Le pape François lance un appel pour que les migrants ne soient pas renvoyés dans des pays dangereux

Cité du Vatican, 24 octobre, 2021 / 7:26 PM

Le pape François a lancé un appel aux migrants dimanche, demandant à la communauté internationale de cesser de les expulser vers des pays peu sûrs.

"J'exprime ma proximité avec les milliers de migrants, réfugiés et autres personnes ayant besoin de protection en Libye : Je ne vous oublie jamais, j'entends vos cris et je prie pour vous", a déclaré le pape François le 24 octobre.

"Nous devons mettre fin au retour des migrants dans des pays peu sûrs et donner la priorité au sauvetage des vies en mer", a-t-il ajouté.

S'exprimant depuis la fenêtre du Palais apostolique, le pape a demandé aux pèlerins catholiques rassemblés sur la place Saint-Pierre de prier en silence pour les migrants, dont beaucoup, a-t-il dit, ont été soumis à une "violence inhumaine."

"Une fois de plus, je demande à la communauté internationale de tenir ses promesses de rechercher des solutions communes, concrètes et durables pour la gestion des flux migratoires en Libye et dans toute la Méditerranée", a déclaré le pape.

"Et comme ceux qui sont refoulés souffrent ! Il y a là de véritables camps", a-t-il ajouté.

La Libye est un des principaux points de transit pour les migrants d'Afrique et du Moyen-Orient qui cherchent une vie meilleure en Europe.

On estime que 87 000 migrants ont été interceptés par les autorités libyennes depuis 2016, selon un rapport de l'ONU, qui indique qu'environ 7 000 de ces migrants restent dans des centres de détention en Libye.

Les autorités libyennes ont récemment sévi contre les migrants, détenant plus de 5 000 personnes en quelques jours, selon l'Associated Press, qui a indiqué que les centres de détention étaient "truffés d'abus."

Dans son appel, le pape a notamment demandé "des équipements de sauvetage et de débarquement sûrs et fiables", ainsi que des alternatives à la détention avec des conditions de vie décentes.

Le pape François a souligné l'importance de garantir "l'accès aux procédures d'asile" et d'établir des routes migratoires régulières.

"Nous nous sentons tous responsables de nos frères et sœurs, qui sont victimes de cette situation très grave depuis de trop nombreuses années", a-t-il déclaré.

Dans son discours de l'Angelus, le pape a réfléchi au récit évangélique de Jésus redonnant la vue à Bartimée, un aveugle qui mendiait au bord de la route.

"Sa cécité était la partie émergée de l'iceberg ; mais il devait y avoir dans son cœur des blessures, des humiliations, des rêves brisés, des erreurs, des remords", a déclaré le pape.

Selon l'Évangile de Marc, Bartimée a interpellé Jésus en disant : "Jésus, fils de David, aie pitié de moi."

Le pape François a déclaré : "Jésus entend, et s'arrête immédiatement. Dieu écoute toujours le cri du pauvre... Il se rend compte qu'il est plein de foi, une foi qui n'a pas peur d'insister, de frapper à la porte du cœur de Dieu."

Le pape a précisé que Bartimée demande "tout à Celui qui peut tout faire".

"Il demande la miséricorde sur sa personne, sur sa vie. Ce n'est pas une petite demande, mais elle est si belle parce que c'est un cri de miséricorde, c'est-à-dire de compassion, de la miséricorde de Dieu, de sa tendresse."

Le pape François a encouragé les gens à s'approprier la prière de Bartimée en apportant à Dieu dans la prière leurs propres "blessures, humiliations, rêves brisés, erreurs, remords" et en répétant : "Jésus, Fils de David, aie pitié de moi".

" Nous devons tout demander à Jésus, qui peut tout faire. (...) Il ne peut pas attendre pour déverser sa grâce et sa joie dans nos cœurs ; mais malheureusement, c'est nous qui gardons nos distances, par timidité, paresse ou incrédulité", a-t-il dit.

"Que Bartimée, avec sa foi concrète, insistante et courageuse, soit un exemple pour nous. Et que la Vierge Marie, la Vierge priante, nous enseigne à nous tourner vers Dieu de tout notre cœur, confiants dans le fait qu'il écoute attentivement toute prière", a déclaré le pape François.