Dimanche de la Miséricorde Divine 2022 : le pape François prêche sur la paix qu'apporte la miséricorde de Dieu

Cité du Vatican, 24 avril, 2022 / 7:26 PM

Dans son homélie pour le dimanche de la Divine Miséricorde, le pape François a encouragé tout le monde, en particulier les prêtres, à se souvenir des moments de leur vie où ils ont fait l'expérience du pardon de Dieu, ainsi que de la joie et de la paix que le pardon de Dieu apporte.

"La joie que Dieu donne naît en effet du pardon. Elle donne la paix. C'est une joie qui nous élève sans nous humilier", a déclaré le pape François lors de son homélie de la messe célébrée dans la basilique Saint-Pierre.

"Frères et sœurs, pensons à toutes ces fois où nous avons reçu le pardon et la paix de Jésus. Chacun d'entre nous les a reçus, chacun d'entre nous a fait cette expérience. Il est bon pour nous de nous souvenir de ces moments. Faisons passer le souvenir de l'étreinte chaleureuse de Dieu avant le souvenir de nos propres erreurs et manquements. C'est ainsi que nous grandirons dans la joie".

Le pape a invité à méditer sur les trois fois où, dans les Évangiles, Jésus utilise la salutation : "La paix soit avec vous", la première étant la première rencontre de Jésus avec ses disciples après sa résurrection.

Lorsque les disciples de Jésus rencontrent pour la première fois Jésus ressuscité, ils réagissent avec joie, bien qu'ils aient abandonné leur maître pendant sa Passion et sa mort. Bien qu'ils aient courageusement suivi Jésus dans le passé, "ils avaient de bonnes raisons de se sentir non seulement effrayés, mais inutiles ; ils avaient échoué", a déclaré le pape.

"Dans ce climat, ils entendent pour la première fois : "La paix soit avec vous !". Les disciples auraient dû ressentir de la honte, mais ils se réjouissent. Pourquoi ? Parce que le fait de voir son visage et d'entendre sa salutation a détourné leur attention d'eux-mêmes vers Jésus", a déclaré le pape François.

"Ils ont été distraits d'eux-mêmes et de leurs échecs et attirés par son regard, qui débordait non pas de sévérité mais de miséricorde. Le Christ ne leur a pas reproché ce qu'ils avaient fait, mais leur a montré sa bonté habituelle. Et cela les ravive, remplit leur cœur de la paix qu'ils avaient perdue et fait d'eux de nouvelles personnes, purifiées par un pardon qui n'est absolument pas mérité."

Le pardon que Jésus montre à ses disciples dans les Évangiles est le même que celui qu'il accorde à travers le sacrement de la Confession, a dit le pape.

La deuxième fois que Jésus dit "La paix soit avec vous", c'est lorsqu'il donne à ses disciples l'Esprit Saint, leur donnant la capacité de pardonner les péchés et faisant ainsi d'eux des "dispensateurs de la miséricorde qu'ils ont eux-mêmes reçue."

S'adressant aux prêtres, le pape leur a dit qu'ils devaient d'abord accepter le pardon de Dieu s'ils voulaient le transmettre aux autres.

"Je m'adresse maintenant à vous, missionnaires de la miséricorde : si vous ne vous sentez pas pardonnés, n'exercez pas votre service de missionnaire de la miséricorde jusqu'à ce que vous ressentiez ce pardon", a déclaré le pape.

"La miséricorde que nous avons reçue nous permet de dispenser une grande quantité de miséricorde et de pardon. Aujourd'hui et chaque jour, dans l'Église, le pardon doit être reçu de cette même manière, à travers l'humble bonté d'un confesseur miséricordieux qui ne se considère pas comme le détenteur d'un quelconque pouvoir mais comme un canal de la miséricorde, qui déverse sur les autres le pardon qu'il a lui-même reçu en premier. De là naît la capacité de tout pardonner, car Dieu pardonne toujours tout".

Il n'est pas nécessaire de "tourmenter" les fidèles lorsqu'ils viennent se confesser, a affirmé le pape.

"Il est nécessaire de comprendre leur situation, d'écouter, de pardonner et d'offrir un bon conseil pour qu'ils puissent aller de l'avant. Dieu pardonne tout et nous ne devons pas fermer cette porte aux gens", a-t-il ajouté.

Enfin, a noté le pape, Jésus dit "La paix soit avec toi" à l'apôtre Thomas, qui doutait de la résurrection du Seigneur jusqu'à ce qu'il puisse mettre sa main dans les plaies de Jésus.

"Il y a des moments de difficulté où la vie semble démentir la foi, des moments de crise où nous avons besoin de toucher et de voir. Comme Thomas, c'est précisément dans ces moments que nous redécouvrons le cœur du Christ, la miséricorde du Seigneur", a déclaré le pape François.

"Dans ces situations, Jésus ne s'approche pas de nous en triomphant et avec des preuves accablantes. Il n'accomplit pas de miracles bouleversants, mais nous offre des signes réconfortants de sa miséricorde. Il nous réconforte de la même manière qu'il l'a fait dans l'Évangile d'aujourd'hui : il nous offre ses plaies. Nous ne devons pas oublier ce fait. En réponse à notre péché, le Seigneur est toujours présent et nous offre ses plaies."

La miséricorde de Dieu nous rend souvent plus conscients des blessures de nos voisins, a déclaré le pape, encourageant chacun à chercher à aider ceux qui souffrent dans leur esprit ou dans leur corps, à apporter la paix à ceux qui souffrent spirituellement ou physiquement, à écouter et à apporter du réconfort à une autre personne. Car en faisant de telles choses, nous "rencontrons Jésus", a déclaré le pape.

"Nous pensons que nous vivons des douleurs insupportables et des situations de souffrance, et nous découvrons soudain que d'autres autour de nous endurent en silence des choses encore pires. Si nous prenons soin des blessures de notre prochain et versons sur lui le baume de la miséricorde, nous voyons renaître en nous une espérance qui nous réconforte dans notre fatigue", a déclaré le pape.

Le dimanche de la Miséricorde Divine, célébré chaque année le dimanche après Pâques, a été institué par le Pape Saint Jean Paul II en 2000.

Sainte Marie Faustine Kowalska, une religieuse polonaise du 20e siècle qui a reçu des messages prophétiques du Christ, a reçu des révélations sur la miséricorde infinie de Dieu - appelée "Divine Miséricorde" - et sur son obligation de diffuser ce message au monde, comme elle l'a consigné dans son journal "Divine Miséricorde en mon âme".