Abidjan, 30 janvier, 2020 / 6:41 PM
Suite à l'annulation de la marche pour la paix de l'archevêché catholique d'Abidjan en Côte d'Ivoire qui devait avoir lieu à la mi-février pour des raisons de sécurité, un prêtre de ce pays d'Afrique de l'Ouest a décrit la recherche de la paix dans son pays natal comme étant "loin d'être une réalité tangible".
"Il est regrettable de constater qu'une simple marche pacifique, et de surcroît priant pour la paix, a fait éclore du fond des cœurs beaucoup de haine et a préparé les esprits à une violence sans précédent. Le père Donald Zagore qui exerce son ministère au Togo voisin a déclaré dans une réflexion envoyée à l'ACI Afrique lundi 27 janvier.
Face à cette situation, l'ecclésiastique ivoirien a déclaré : "il faut reconnaître honnêtement que la paix en Côte d'Ivoire est loin d'être une réalité tangible. ”
La semaine dernière, l'archevêque d'Abidjan, le cardinal Jean Pierre Kutwa a annoncé la marche pour la paix du 15 février sous le thème "Allons vers la paix" visant à prier pour les prochaines élections présidentielles en octobre.
Cependant, le dimanche 26 janvier, l'archevêque, dans un communiqué signé par le responsable de la communication de l'archidiocèse, le père Augustin Obrou, a annoncé l'annulation de la marche.
Le communiqué dit notamment : "Face aux dangers d'infiltration et soucieuse de la sécurité de ses fidèles, Son Eminence demande que cette journée de prière se déroule exclusivement dans la cathédrale Saint-Paul du Plateau".
Selon le père Zagore, membre de la Société des missions africaines (SMA), "il est triste de voir nos peuples continuellement réprimés dans l'expression de leur droit à faire entendre leur voix. Cette situation est l'expression même du manque de démocratie dont souffrent plusieurs pays africains comme la Côte d'Ivoire".
Selon lui, le cœur de ses compatriotes "est encore lourd, plein de haine et prompt à la violence". ”
Considérant cet état, le clerc missionnaire africain a mis en garde : "tant que nous aurons la violence comme moyen d'expression et de gouvernance, nous ne réussirons jamais à construire des états démocratiques, des états de droits dans lesquels les droits des peuples sont exprimés et respectés en toute sécurité".
Les relations entre l'Église catholique de ce pays d'Afrique de l'Ouest et le gouvernement sont tendues, le second accusant le premier de prendre parti sur des questions nationales.
A l'issue de leur 114ème Assemblée plénière tenue du 13 au 19 janvier 2020, les prélats ont exprimé leurs inquiétudes quant au statut sociopolitique du pays à l'approche des élections présidentielles d'octobre, une démarche qui n'a pas été bien accueillie par une partie du gouvernement.
Les Meilleures Nouvelles Catholiques - directement dans votre boîte de réception
Inscrivez-vous à notre lettre d'information gratuite ACI Afrique.
Notre mission est la vérité. Rejoignez-nous !
Votre don mensuel aidera notre équipe à continuer à rapporter la vérité, avec équité, intégrité et fidélité à Jésus-Christ et à son Église.
Faire un don