires jésuites dans la déclaration du 29 août signée par le directeur exécutif du JCTR, le père Alex Muyebe.
Ils expriment en outre la nécessité pour le nouveau gouvernement de "débarrasser une fois pour toutes cette nation de la violence politique et électorale. Cela implique d'abolir complètement le cadreisme sous toutes ses formes dans ce pays en trouvant des moyens créatifs et durables d'autonomiser économiquement ceux qui ont l'habitude de vivre de ce mode de vie. “
Le gouvernement dirigé par HH devra "renforcer la démocratie ancrée dans l'état de droit, le respect des droits de l'homme et des libertés individuelles, en tant que catalyseur de la reprise économique et du développement national", affirment les universitaires jésuites.
"Cela doit inclure une amélioration de la Constitution à l'initiative du peuple, avec un référendum pour envisager l'adoption de certaines dispositions progressistes afin de renforcer la Déclaration des droits. Cela doit également inclure des réformes juridiques pour aborder les dispositions rétrogrades de la loi sur l'ordre public, l'introduction de la loi sur l'accès à l'information pour améliorer la transparence et la responsabilité, et des réformes d'autres textes législatifs litigieux dans nos lois", ajoutent-ils.
En s'efforçant d'orienter la Zambie dans la bonne direction, les responsables du JCTR affirment que "HH a déclaré avoir adopté un modèle de leadership de service pour guider son travail". "Lorsque les dirigeants donnent la priorité au service du peuple plutôt qu'à leur propre intérêt ou cupidité, ils donnent inévitablement à la communauté les moyens de s'engager davantage dans la vision commune ou partagée", ajoutent-ils.
Les membres de la Compagnie de Jésus sont curieux de savoir si "l'équipe de HH va adhérer à ce modèle de leadership".
"HH a besoin du soutien d'une équipe qui change la donne. Est-ce que chaque membre de son équipe partage sa vision ?" Pose JCTR.
Selon eux, le danger pour le président est que "si certaines personnes au sein de son équipe ne partagent pas et n'intériorisent pas ce modèle de leadership, ni d'ailleurs les autres objectifs qu'il a fixés pour lui-même et son administration, tels que la tolérance zéro à l'égard de la corruption, ces personnes sont susceptibles de militer contre leur chef et sa vision".
Les universitaires jésuites ajoutent que "HH devra être incisif pour identifier les éléments d'agressivité passive au sein de son équipe, où certains individus opportunistes feront semblant d'être avec lui et de partager sa vision, alors qu'au fond de leur cœur, ils sont un loup dans la peau d'un mouton."
"Un leader serviteur doit être assez fort pour adopter une manière contre-culturelle de faire des affaires, même au prix de faire des vagues ou de perdre des alliés ou des amis proches. La Bible donne Jésus en exemple à cet égard", disent-ils.
Ils exhortent en outre les Zambiens à "prier fermement pour que HH soit un leader transformateur et qu'il ait dans son équipe des personnes véritablement transformatrices pour conduire ce pays dans la bonne direction, celle d'une gouvernance et de systèmes économiques forts et fonctionnels".
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