Aujourd'hui, 30 octobre, nous célébrons St. Alonso Rodriguez

Afrique de l'Ouest, 30 octobre, 2024 / 11:15 AM

Le 30 octobre, l'Église catholique honore un homme dont l'humble occupation n'a laissé au monde que des aperçus de son extraordinaire sainteté. De son vivant, le frère Alonso Rodriguez n'est jamais devenu prêtre, n'a jamais publié de livre et n'a jamais évolué professionnellement. Mais des écrits découverts après sa mort ont révélé un véritable mystique, qui s'occupait d'une riche vie spirituelle alors qu'il travaillait comme portier et porteur.

Né en Espagne en 1532, Alonso s'est marié à 26 ans et a travaillé comme marchand de tissus, ne venant à la vie religieuse qu'à la suite d'une série de tragédies accablantes. Sa femme et deux de leurs enfants sont morts à 31 ans, et son orientation vers une vie de prière et de pénitence n'a pu empêcher la mort de son troisième et dernier enfant, ni l'échec décourageant de son entreprise.

Privé de sa femme et de ses enfants, et ayant peu de perspectives d'avenir en raison de son manque d'éducation supérieure, le laïc espagnol s'est tourné vers la vie religieuse. Mais même là, il se heurte à des difficultés. Au cours de ses premières années, Alonso avait rencontré l'un des premiers jésuites, le père Peter Faber, et, alors que son ancienne vie était en ruine, il s'est intéressé à la Compagnie de Jésus, récemment créée.

Le manque d'éducation d'Alonso l'a empêché de suivre leur cours d'ordination sacerdotale, et il n'a pas réussi à obtenir un diplôme du Collège de Barcelone malgré deux ans de présence. Les pères jésuites de Valence ont déclaré qu'il était inapte à s'engager. Mais les années de prière d'Alonso n'ont pas été vaines : elles ont été exaucées lorsqu'un provincial de la société, sentant son dévouement, l'a admis comme frère laïc.

À l'époque moderne, les frères jésuites travaillent dans un large éventail de domaines, avec peu de limitations, si ce n'est leur absence d'ordination sacerdotale. Cependant, au cours des 16ème et 17ème siècles, les frères laïcs de la Compagnie de Jésus étaient connus sous le nom de "coadjuteurs temporels" et assistaient les prêtres de l'ordre en effectuant des tâches plus routinières telles que la cuisine, la construction et l'agriculture.

Les Jésuites ont envoyé Rodriguez au collège de Montesión, sur l'île de Majorque, pour travailler comme portier et gardien de porte. Il était chargé d'accueillir les visiteurs et les invités et de porter leurs bagages, de rechercher des étudiants ou des prêtres lorsqu'ils étaient nécessaires, de transmettre des messages et de distribuer des aumônes aux pauvres. Alors que d'autres jésuites parcouraient le monde pour évangéliser des nations entières et entreprenaient une vaste réforme de l'Église catholique dans toute l'Europe, Alonso a porté des sacs et fait des courses pendant 46 ans.

Mais les étudiants ont commencé à le rechercher, réalisant que leur portier était un homme d'une sagesse et d'une foi inhabituelles. Ses supérieurs jésuites ont également commencé à le remarquer et lui ont demandé de rédiger un rapport privé sur sa vie et ses pensées. Rodriguez a noué une amitié notable avec un jeune homme, Pierre Claver, et lui a conseillé de se porter volontaire pour les missions en Amérique du Sud. Suivant ses conseils, saint Pierre Claver a fini par catéchiser, baptiser et défendre les droits de 300 000 esclaves en Amérique du Sud.

Lorsque le frère Alonso est décédé en 1617, ses supérieurs ont examiné les documents écrits qu'il avait laissés et qui décrivaient sa vie spirituelle. Ils ont découvert la vie d'un saint et d'un mystique. Son approche était simple : Le Christ apparaissait dans chaque personne qui se présentait à la porte ; la tâche consistait à rencontrer Dieu dans toute tâche. De cette prise de conscience, il procédait à une vie de contemplation à l'instar des saints renommés de son époque (tels que saint Ignace ou sainte Thérèse d'Avila), dont les grandes réalisations sont plus connues.

Le frère Alonso Rodriguez a été déclaré saint en 1887. Il est enterré sur la même île de Majorque où il a répondu à la porte et porté des sacs pendant cinq décennies.