Abuja, 23 mai, 2022 / 5:05 PM
L'archevêque catholique d'Abuja au Nigeria a déclaré que le peuple de Dieu aujourd'hui peut appliquer la même approche de dialogue que l'église primitive utilisait pour résoudre les problèmes afin de relever les défis actuels qui affectent l'institution de l'église et la société.
Dans son homélie du dimanche 22 mai à l'église catholique Saint-Pierre du diocèse de Jalingo, au Nigeria, Mgr Ignatius Ayau Kaigama a évoqué le premier concile de Jérusalem tel qu'il est relaté dans les Actes des Apôtres et a souligné la nécessité de l'Esprit Saint pour un dialogue efficace.
La manière "synodale" de résoudre les problèmes dans l'Église primitive devrait nous inspirer à faire de même afin d'éviter une mauvaise approche des problèmes et même des tendances fanatiques, conduisant à la rupture de la paix", a déclaré Mgr Kaigama.
Il a ajouté : "Si nous devons éviter les crises et les conflits de notre époque, nous devons faire de l'Esprit Saint, agent de paix et de transformation, notre avocat et notre partenaire."
L'archevêque nigérian a déclaré que ce n'est que sous la direction du Saint-Esprit que les luttes de la vie peuvent être gérées et permettre aux chrétiens de poursuivre leur travail missionnaire.
Mgr Kaigama a déclaré que le Saint-Esprit a été efficace dans le traitement de la plainte présentée par les chrétiens de langue grecque concernant la mise à l'écart de leurs veuves, comme indiqué dans les Actes des Apôtres.
"Il n'y a pas eu besoin de manifestations violentes avec la destruction de vies et de propriétés", a-t-il dit, et il a expliqué que "le même esprit de dialogue et de fraternité a inspiré leur décision, comme nous le lisons aujourd'hui, d'aborder la question de la circoncision. Nous devrions remarquer l'esprit de consultations, de dialogue (conférence de la table ronde) plutôt que des décisions ou des actions arbitraires."
Le chef de l'Église catholique a fait référence à l'Évangile du sixième dimanche de Pâques, et a encouragé le peuple de Dieu à embrasser Jésus-Christ en disant qu'en Lui (Jésus), il y a ce genre de paix que le monde ne peut offrir.
Il a déclaré que la vraie religion, guidée par l'Esprit de Dieu, n'impose "aucun fardeau inutile à quiconque", et que la vraie religion vit selon l'Esprit de vérité.
"Nous devons faire la distinction entre l'essentiel et le non-essentiel en religion. Les Apôtres ont clairement indiqué à l'ensemble du corps du Christ que la vraie religion est celle qui vit selon les préceptes de l'Esprit de vérité", a déclaré Mgr Kaigama lors de la messe célébrée à l'église catholique Saint-Pierre de son diocèse natal de Jalingo.
L'Ordinaire de l'archidiocèse d'Abuja, qui a commencé son ministère épiscopal dans le diocèse de Jalingo en avril 1995, a ajouté, à propos de la vraie religion : "Tout en reconnaissant l'importance des traditions, des normes et des pratiques religieuses, elle s'intéresse avant tout à la signification ou à l'esprit qui sous-tend le culte que nous rendons à Dieu".
Il a poursuivi : "Dans les différentes religions, nous avons toujours été témoins de la présence de certains individus qui cherchent à déformer le message de leurs écritures avec des mensonges, entachés d'ignorance crasse ou d'agressivité fanatique."
L'archevêque nigérian de 63 ans a encouragé tous les chrétiens non seulement à écouter le Saint-Esprit, mais aussi à le laisser prendre en charge leur vie en dirigeant et en guidant leurs affaires, en particulier au milieu de la confusion actuelle causée par l'esprit du monde.
"Alors que nous nous rapprochons de la fête de la Pentecôte, nos esprits sont préparés à la venue du Saint-Esprit, Celui qui enseigne tout : Il nous apprend à aimer, Il nous enseigne la vérité, Il nous apprend à prier, Il nous apporte le pardon des péchés et la paix, et à nous libérer du fanatisme religieux et de l'extrémisme violent", a-t-il déclaré.
Mgr Kaigama a exhorté le peuple de Dieu dans le pays le plus peuplé d'Afrique à éviter les tendances à la vengeance et à prier pour les coupables, car la vengeance appartient à Dieu seul.
Il a déclaré : "Au-delà de la demande de justice rétributive, Jésus enseigne d'aimer vos ennemis et de prier pour ceux qui vous haïssent. Il l'a démontré lorsqu'il était suspendu à la croix en disant : "Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font".
Cependant, l'archevêque nigérian a déclaré que l'attaque des lieux de culte dans la nation ouest-africaine et également les enlèvements et les meurtres continus rendent difficile d'imaginer la paix dans le pays, disant que la situation est inquiétante.
"Ce qui est triste, c'est que presque tous les auteurs de ces actes appartiennent à l'une ou l'autre religion", a-t-il déclaré, avant d'ajouter : "Cela donne parfois l'impression que la religion est notre problème. C'est notre incapacité à faire les bonnes choses qui est le problème".
Mgr Kaigama a appelé le peuple de Dieu dans le pays à embrasser la conversion du cœur, de l'esprit et de la volonté de faire ce qui est nécessaire. Il a déclaré que la conversion du cœur conduira non seulement à la justice mais aussi à l'équité dans le pays.
Il a ajouté : "Nous devons nous encourager à prendre au sérieux l'appel du Saint-Père, le pape François, sur la nécessité de construire des ponts et de tendre la main de la fraternité à ceux qui ne sont pas de notre croyance religieuse."
L'archevêque nigérian a mis au défi les prédicateurs du Nigeria de toujours prêcher l'amour. Il a déclaré : "Si nous continuons à prétendre que nos religions sont fondées sur la paix, alors, le défi est le nôtre de prouver au monde que nous sommes un peuple de paix par la parole et l'action."
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