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Selon un évêque catholique, des pèlerins viendront "de partout" au Soudan du Sud pour la visite œcuménique du pape

Mgr Christian Carlassare, évêque du diocèse de Rumbek au Soudan du Sud. Crédit : Good News Radio (GNR)/Facebook

La visite œcuménique de juillet au Soudan du Sud accueillera des pèlerins des sept diocèses catholiques de cette nation d'Afrique centrale et orientale, a déclaré un évêque catholique du pays.

Dans une déclaration partagée avec ACI Afrique mardi 7 juin, Mgr Christian Carlassare réfléchit à la visite pastorale que le Pape François doit effectuer du 5 au 7 juillet aux côtés de l'archevêque de Canterbury, Justin Welby, et du modérateur de l'Église d'Écosse, Jim Wallace.

"Le pape François est sur le point de réaliser son désir de visiter le Soudan du Sud en tant que pèlerin de la paix. Toutes ses visites ont une profonde valeur symbolique", déclare Mgr Carlassare.

Il ajoute : "À l'occasion de la visite du pape, des pèlerins de tout le pays se réuniront à Juba. Ils viennent de régions qui portent encore les blessures du conflit."

Le membre des Missionnaires Comboniens (MCCJ) qui a été consacré évêque le 25 mars dernier indique que les pèlerins de la visite œcuménique se rendront à Juba, la capitale du Soudan du Sud, "pour prier et témoigner de leur engagement pour la paix". C'est ainsi qu'est née notre proposition d'un pèlerinage de jeunes de Rumbek à Juba."

L'Ordinaire du lieu du diocèse de Rumbek poursuit en expliquant le pèlerinage des jeunes que son siège épiscopal organise et qui verra des dizaines de jeunes marcher de Rumbek à Juba.

Il déclare dans sa déclaration du 7 juin : "En sept jours, nous allons parcourir environ quatre cents kilomètres, en partie à pied et en partie en voiture. En chemin, nous ferons halte dans nos paroisses et en profiterons pour prier et animer les jeunes sur la réalité que la paix est un voyage que nous devons entreprendre ensemble."

Le pèlerinage prévu, précise Mgr Carlassare, est "un voyage qui demande de l'engagement, de la persévérance malgré les difficultés et, surtout, d'y croire jusqu'au bout."

Le voyage de Rumbek à Juba doit être entrepris "dans la prière pour préparer le cœur à accueillir une réalité qui nous transcende", déclare l'évêque d'origine italienne qui exerce son ministère au Soudan du Sud depuis 2005.

Dans sa réflexion du 7 juin sur la visite œcuménique prévue au Soudan du Sud, que les responsables d'Eglise à l'origine de cette visite ont qualifiée de "pèlerinage de paix", Mgr Carlassare souligne la nécessité de comprendre la paix comme un don de Dieu.

"Personne ne devrait croire que la paix est simplement le fruit de nos efforts humains. En fait, la paix ne nous appartient pas de droit. C'est un don qui vient d'en haut", dit-il, et il ajoute : "La paix est un don et doit être conservée comme un trésor précieux. Et elle doit être conservée dans la banque la plus sûre du monde, qui s'appelle le pardon."

L'évêque catholique dont l'ordination épiscopale initialement prévue a été reportée après avoir été touché aux deux jambes quelques semaines après sa nomination le 8 mars 2021 pose une série de questions pour souligner l'interaction mutuelle entre la paix et le pardon.

"Comment pouvons-nous parler de paix si nous ne savons pas pardonner ? Comment pouvons-nous être crédibles si ce n'est par un pardon sincère ? Comment pouvons-nous évangéliser si nous ne vivons pas le pardon qui seul rend justice, rétablit la vérité, offre une autre chance et ouvre la porte à la paix ?". Mgr Carlassare pose la question.

Il ajoute : "Seuls ceux qui sont prêts à désarmer leur cœur en pardonnant aux autres, peuvent être véritablement appelés artisans de paix."

