Aujourd'hui, 4 décembre, nous célébrons Saint Jean de Damas

Afrique de l'Ouest, 04 décembre, 2023 / 11:15 AM

Les catholiques se souviennent et célèbrent la vie du grand père de l'Église arabe, saint Jean de Damas, le 4 décembre.

Les chrétiens orthodoxes et les catholiques orientaux, dont la tradition a été particulièrement façonnée par ses idées, célèbrent la fête du saint le même jour que l'Église catholique romaine.

Parmi les chrétiens orientaux, saint Jean (676-749) est surtout connu pour sa défense de l'art sacré chrétien, notamment sous la forme d'icônes. Alors que les églises de Rome et de Constantinople étaient encore unies du vivant de saint Jean, l'empereur byzantin Léon III rompit radicalement avec l'ancienne tradition de l'église, en déclarant que la vénération des icônes chrétiennes était une forme d'idolâtrie.

Jean avait grandi sous la domination musulmane à Damas, en tant qu'enfant de parents fortement chrétiens. Son excellente éducation - en particulier en théologie - l'a bien préparé à défendre la tradition de l'iconographie sacrée, contre l'hérésie des "iconoclastes", ainsi appelés parce qu'ils entraient dans les églises et détruisaient les images qui s'y trouvaient.

Au cours des années 720, le théologien débutant a commencé à s'opposer publiquement au commandement de l'empereur contre les images sacrées dans une série d'écrits. Le cœur de son argumentation était double : premièrement, les chrétiens n'adoraient pas réellement les images, mais plutôt, à travers elles, ils adoraient Dieu et honoraient la mémoire des saints. Deuxièmement, il affirmait qu'en prenant une forme physique incarnée, le Christ avait justifié la représentation de l'Église en images.

En 730, la défense persistante des œuvres d'art chrétiennes par le jeune fonctionnaire en avait fait un ennemi permanent de l'empereur, qui avait fait falsifier une lettre au nom de Jean proposant de trahir le gouvernement musulman de Damas.

Le calife de la ville, dupé par la contrefaçon, aurait coupé la main de Jean. La seule biographie du saint qui subsiste indique que la Vierge Marie a agi pour la lui rendre miraculeusement. Jean réussit finalement à convaincre le souverain musulman de son innocence, avant de prendre la décision de devenir moine, puis prêtre.

Bien qu'un certain nombre de synodes convoqués par l'Empire aient condamné le plaidoyer de Jean en faveur de l'iconographie chrétienne, l'Église romaine a toujours considéré sa position comme une défense de la tradition apostolique. Des années après la mort du prêtre et moine, le septième concile œcuménique a confirmé son orthodoxie et assuré la place permanente des images saintes dans la piété chrétienne orientale et occidentale.

Parmi les autres réalisations notables de saint Jean de Damas figure l'"Exposition exacte de la foi orthodoxe", un ouvrage dans lequel il a systématisé la pensée des premiers Pères grecs sur les vérités théologiques à la lumière de la philosophie. Cet ouvrage a exercé une profonde influence sur saint Thomas d'Aquin et les théologiens scolastiques qui ont suivi. Des siècles plus tard, les sermons de saint Jean sur l'assomption corporelle de la Vierge Marie au ciel ont été cités dans la définition dogmatique du pape Pie XII sur le sujet.

Le saint a également contribué, en tant qu'auteur et éditeur, à certains des hymnes et poèmes liturgiques que les orthodoxes et les catholiques orientaux utilisent toujours dans leurs célébrations liturgiques.

"Montrez-moi les icônes que vous vénérez, afin que je puisse comprendre votre foi". - Saint Jean de Damas