Au Nigeria, l'église fournit une aide d'urgence après l'attaque de villages et la mort de dizaines de personnes

Sokoto, 10 mai, 2022 / 9:26 PM

Les victimes d'une récente attaque contre des villages de l'État de Zamfara au Nigeria, qui a entraîné la mort de dizaines de personnes et le déplacement de milliers d'autres, reçoivent une "aide d'urgence" de l'Église, a déclaré à ACI Afrique un prêtre catholique exerçant son ministère dans le diocèse de Sokoto.

Dans l'interview du mardi 10 mai, le père Stephen Ojapah a confirmé l'attaque du 8 mai dont les médias nigérians ont parlé. 

"Cela s'est passé dimanche lorsque des dizaines d'hommes armés sur des motos sont entrés dans trois villages en tirant sur les gens", a déclaré le père Ojapah à ACI Afrique et a confirmé le rapport de Vanguard Nigeria selon lequel au moins 55 personnes ont été tuées dans l'attaque de trois villages dans la zone de gouvernement local de Bakura de l'État de Zamfara et deux autres dans le même État.

Le père Ojapah a expliqué : "Les bandits se déplaçaient à la recherche de vaches et d'autres objets de valeur avec le soutien d'un hélicoptère."

"48 personnes ont été tuées dans les communautés de Sabon Gari Damri, Damri, et Kalahe dans la zone de gouvernement local de Bakura de l'État", a ajouté le prêtre de la paroisse de St Patrick's Gidan Mai Kambu du diocèse de Sokoto.

Il a ajouté : "Les bandits ont attaqué deux villages, Faru et Kauyen Minane, le 7 mai, tuant sept personnes." 

Dans un reportage de France24, le chef administratif du district de Bakura, où se trouvent les villages attaqués, aurait déclaré : "Le plus touché est Damri, où les hommes armés ont tué 32 personnes. Ils ont brûlé un véhicule de patrouille de la police, tuant deux membres du personnel de sécurité."

"Les troupes déployées dans la zone ont engagé les assaillants dans un échange de tirs, les forçant à se retirer", déclare Aminu Suleiman dans le reportage de France24 du 8 mai.

Zamfara, comme d'autres régions du nord-ouest du Nigeria, a subi des attaques de bandits armés. Ils ont principalement visé les communautés rurales et les voyageurs, et ont été accusés d'avoir tué des milliers de personnes. 

Les hommes armés ont également enlevé de nombreuses autres personnes dans ce qui est en train de devenir l'un des pires syndicats d'enlèvement contre rançon de l'histoire de la nation ouest-africaine, selon un rapport du 7 mai.

Dans le reportage de France24 du 8 mai, les autorités de l'État de Zamfara affirment que plus de 700 000 personnes ont été déplacées par les bandits, ce qui a poussé les autorités à ouvrir huit camps pour les accueillir.

Dans l'interview accordée le 10 mai à ACI Afrique, le père Ojapah a souligné l'initiative de l'église au milieu des attaques violentes dans l'État nigérian. 

" L'église a aidé la population locale de tant de façons ", dit-il, et il ajoute : " Récemment, nous nous sommes organisés et avons apporté du matériel de secours à une autre communauté qui a été complètement saccagée par des bandits. "

Les bandits reçoivent le soutien de membres du gouvernement et de forces extérieures, a déclaré le membre de la Société Missionnaire de Saint Paul (MSP).

"Au Nigeria, seuls le gouvernement et un très petit nombre de personnes riches et influentes peuvent avoir accès à un hélicoptère", a-t-il déclaré. 

Le conférencier en communication et dialogue interreligieux au Centre de formation catéchétique, Malumfashi, a critiqué le gouvernement dirigé par Muhammadu Buhari pour ne pas avoir assuré la protection des citoyens, ajoutant que "les militaires tirent profit de la situation."

"Un changement de gouvernement sera d'une grande aide. Ce gouvernement fait partie du problème. La communauté internationale aussi fait partie du problème", a déclaré le directeur du dialogue interreligieux et de l'œcuménisme pour le diocèse catholique de Sokoto à ACI Afrique le 10 mai.