lundi, 23 décembre 2024 Faire un don
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Les Sud-Soudanais "dépendent trop de l'aide humanitaire", déplore un évêque, qui appelle à l'autosuffisance

Mgr Eduardo Hiiboro Kussala, évêque du diocèse de Tombura-Yambio au Soudan du Sud. Crédit : RuruGene Newsletter

Un évêque catholique du Soudan du Sud déplore la tendance des citoyens de cette région d'Afrique centrale et orientale à dépendre de l'aide humanitaire.

Dans un rapport publié mardi 21 juin par le bulletin Ruru Gene du diocèse catholique de Tombura-Yambio (CDTY), Mgr Eduardo Hiiboro Kussala appelle à des initiatives en faveur de l'autonomie, y compris l'agriculture.

"Un pays comme le Soudan du Sud, où de nombreux citoyens sont employés et travaillent principalement avec des organisations internationales, est trop dépendant de l'aide humanitaire", aurait déclaré Mgr Hiiboro.

Cette dépendance excessive à l'égard de l'aide humanitaire, ajoute l'évêque sud-soudanais, "a pour conséquence que les dirigeants du pays sont incapables de contrôler leur population, car les services dont bénéficient les citoyens proviennent essentiellement de l'étranger".

Il regrette qu'au Soudan du Sud, "les services de santé, l'éducation et d'autres services essentiels soient principalement financés par des dons extérieurs, ce qui risque de paralyser l'ensemble du développement du pays une fois qu'ils auront cessé."

Selon un rapport de la Banque mondiale, le Soudan du Sud connaît toujours une grave crise humanitaire. Les deux tiers de la population du pays, soit 8,9 millions de personnes, auraient besoin d'une aide humanitaire en 2022, soit une augmentation de 600 000 personnes depuis 2021, indique encore le rapport.

Dans le rapport du 21 juin, l'évêque de 58 ans, qui est à la tête du CDTY depuis son ordination épiscopale en juin 2008, met au défi les jeunes du pays qui a obtenu son indépendance du Soudan en juillet 2011 de faire preuve d'esprit critique vis-à-vis de l'aide étrangère.

Les jeunes du Soudan du Sud "doivent réfléchir de manière critique pour ne pas hériter de l'esprit de réception des dons qui les amènera à attendre des services humanitaires et sociaux de la part des donateurs", déclare Mgr Hiiboro.

"La génération actuelle doit maintenant cultiver la terre fertile du Soudan du Sud et la soumettre, car c'est la seule façon pour les Sud-Soudanais de se libérer l'esprit en cessant de toujours dire merci pour les dons qui appartiennent aux bienfaiteurs internationaux dont le soutien temporaire ne peut être comparé à ce que le gouvernement, les églises et tous les Sud-Soudanais peuvent offrir par eux-mêmes à leur pays et à la prochaine génération", ajoute-t-il dans le rapport du 21 juin.

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