Ondo, 09 juin, 2022 / 10:00 PM
Pendant une période de six semaines, toutes les messes en semaine dans le diocèse catholique d'Ondo au Nigeria seront offertes pour le repos des âmes de ceux qui sont morts à la suite de l'attaque du dimanche de Pentecôte sur la paroisse St. Francis Xavier Owo, a ordonné l'Ordinaire du lieu du diocèse nigérian.
Dans une déclaration du mardi 7 juin obtenue par ACI Afrique, Mgr Jude Ayodeji Arogundade donne des directives spécifiques sur l'initiative spirituelle dans son siège épiscopal qui doit commencer le lundi 13 juin.
"En tant qu'étape supplémentaire dans notre engagement pastoral commun, je déclare par la présente que toutes les messes des jours de semaine dites dans toutes les paroisses du diocèse à partir du lundi 13 juin jusqu'au 25 juillet 2022 seront appliquées pour le repos des âmes des morts", déclare Mgr Arogundade.
Il ajoute : "Je permets que d'autres intentions, si nécessaire, puissent être appliquées pour des raisons pastorales. Cependant, pas plus de deux intentions ne peuvent être appliquées à de telles messes."
Dans sa déclaration de juin, l'évêque catholique nigérian lie le motif du massacre du dimanche de Pentecôte soit au terrorisme contre les chrétiens dans le but de les mutiler, soit à un moyen de mettre en garde le gouverneur de l'État d'Ondo pour sa position ferme contre l'insurrection.
"Étant donné que ni les prêtres ni les paroissiens n'ont été enlevés au cours de l'attaque, on peut conclure sans risque de se tromper que l'objectif premier était de terroriser les chrétiens, de les mutiler et de les tuer autant que possible", déclare-t-il à propos de l'attaque du 5 juin, au cours de laquelle des hommes armés ont tiré sur les fidèles catholiques et fait exploser des explosifs, causant la mort de dizaines de personnes.
L'Ordinaire du lieu du diocèse d'Ondo ajoute : "Un motif lointain et non fondé pourrait également être de faire passer un message politique au gouverneur de l'État d'Ondo, Son Excellence Rotimi Akcredolu, dont les efforts remarquables pour expulser les bandits des forêts de l'État d'Ondo et la position ferme qu'il a adoptée pour traiter de manière décisive la question de l'insurrection dans le pays ont attiré l'attention nationale".
L'évêque nigérian de 61 ans affirme que quelles que soient les motivations de l'attaque, "l'idée de planifier le meurtre de personnes innocentes et pacifiques" est satanique et fait des auteurs de l'attaque du 5 juin des "tueurs sans cervelle".
L'évêque Arogundade compare le sang des victimes du massacre du dimanche de Pentecôte à celui d'Abel dans la Bible, affirmant que leur sang sur le sol de l'église est un cri de justice.
"Tout comme le sang d'Abel a crié à Dieu après que son frère Caïn l'ait assassiné, nous demandons que le sang qui a été versé et qui jonche maintenant le sol de l'église Saint-François Owo, réclame justice pour toutes les victimes de cette horreur", dit-il.
L'évêque catholique ajoute, en référence au massacre du dimanche de la Pentecôte : "Cet acte méprisable de terreur et l'exécution à bout portant de bébés, d'enfants, de femmes et d'hommes dans la Maison même de Dieu ont rendu cet acte monstrueux au-delà de toute conception".
Prendre la vie de tout être humain est contraire à la volonté de Dieu, mais tuer dans l'église, qui est en présence de Dieu, est un acte d'arrogance qui offense Dieu, dit-il dans sa déclaration du 7 juin.
Il poursuit : "Les responsables de cet acte ont porté leur guerre aux portes de Dieu et ont ainsi attiré sur eux la colère de Dieu - ils sont allés trop loin et l'heure des comptes a sonné pour le Nigeria !"
"Nous restons imperturbables, inébranlables et inébranlables dans notre résolution à pratiquer notre foi face à la terreur et à la persécution de la foi chrétienne au Nigeria. Le sang des martyrs est la semence de l'Église, comme le dit un Père de l'Église", déclare l'évêque qui est à la tête du diocèse d'Ondo depuis novembre 2010.
Il poursuit en exprimant son accord avec le tweet du pape François concernant la prière pour la conversion des cœurs de ceux qui encouragent la violence et la haine.
Le chef de l'Église catholique lance un appel à la solidarité avec les victimes du massacre, en particulier celles qui sont sous traitement. Il reconnaît le fait que les membres des familles des personnes tuées dans l'attaque sont traumatisés et ont donc besoin d'un soutien psychologique.
"Parmi les victimes de cette cruauté, il y a de nombreux enfants, hommes et femmes blessés qui sont dans un état critique et qui subissent diverses formes de traitement à l'hôpital Saint-Louis et au centre médical fédéral d'Owo", déclare Mgr Arogundade.
Il ajoute en parlant des victimes : "Beaucoup d'entre elles ont besoin de soins médicaux intensifs, qui nécessitent des coûts financiers énormes."
"Je lance un appel à toutes les bonnes volontés du monde entier pour qu'elles offrent leur aide - financière ou autre - pour couvrir les frais médicaux et les frais de thérapie nécessaires. Plus particulièrement, je demande que nous nous souvenions tous d'eux dans nos prières quotidiennes", déclare l'évêque catholique nigérian dans sa déclaration du 7 juin.
Il reconnaît avec gratitude les condoléances, le réconfort et les mots de solidarité qui lui sont parvenus de toutes les parties du monde, affirmant que ces messages ont servi à amplifier une fois de plus sa foi dans la bonté et la beauté de la création humaine.
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