Pape François: "Le Seigneur veut que nous nous fassions confiance les uns aux autres"

Cité du Vatican, 25 janvier, 2022 / 7:00 PM

Le pape François a déclaré mardi que Dieu veut que les chrétiens se fassent confiance, "malgré les erreurs du passé et nos blessures mutuelles", alors qu'il marquait la fin de la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens.

Le pape prêchait le 25 janvier dans la basilique Saint-Paul-hors-les-murs de Rome, qui abrite la tombe de l'apôtre saint Paul, en présence de responsables orthodoxes et anglicans.

"Sur notre chemin de fraternité, puissions-nous ne jamais manquer d'entendre les mots d'encouragement [de Jésus] : 'N'ayez pas peur' (Matthieu 28, 5.10)", a-t-il déclaré.

"N'ayons pas peur de faire passer nos frères et sœurs avant nos propres peurs ! Le Seigneur veut que nous nous fassions confiance et que nous cheminions ensemble, malgré nos manquements et nos péchés, malgré les erreurs du passé et nos blessures mutuelles."

La cérémonie diffusée en direct est tombée le dernier jour de la 55e semaine de prière pour l'unité des chrétiens, consacrée au thème "Nous avons vu une étoile en Orient, et nous sommes venus l'adorer", inspiré de Matthieu 2:2.

Au début de l'office, les secondes vêpres de la solennité de la conversion de saint Paul, le pape a vénéré la tombe du saint, avec le métropolite Polykarpos, représentant le Patriarcat œcuménique de Constantinople, et l'archevêque Ian Ernest, représentant personnel de l'archevêque de Cantorbéry auprès du Saint-Siège et directeur du Centre anglican de Rome.

Le pape François a commencé son homélie en remerciant les deux hommes pour leur présence. Il a également salué les étudiants de l'Institut œcuménique de Bossey en Suisse et les étudiants anglicans de Nashotah, Wisconsin.

Il a évoqué l'exemple des Rois Mages - également connus sous le nom de Trois Sages ou Trois Rois - qui sont venus avec des cadeaux pour adorer l'Enfant Jésus peu après sa naissance.

"Chers frères et sœurs, l'étape décisive du chemin vers la pleine communion exige une prière toujours plus intense, elle exige le culte, le culte de Dieu", a déclaré le pape.

"Les Mages, cependant, nous rappellent que l'adoration exige autre chose de nous : d'abord, nous devons tomber à genoux. C'est la voie à suivre : s'abaisser, mettre de côté ses propres prétentions pour faire du Seigneur seul le centre de tout. Combien de fois l'orgueil s'est-il avéré le véritable obstacle à la communion !"

"Les mages ont eu le courage de laisser derrière eux leur prestige et leur réputation pour s'humilier dans la modeste maison de Bethléem ; et, en conséquence, ils se sont trouvés "submergés de joie" (Matthieu 2, 10)."

"S'humilier, laisser certaines choses derrière soi, simplifier sa vie : ce soir, demandons à Dieu ce courage, le courage de l'humilité, l'unique manière de parvenir à adorer Dieu dans la même maison, autour du même autel."

A la fin des vêpres, avant la bénédiction apostolique, le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, s'est adressé au pape.

Il a fait référence à Paul Couturier, un prêtre français qui a contribué à la création de la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens.

M. Koch a déclaré : "Le mouvement œcuménique, comme l'a si bien dit Paul Couturier, le grand protagoniste de l'œcuménisme spirituel, est comme un monastère invisible où les chrétiens de différentes Églises dans de nombreux pays et continents prient ensemble pour l'unité de l'Église."

"Ce soir, nous participons nous aussi à ce monastère invisible, en nous réunissant avec vous, Saint-Père, pour prier et adorer l'Enfant de Bethléem."

"Nous vous remercions très sincèrement, Saint-Père, pour votre encouragement constant à parcourir le chemin de l'unité et de la réconciliation."

Le cardinal suisse a remercié le pape en particulier pour avoir proclamé saint Irénée de Lyon docteur de l'Église avec le titre de " Doctor unitatis ".

"Votre décision est également un signe prometteur pour l'œcuménisme", a-t-il déclaré.