"Pardonnez-nous, faites que les armes se taisent, un doux chant peut s'élever" : Le président du SCEAM à l'UA

Addis Ababa, 12 février, 2020 / 12:54 PM

Lors de la session ordinaire de deux jours de la Conférence de l'Union africaine (UA) qui s'est achevée le lundi 10 février, le président du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM), le cardinal Philippe Nakellentuba Ouédraogo, a souligné certains des défis auxquels est confronté le peuple de Dieu sur le continent et, dans sa prière, a imploré Dieu pour le pardon et le renouveau de l'espérance.

"Dieu, notre Père, nous te remercions de nous avoir créés à ton image et à ta ressemblance, et de nous avoir créés pour être les gardiens les uns des autres. Merci pour les nombreuses ressources africaines, humaines et autres", a commencé le cardinal Ouédraogo dans sa prière devant les chefs d'État africains et leurs délégués.

Il a poursuivi : "Nous nous tournons vers vous, descendants d'Adam, pour vous demander pardon de vous être tués les uns les autres, soit par pure haine, soit pour des raisons ethniques, sociales, politiques ou religieuses. C'est précisément pour ces raisons qu'il y a de la violence partout sur le continent".

Faisant référence au premier meurtre enregistré dans les Saintes Écritures lorsque Caïn a tué son frère Abel, le prélat burkinabé a mentionné dans sa prière : "Comme le sang d'Abel a crié vers toi, ainsi le sang de nos frères et sœurs tués innocemment crie vers toi. 

"Pardonnez-nous les péchés que nous avons commis les uns contre les autres", a imploré le cardinal.

La 33e session ordinaire de la Conférence des chefs d'État et de gouvernement de l'UA s'est ouverte dimanche 9 février au siège de l'UA à Addis-Abeba sur le thème "Faire taire les armes pour créer des conditions propices au développement de l'Afrique".

Se référant au thème du Sommet, le Cardinal de 75 ans a prié Dieu de "permettre que les armes se taisent afin qu'un doux chant d'espoir et de confiance puisse s'élever vers vous dans chaque coin de notre terre africaine. ”

"Nous vous demandons en outre de nous aider à nous tourner vers le Christ, l'architecte de la paix", a demandé le cardinal, priant pour "une paix liée à son œuvre rédemptrice (celle de Dieu), une paix qui touche et illumine toute personne affligée par la souffrance et la violence, afin que tous sans exception embrassent la solidarité, l'altruisme, le dialogue et travaillent à la justice, l'équité, la réconciliation, l'acceptation mutuelle et la paix en tant que membres d'une même famille".

"Nous faisons notre prière par le Christ notre Seigneur, Amen", a conclu le Cardinal. 

S'adressant au rassemblement annuel de 55 nations africaines lors du Sommet le dimanche 9 février, le Secrétaire général des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, a décrit les défis auxquels le continent africain est confronté comme étant "complexes, à multiples facettes et de grande envergure".

Toutefois, a noté le chef des Nations unies, une approche "collective, globale et coordonnée" des solutions par la communauté mondiale peut contribuer grandement à tirer parti de l'élan existant pour faciliter les réussites sur le continent.

En avril 2017, le secrétaire général des Nations unies et le président de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, ont signé un protocole d'accord, "un nouveau cadre historique" visant à renforcer le partenariat entre les deux organisations sur les questions de paix et de sécurité afin de répondre de manière coordonnée "aux dimensions changeantes et aux défis en évolution des opérations de paix", a rapporté UN News.

"Grâce à des efforts combinés, des approches coordonnées et un engagement renouvelé en faveur du multilatéralisme", a déclaré dimanche le secrétaire général des Nations unies, ajoutant : "nous pouvons poursuivre la dynamique ascendante incontestable de l'Afrique. Je réitère mon engagement total à continuer à travailler en étroite collaboration avec vous pour garantir que nous atteignons l'Afrique que nous voulons telle qu'elle est définie par l'Agenda 2063 et que nous faisons véritablement taire les armes pour toujours".  

L'Église en Afrique a contribué à promouvoir la paix et la sécurité dans diverses parties du continent, l'une des dernières initiatives étant l'Initiative de paix au Sahel, un partenariat entre Catholic Relief Services (CRS) et l'Église catholique en Afrique de l'Ouest. 

Cette initiative a pour but de sensibiliser à la crise du Sahel et de mobiliser des fonds pour des programmes humanitaires et de développement au Mali, au Burkina Faso, au Niger, en Côte d'Ivoire et au Ghana.