Dans la déclaration du 7 juin partagée avec ACI Afrique, l'Ordinaire du lieu du diocèse de Rumbek reconnaît avec appréciation la proximité du Pape François avec le peuple de Dieu au Soudan du Sud.

Le Pape François, dit-il, "ne pouvait pas manquer de visiter le Soudan du Sud. C'est le plus jeune pays au monde à avoir obtenu son indépendance."

Le pape François a exprimé son désir d'entreprendre une visite œcuménique dans la plus jeune nation du monde aux côtés du chef de l'église anglicane, l'archevêque Justin Welby, en 2017.

Cette initiative a été interrompue, semble-t-il, en raison de l'intensification des affrontements violents dans différentes régions du Soudan du Sud, dans un contexte de grave crise humanitaire.

En avril 2019, le pape François a réitéré son désir de se rendre au Soudan du Sud lors de la retraite spirituelle qui a rassemblé le président sud-soudanais Salva Kiir Mayardit, le leader de l'opposition, le Dr Riek Machar, et la veuve du leader sud-soudanais John Garang, Rebecca Nyandeng De Mabior, parmi d'autres dirigeants politiques et religieux du Soudan du Sud.

Dans un rapport du 7 février, l'archevêque Welby a confirmé la visite œcuménique au Soudan du Sud, affirmant qu'elle aurait lieu "dans les prochains mois".

Le 28 mai, les responsables de la presse du Saint-Siège ont dévoilé l'itinéraire de la visite apostolique du pape François en République démocratique du Congo (RDC) et ce qu'ils ont décrit comme un "pèlerinage œcuménique de paix sur la terre et dans le peuple du Soudan du Sud".

Lorsqu'elle sera réalisée, la visite pastorale du pape François au Soudan du Sud, qui fait partie de son voyage dans deux pays africains et qui doit commencer en RDC le 2 juillet, marquera la toute première visite papale dans cette nation d'Afrique centrale et orientale qui a obtenu son indépendance du Soudan en juillet 2011.

Dans sa réflexion du 7 juin, l'évêque Carlassare regrette que quelques années après avoir obtenu son indépendance, le Soudan du Sud "soit tombé dans un conflit interne sur le contrôle et le partage des ressources, qui a gravement affecté la population, provoquant la désintégration du tissu social et la division ethnique qui en découle."

"Il n'y a rien de bon dans un conflit. La guerre n'est que mort et défaite pour tous", dit-il, en faisant référence au pape François.

(L'histoire continue ci-dessous)

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L'évêque catholique ajoute : "La guerre est toujours une défaite de l'humanité. Nous échouons dans notre humanité aussi bien lorsque nous sommes complices de la violence que lorsque, rattrapés par la logique arrogante du monde, nous ne nous engageons pas à rétablir la paix et sommes victimes des intérêts d'une élite."

"Nous devons reconquérir notre humanité, nous lever et nous unir dans un engagement commun pour la paix. C'est mon espoir pour le Soudan du Sud", déclare l'Ordinaire du lieu du diocèse de Rumbek au Soudan du Sud.

Faisant référence à l'Accord Revitalisé sur la Résolution du Conflit au Soudan du Sud (R-ARCSS), l'évêque de 44 ans exprime l'espoir que "l'accord de paix signé par les dirigeants sera suivi par l'éveil des consciences de tout le peuple, de tous ces jeunes qui ont été manipulés et poussés à la violence".

"Le conflit est une impasse qui ne nous mène nulle part. Je rêve donc d'un pays où toutes les ethnies se mettent en route vers l'unité, peut-être guidées par des jeunes comme des phares de paix qui ont finalement pris conscience de leur rôle dans un pays qui a besoin de vision et d'un engagement nouveau", ajoute Mgr Carlassare dans sa réflexion du 7 juin partagée avec ACI Afrique.

Le voyage pastoral du 2 au 7 juillet en RDC et au Soudan du Sud marquera la troisième visite du Pape François en Afrique sub-saharienne, et la troisième visite papale en RDC, qui abrite la plus grande population catholique d'Afrique.

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